International Le 12 décembre 2017

L’Islande : terre de feu, de glace et de touristes

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L’Islande : terre de feu, de glace et de touristes

Gulfoss, Iceland. © Robert Geiger.


 L’Islande, terre de feu et de glace, ne cesse d’attirer les foules. Or derrière les photos d’horizons sauvages et désertiques, la réalité est tout autre : une nature en danger et des autochtones inquiets face à l’essor touristique. Deniz Ates nous propose un état des lieux de ce phénomène aux retombées économiques déterminantes.


 

Aucun doute, l’Islande est magnifique. Y prospèrent une nature intacte, des glaciers gigantesques, des horizons et des déserts à n’en plus finir, des volcans aux quatre coins de l’île ; on y expérimente aussi le calme, un dépaysement rare et une ambiance de début du monde. Les déserts et les horizons ne disparaîtront pas avant longtemps, les glaciers subsisteront sans doute encore des dizaines d’années. En revanche, l’expérience du dépaysement et de la solitude nécessite, avec les années qui passent, de sortir des sentiers battus pour aller dans des lieux de plus en plus reculés. L’Islande est en effet devenue une destination particulièrement prisée des touristes, ce qui a des conséquences pour tous : touristes, nature et autochtones.

 

Un succès touristique aux origines multiples

Selon des statistiques publiées par le « Iceland Tourist Board » (Ferðamálastofa)1, le nombre de touristes qui se rend à destination de Keflavik, principal aéroport de l’île, a explosé depuis 2010 et d’autant plus au cours de ces deux dernières années : 302’900 touristes sont venus sur l’île en 2000, 488’622 en 2010 et 1’792’201 en 2016. En 2016, vingt-cinq compagnies proposaient un vol pour l’Islande alors qu’elles n’étaient que onze à le faire en 20102. Ces touristes sont surtout des Etats-uniens, des Allemands et des Britanniques (l’ordre sur le podium dépend des saisons). Mais qu’est-ce qui a bien pu rendre l’Islande si populaire ?

Evolution du tourisme depuis 1949. Schéma généré sur Excel à partir des données du Ferðamálastofa.

Evolution du tourisme depuis 1949. Schéma généré sur Excel à partir des données du Ferðamálastofa.

 

La plus importante des publicités faites pour leur île a totalement échappé aux Islandais : il s’agit de l’Eyjafjöll, volcan célèbre pour son éruption qui paralysa en 2010 le trafic aérien européen de nombreuses semaines durant, faisant notamment perdre des sommes considérables à l’aviation et à toutes les industries qui en dépendent3. Les Islandais en profitent d’ailleurs encore aujourd’hui pour vendre divers t-shirts et tasses dans les magasins de souvenirs sur lesquels on peut par exemple lire « Eyjafjallajökull is easy to pronounce : AY-uh-fyat-luh-YOE-kuutl-uh »4. Se rendre dans des magasins de souvenirs peut d’ailleurs nous donner une petite idée des stéréotypes sur l’Islande qui attirent les touristes. On y trouve toutes sortes de livres et objets en lien avec les paysages, la nature volcanique (volcans, geysers, lave, etc.), les aurores boréales, les Vikings, les croyances populaires (autour des elfes par exemple), une certaine autodérision sur la difficulté de prononciation de l’islandais et sur l’isolement du pays, des pulls en laine de mouton et des références à la série « Game of Thrones ». Certaines scènes de cette dernière ont en effet été réalisées en Islande et des agences proposent depuis des activités autour de ces lieux de tournage5. De manière plus générale, les conséquences d’une telle série sur le tourisme peuvent prendre des proportions impressionnantes : c’est le cas en Croatie, à Dubrovnik, où les locaux voient leur quotidien bouleversé par l’afflux de personnes qui se rendent dans la ville avant tout pour visiter les lieux de tournage de la série à succès de HBO6.

 

Une frénésie globalisée

L’Islande est particulièrement touchée par le tourisme, mais il faut souligner aussi que cette frénésie touristique s’inscrit dans des mouvements plus larges. Le nombre de touristes non européens qui se rendent en Europe a augmenté au cours de ces dernières années7, phénomène qui n’a pas épargné l’Islande dont le tourisme en provenance de Chine est de loin la progression la plus importante parmi les nationalités représentées entre 2014 et 20168. Les voyages en avion sont de moins en moins chers ; l’information est de plus en plus facilement diffusable, diffusée et accessible grâce au numérique ; et la couronne islandaise, devise forte avant la crise de 2008, a considérablement baissé entre 2008 et 2015, rendant le pays plus abordable (la devise recouvre ses forces d’antan, nous en parlerons en fin d’article).

