Marc Márquez au volant de sa Honda. © Honda
Alors que les années 2000 avaient vu, avec Valentino Rossi, l’éclosion puis l’avènement d’un des plus grands pilotes de l’histoire des sports mécaniques, l’année 2013 a, elle, vu l’explosion au plus haut niveau d’un gosse d’à peine vingt ans. Un jeune ibère bourré d’envie et pétri de talent. Un gamin qui commence seulement à enflammer le paddock et dont on n’a pas fini d’entendre parler : l’Espagnol Marc Márquez.
Une insatiable soif de vitesse
Né le 17 février 1993 dans le petit village de Cervera – à une heure de route de Barcelone –, Marc Márquez a très vite baigné dans le monde des deux roues. Alors que la plupart de ses amis apprennent à faire du vélo, lui reçoit sa première Pocket Bike. Tout de suite passionné, il découvre à quatre ans un sport qu’il aime instantanément et qui représente encore aujourd’hui le fil conducteur de son existence.
Obsédé par la puissance des deux roues de ses idoles, Marc Márquez enfourche sa première moto de route à l’âge de huit ans, après avoir écumé les circuits de motocross de toute la Catalogne. Avec ce sport, il découvre un art capable d’assouvir son inexorable soif de vitesse et de lui procurer les sensations dont il raffole. Le fougueux pilote comprend que seule la moto de route peut lui permettre de dépasser ses limites et d’atteindre ses rêves.
En 2004, sa rencontre avec Emilio Alzamora lui permet de les matérialiser. L’ancien champion du monde 1999 de 125cc lui fournit une structure digne de son talent et des espoirs qu’il suscite. Avec son compatriote, Marc Márquez passe à la catégorie supérieure et se met à enchaîner les victoires. Une insolente réussite qui le mène jusqu’aux championnats du monde de 125cc où il fait ses débuts le 13 avril 2008 au grand prix du Portugal. À seulement quinze ans et cinquante-six jours!
Deux ans plus tard, après une saison riche de dix succès, le jeune prodige décroche son premier titre de champion du monde. Dans sa tête, de nouvelles envies émergent et de nouveaux challenges commencent à le titiller. Briller à l’échelon supérieur, par exemple.
Une confirmation quasi immédiate…
Tout juste auréolé de son titre de champion du monde de 125cc, Marc Márquez rejoint le Team Catalunya Caixa Repsol et découvre le championnat de Moto2. Malheureusement pour lui, son adaptation dans la catégorie supérieure ne se passe pas aussi bien qu’espéré. Contraint d’abandonner lors des trois premières courses, ses performances sont bien en deçà des attentes. Mais une profonde remise en question et son talent naturel lui permettent d’enrayer cette spirale négative. Et, logiquement, la roue tourne le 15 mai 2011 sur le circuit du Mans lorsqu’il s’impose pour la première fois. Entre grandes joies – sept victoires – et énormes désillusions – chute en Malaisie qui lui coûte le titre – cette première saison en Moto2 lui fait vivre un fantastique ascenseur émotionnel.
Après cette extraordinaire première saison, l’appétit des dirigeants de son écurie se décuple. Ils veulent profiter de la notoriété grandissante de Marc Márquez et le poussent à passer dans la catégorie reine dès la saison suivante. Mais, plein de lucidité, le jeune pilote refuse de céder trop rapidement aux sirènes de la gloire. Conscient que brûler les étapes ne lui apportera rien, il préfère poursuivre son apprentissage en Moto2 et se met en tête de ramener un titre qui lui a échappé pour quelques points en 2011.
Son choix s’avère payant puisque sa saison 2012 est tout simplement phénoménale. En dix-huit courses, il monte à quatorze reprises sur le podium, dont neuf fois sur la plus haute marche, et remplit son contrat de la plus belle des manières. Il est champion du monde et n’a alors plus qu’un seul objectif : réitérer ses exploits dans la catégorie reine.
… avant un exploit sans précédent
Propulsé en Moto GP, le jeune pilote confirme immédiatement son talent exceptionnel. Pour sa première course avec les meilleurs, il monte sur la boîte et décroche une belle troisième place. Deux semaines plus tard, il confirme sa bonne forme et triomphe sur le circuit des Amériques. À vingt ans, deux mois et cinq jours, il devient le plus jeune pilote de l’histoire à s’imposer dans la catégorie élite. Mais, paradoxalement, ce n’est pas cette première victoire qui va lui permettre d’entrer dans le cercle très fermé des prétendants au titre et de passer du simple statut d’outsider à celui de favori. En effet, il n’obtient sa pancarte d’homme fort qu’à l’occasion du circuit suivant. Et ce, sans même parvenir à lever les bras.
Sur ses terres, à Jerez, il lutte avec le champion du monde en titre, son compatriote Jorge Lorenzo, pour accrocher la deuxième place. Dans un mano a mano d’anthologie, le jeune pilote s’affirme, marque son territoire et fond à toute vitesse sur son ainé. Les deux hommes se touchent, mais Márquez n’en a cure. Il porte l’estocade et dépasse « Jorge » pour s’offrir un troisième podium consécutif en autant de courses. À l’arrivée, un début de polémique se crée, mais l’essentiel est ailleurs. Le rookie a réussi son coup et vient d’envoyer un message clair à tout le paddock. Malgré son jeune âge, il compte jouer sa chance crânement et ne baissera les yeux devant personne.
Les courses s’enchaînent et l’Espagnol continue son incroyable moisson. Grâce à une série de quatre victoires consécutives – en Allemagne, aux États-Unis, à Indianapolis et en République Tchèque – il s’empare du fauteuil de leader du classement général. Mais, lors de l’antépénultième étape de la saison, une énorme erreur de son équipe – qui ne le rappelle pas aux stands avant le dixième tour, comme le stipule le règlement – contraint les commissaires à le disqualifier. La course au titre de champion du monde est alors totalement relancée. En effet, à une épreuve du terme de la saison, Jorge Lorenzo ne compte plus que dix-huit points de retard sur son compatriote.
Alors qu’on pouvait penser que cet épisode déstabiliserait le jeune pilote, c’est tout le contraire qui se produit. Galvanisé par l’enjeu, Marc Márquez parvient à garder ses nerfs et assure l’essentiel avec une honorable troisième place lors de l’ultime étape du calendrier. À vingt ans et deux cent soixante-six jours, il devient le plus jeune champion de l’histoire en Moto GP et marque à jamais la légende de ce sport.
Références :
http://www.marcmarquez93.es/biografia/
http://www.motorsport-magazin.com/motogp/news-183555-marc-marquez-im-portrait/
http://www.rtbf.be/video/detail_retour-sur-le-titre-de-marc-marquez?id=1868603
Merci pour cet article. Presque trop rapide pour les adeptes de moto, mais intéressant pour les néophytes je pense. Il…