Après plusieurs voyages en Islande, je trouve à titre personnel que le nombre de touristes que l’on rencontre en Islande a considérablement augmenté en une dizaine d’années. Mais si cela peut rassurer, l’île n’est pas encore Disney World et les sites accessibles ne sont pas autant bondés qu’à Venise ou à Rome. C’est un fait que l’on doit notamment au ratio taille du pays / nombre d’habitants / possibilité de développement des infrastructures.

Musée du Vatican (Deniz Ates – 2015)

Musée du Vatican (Deniz Ates – 2015)

 

Pour avoir à l’esprit une idée des proportions : l’île est environ deux fois et demie plus grande que la Suisse et ne compte pas 8 millions d’habitants mais 300’000, c’est-à-dire moins que la population genevoise9. Au vu de ces chiffres, l’on prend assez vite conscience que l’écrasante majorité des terres n’est pas urbanisée, et ce d’autant plus qu’une bonne moitié de la population est établie dans l’ouest de l’île, à Reykjavík et dans ses environs. La concentration d’autochtones et de touristes au kilomètre carré est donc globalement faible en dehors de Reykjavík.

 

Comparaison effectuée grâce à l’application « thetruesize.com ».

Comparaison effectuée grâce à l’application « thetruesize.com »

 

Néanmoins, les routes, ou plutôt la route qui fait le tour de l’île et sur laquelle pratiquement tout le monde doit passer, est de plus en plus engorgée. Selon un rapport de la Banque nationale d’Islande, entre 2010 et 2014, 42% des voitures achetées en Islande l’ont été en vue d’être louées à des touristes10. La voiture reste en effet l’un des moyens de locomotion majeur, notamment au vu de l’absence de trains et du caractère désertique de l’île qui impose aux visiteurs de parcourir de longues distances s’ils souhaitent voir les principaux spots touristiques. La concentration de voitures, et donc aussi de touristes, est particulièrement flagrante à Reykjavík, dans les régions autour de la capitale, dans tout le sud de l’île jusqu’au parc national Vatnajökull, mais aussi autour du lac Myvatn dans le nord de l’île. Sans parler des « attractions touristiques », les cascades, geysers, falaises, plages, points de vue sur paysages et autres merveilles naturelles référencées dans tous les guides de voyage et applications du type TripAdvisor et où les gens s’amassent, mettent des commentaires sur leur apps et attirent de ce fait davantage de gens. D’autres régions sont très peu parcourues, comme les fjords de l’ouest, du centre et de l’est du pays11.

 

Nature et vandalisme

On l’aura compris, la présence de régions non urbanisées ou naturelles en Islande est importante et c’est ce qui fait tout le charme de ce pays. Justin Bieber nous en donne un bon aperçu dans l’un de ses clips en se baignant dans des lacs glaciaires, en courant dans de grands espaces ou en se roulant dans des champs de mousse12. Or il est évident que, pour préserver ces paysages, il vaut mieux justement ne pas toucher à cette nature. C’est d’ailleurs constamment rappelé dans les guides, brochures ou vidéos ; les quatre indications principales données aux touristes sont : ne pas marcher sur la mousse, ne pas faire de camping en-dehors des sites autorisés, ne pas rouler en dehors des routes et ne pas faire de cairns13. Monsieur Bieber viole allègrement une de ces règles, mais on serait tenté de le pardonner lorsque l’on compare son acte à celui qui a pris le temps d’écrire « Send Nudes » dans un champ de mousse, comme l’a relayé un média local. Le problème de cette mousse, fréquemment soulevé par les Islandais, c’est qu’elle peut mettre des dizaines d’années à repousser et ce genre de message est donc voué à rester inscrit quelque temps14.

Le vandalisme prémédité de la nature semble être un phénomène marginal, mais l’effet de dégradation de masse, moins perceptible à l’échelle individuelle, est lui plus problématique. Nous pourrions prendre l’exemple de l’une des cascades les plus connues, Skogafoss, qui a été récemment ajoutée à la liste rouge des sites naturels islandais en danger15. L’institution qui s’occupe de ces listes relève des problèmes d’érosion et demande l’investissement de fonds pour consolider les structures déjà existantes (sentiers, parkings, etc.).

 

Un couple, apparemment marié depuis peu, fait un shooting photos devant la cascade de Skogafoss (Charlotte Frossard – 2017)

Un couple, apparemment marié depuis peu, fait un shooting photos devant la cascade de Skogafoss (Charlotte Frossard – 2017)

 

 

Les dangers de l’effet de buzz

Autre phénomène intéressant qui engendre cette dégradation progressive : l’effet de buzz, possible en grande partie en raison du numérique. Pour donner un exemple d’actualité suisse, le Tessin en a récemment fait les frais lorsque des internautes ont publié sur YouTube une vidéo du Val Versasca vue par des millions de personnes16. On imagine à quel point il doit être difficile pour une municipalité d’encadrer un afflux soudain autour d’un lieu spécifique alors qu’il n’existe pas les infrastructures nécessaires. Un cas identique s’est produit dans l’ouest de l’Islande autour de la cascade Brúarfoss17, une chute non indiquée sur les cartes et non accessible par route, mais qui suite à la diffusion de photos en ligne est rapidement apparue dans le Top 10 des choses à faire sur TripAdvisor. Les touristes ont afflué, traçant des chemins improvisés dans les bois qui séparent la cascade de leurs voitures. Vu l’absence de parking à cet endroit, les voitures se garent dans l’herbe qui laisse progressivement place à la boue. Qui plus est, il n’y a pas de toilettes et de nombreuses personnes défèquent dans la nature. Un problème que les Islandais constatent aussi dans le reste de l’île et qui fait souvent l’objet d’articles dans les médias. Citons celui au nom éloquent publié sur « grapevine.is » : « Lack of Toilets Leads to Pooping on Famous Graves » (en l’occurrence celle d’un poète islandais)18 ou cette histoire d’un cyclo-touriste qui après avoir déféqué dans un champ de mousse a brûlé le papier toilette avec lequel il s’est essuyé, enflammant une partie du champ19.

 

Les Islandais face aux touristes

On comprend assez vite sur place et en lisant la presse locale que les Islandais sont dans une situation particulière vis-à-vis du tourisme. D’une part, le tourisme est un secteur économique qui prend une ampleur considérable et contribue globalement à la prospérité économique du pays. N’oublions pas que l’Islande a traversé une crise financière particulièrement forte en 2008 et que le tourisme apporte une source de revenus appréciable. Mais d’autre part, on sent bien dans une île si peu peuplée, dont la nature est particulièrement importante aux yeux des locaux, que certains comportements consternent les Islandais – allez, encore un exemple : dessiner un énorme pénis dans le cratère d’un volcan20 – et que le tourisme de masse suscite certains questionnements et craintes.

Les conséquences sur la nature peuvent être lourdes, mais elles impactent, à notre avis, aussi le tourisme et donc la pérennité de la prospérité liée à ce secteur. Du point de vue de l’expérience personnelle, l’on prend naturellement moins de plaisir à se rendre dans des endroits dégradés ou très fréquentés où sentiers en béton, cafétérias, WC, parkings et autres infrastructures humaines installées pour le confort de la nature et du visiteur dégradent parfois l’authenticité des lieux. A noter aussi qu’il se trouve toujours une frange des touristes qui se met en scène avec beaucoup d’exubérance et de bruit sur des photos, selfies et désormais même au moyen de drones.

Ne vous laissez donc pas tromper par les splendides photos de nature sur lesquelles ne figurent pas d’humains et que des agences de voyage ou même vos amis publient sur les réseaux sociaux. Il est possible de trouver en Islande des lieux où vous ne croiserez pratiquement personne, notamment dans le centre de l’île ou dans les autres régions mieux préservées du tourisme, mais les grandes cascades, geysers, lacs glaciaires et autres lieux remarquables, en été du moins, sont pratiquement tous ciblés par les touristes. Voici une série de photos prises sur place au cours d’un voyage effectué à l’été 2017. A gauche, un cadrage soigneusement sélectionné afin d’éviter la présence d’humains sur la photo ; à droite, ce que l’on peut être amené à voir sous un autre angle. Ces photos ont été prises à chaque fois dans le même lieu, à 30 mètres près l’une de l’autre, au cours de la même demi-heure.

 

Jökulsárlón (Deniz Ates – 2017)

Jökulsárlón (Deniz Ates – 2017)

 

Námafjall (Deniz Ates – 2017)

Námafjall (Deniz Ates – 2017)

 

Goðafoss (Deniz Ates – 2017)

Goðafoss (Deniz Ates – 2017)

 

 

Inquiétudes et mesures préventives

Un débat sur l’avenir du pays vis-à-vis du tourisme a déjà débuté et se fait ressentir dans la presse, les débats gouvernementaux et les discussions que l’on peut avoir sur place avec des Islandais. Des fonds sont investis pour informer et encadrer le tourisme, notamment au moyen de campagnes de sensibilisation comme « Inspired by Iceland » ou « Safetravel.is » qui proposent sites web, vidéos et applications mobiles permettant de sensibiliser le visiteur à la protection de la nature, mais aussi de l’avertir des dangers que peut comporter un voyage mal organisé en Islande21.

 

Panneau à l’entrée de Reynisfjara, une plage du sud de l’île (Deniz Ates – 2017)

Panneau à l’entrée de Reynisfjara, une plage du sud de l’île (Deniz Ates – 2017)

 

Il semble néanmoins ne pas y avoir encore de stratégie touristique à long terme. Le gouvernement islandais a créé en 2015 une task-force composée de membres du gouvernement et du secteur privé avec pour objectif d’élaborer de « nouvelles orientations stratégiques pour le tourisme en Islande » 22. La période semble donc plus centrée sur la réflexion et la récolte de données liées au tourisme que sur l’action proprement dite.

Les décisions gouvernementales déjà appliquées semblent surtout concerner des initiatives de taxation comme moyen de récolter des fonds à réinvestir dans le secteur touristique. Nous pourrions citer l’apparition de parkings payants autour de sites touristiques très fréquentés23 ou à plus grande échelle la législation du gouvernement islandais sur les logements proposés sur « Airbnb » qui impose certaines conditions aux propriétaires24. Il a également été question d’un « Nature pass », une taxe de dix euros à l’attention de toute personne qui souhaite visiter des sites naturels islandais détenus par l’Etat, projet qui a finalement été abandonné25. Une autre initiative présentée au Parlement en 2017 a pour volonté de transformer une grande partie de l’intérieur de l’île en parc national, ce qui reviendrait à créer le plus grand espace protégé d’Europe26.

Panneaux que l’on retrouve proche des geysers (Charlotte Frossard – 2017)

Panneaux que l’on retrouve proche des geysers (Charlotte Frossard – 2017)

 

Il n’y a pas, pour l’instant, de surveillants ou de billetterie sur les sites touristiques : l’entrée est gratuite. On ne paie pas, par exemple, pour accéder à une cascade ou aux geysers. La seule intervention de l’Etat sur place se cantonne à des ficelles entourant les accès dangereux et des panneaux d’information invitant chacun, souvent avec humour, à faire preuve de responsabilité personnelle.

 

La pérennité du tourisme en question

On pourrait aussi se demander si cette explosion touristique n’est pas vouée à retomber. La couronne islandaise tend actuellement vers une récupération de la forte valeur qu’elle avait avant la crise de 2008, un phénomène dû en partie à l’augmentation du nombre de touristes et qui pourrait paradoxalement aussi contribuer à une diminution de ces visites. Cette cherté pourrait en effet rebuter les vacanciers à venir en Islande, provoquant ainsi une stabilisation ou même une diminution du nombre de touristes dans le pays. Une prédiction non sans conséquence pour un pays qui tire beaucoup économiquement de ce secteur et qui verrait une partie des investissements dans les infrastructures perdue, ainsi qu’une partie de la population obligée de se reconvertir professionnellement.

Cette supposition économique pourrait expliquer la lenteur des autorités qui semblent prendre le problème avec prudence, en créant des task-forces et en insistant sur la récolte de statistiques, sans pour autant investir massivement dans un secteur qui pourrait ne plus autant rapporter dans les prochaines années, et ne pas subsister sur le long terme.

Schéma issu de Bloomberg

Schéma issu de Bloomberg

 

Si vous souhaitez approfondir ce sujet, je vous invite à regarder ce reportage publié par « PBS Newshour »27, ainsi qu’à lire le dossier proposé par « Skift »28.

 


Références:

 

1. Ferðamálastofa, Tourism in Iceland in Figures, 2017 : https://www.ferdamalastofa.is/static/files/ferdamalastofa/Frettamyndir/2017/juli/tourism-in-iceland-2017.pdf

2. Islandsbanki, Tourism in Iceland, 2016 :
https://www.islandsbanki.is/library/Skrar/English/Products-and-Services/Publications/tourism_in_iceland_2016.pdf, p.6

3. Wikipedia, Eruption de l’Eyjafjöll : https://fr.wikipedia.org/wiki/Éruption_de_l%27Eyjafjöll_en_2010

4. L’exemple d’un magasin en ligne : http://gullfoss.is/product/eyjafjallajokull-is-so-easy-to-pronounce-coaster/

5. L’agence « Iceland travel » propose par exemple des tours thématiques autour de Game of Thrones : https://www.icelandtravel.is/package/item692630/game-of-thrones-iceland-beyond-the-wall/

6. Les Echos, « Game of Thrones », une plaie pour la ville de Dubronvik en Croatie, 2017 :
https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/010182317979-game-of-thrones-une-plaie-pour-la-ville-de-dubrovnik-en-croatie-2108538.php

7. Le Parisien, Le tourisme mondial progresse de 4% en 2016 grâce à l’Asie, 2017: http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/le-tourisme-mondial-en-hausse-de-pres-de-4-en-2016-tire-par-l-asie-omt-17-01-2017-6579831.php

8. Ferðamálastofa, Tourism in Iceland in Figures, 2017 :
https://www.ferdamalastofa.is/static/files/ferdamalastofa/Frettamyndir/2017/juli/tourism-in-iceland-2017.pdf, p. 6

9. Wikipedia, Iceland : https://en.wikipedia.org/wiki/Iceland

10. Islandsbanki, Tourism in Iceland, 2016 : https://www.islandsbanki.is/library/Skrar/English/Products-and-Services/Publications/tourism_in_iceland_2016.pdf

11. Ferðamálastofa, Tourism in Iceland in Figures, 2017 : https://www.ferdamalastofa.is/en/recearch-and-statistics/tourism-in-iceland-in-figures

12. Justin Bieber, I’ll show you, 2015 : https://www.youtube.com/watch?v=PfGaX8G0f2E

13. Inspired by Iceland, Iceland Academy – Responsible travelling in Iceland, 2016 : https://www.youtube.com/watch?v=wvPxkd1rtb8

14. Mbl.is, Send Nudes written in moss in south Iceland, 2017 : http://icelandmonitor.mbl.is/news/news/2017/06/12/send_nudes_written_in_moss_in_south_iceland/

15. Umhverfisstofnun, Rauði listinn – svæði í hættu, 2017 : http://www.ust.is/library/Skrar/utgefid-efni/Annad/Rauðlistaskýrsla%202017%20finale.pdf

16. Le 19h30, RTS, Le Val Verzasca noyé sous les touristes grâce à une vidéo virale, 2017 : https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/le-val-verzasca-noye-sous-les-touristes-grace-a-une-video-virale?id=8832465

17. Visir.is, Skógarstígar orðnir drullusvað eftir óvænta frægð Brúarfoss, 2017 : http://www.visir.is/g/2017170419114/skogarstigar-ordnir-drullusvad-eftir-ovaenta-fraegd-bruarfoss

18. Grapevine.is, Lack of Toilets Leads to Pooping on Famous Grave, 2015 : https://grapevine.is/news/2015/07/15/lack-of-toilets-leads-to-pooping-on-famous-graves/

19. Grapevine.is, Poop News, 2015 : https://grapevine.is/mag/articles/2015/08/06/poop-news/

20. Iceland Monitor, Giant penis drawn into an Iceland crater : http://icelandmonitor.mbl.is/news/nature_and_travel/2017/08/09/giant_penis_drawn_into_an_iceland_crater/

21. http://safetravel.is

22. Mbl.is, New Tourism Task Force to be set up, 2015 : http://icelandmonitor.mbl.is/news/nature_and_travel/2015/10/06/new_tourism_task_force_to_be_set_up/

23. Icelandreview.com, Parking Charges Imposed at Þingvellir, 2016 : http://icelandreview.com/news/2016/03/17/parking-charges-imposed-thingvellir

24. Grapevine.is, New “AirBnB Law” Approved by Parliament, 2016.

25. Mbl.is, “Nature Pass” shelved, 2015 : http://icelandmonitor.mbl.is/news/politics_and_society/2015/04/22/nature_pass_shelved/

26. http://halendid.is/

27. PBS NewsHour, Tourism in Iceland is booming — but that may not be all good news, 2016 : https://www.youtube.com/watch?v=KMQjTN0FfBg

28. Skift, Iceland and the trials of 21st Century Tourism, 2016 : https://skift.com/iceland-tourism/

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