Genre Le 2 juin 2016

Violences sexuelles en République démocratique du Congo (1/2)

3
3
Violences sexuelles en République démocratique du Congo (1/2)

Centre médical Karibuni wa mama à Bunia [Emilie Linder]

À la découverte d’un pays complexe et surprenant

 

Après trois mois passés en République démocratique du Congo (RDC), je suis de retour en Suisse. À l’heure de me rendre pour la première fois dans ce pays où tant d’atrocités ont été perpétrées, j’avoue que je n’étais pas sûre de moi. Rivalités ethniques, massacres, viols de masse, corruption généralisée : l’image que j’avais de la RDC n’était pas très idyllique. Je ressentais tout de même le besoin de m’y rendre, bien que la plupart de mes proches ne comprenaient pas mon choix. Cela faisait quelques temps déjà que je m’intéressais aux phénomènes des violences sexuelles en zones de conflit. Après avoir effectué plusieurs stages dans ce domaine en Suisse et aux Etats-Unis, je ne trouvais pas légitime de continuer à travailler sur le sujet sans jamais m’être rendue sur le terrain. Je voulais rencontrer les femmes touchées par ce fléau, discuter avec les témoins directs de ces violences, pour tenter de mieux comprendre où elles prenaient racine.

Ce voyage en République démocratique du Congo fut riche en émotions et les rencontres faites sur place m’ont profondément marquée. Dans cet article, j’aborderai la thématique des violences sexuelles en RDC, le contexte dans lequel elles s’inscrivent, ainsi que la manière dont elles affectent la société congolaise. Tout au long des paragraphes, vous pourrez également découvrir mon vécu personnel et mes ressentis à travers des anecdotes et des photos. 

Dans la seconde partie de mon article (à retrouver ici), vous pourrez en apprendre davantage sur l’impact des violences sexuelles grâce à un entretien que j’ai réalisé avec Adèle Tiniya, psychologue dans un centre pour victimes de ce type de violence. Au fil de la discussion, la spécialiste aborde l’importance de la prise en charge holistique des victimes, le rôle essentiel de la famille dans le processus de guérison, ainsi que la délicate prise en charge des jeunes enfants abusés sexuellement.

[Carte publiée sur le site du gouvernement français.]

[Carte publiée sur le site du gouvernement français.]

 

Un contexte difficile

La RDC est un pays immense (plus de 56 fois le territoire de la Suisse) qui occupe une place stratégique en Afrique centrale. Avec pas loin de 75 millions d’habitants divisés en plus de 500 ethnies, la RDC est culturellement très hétérogène1. Connu pour ses ressources naturelles abondantes, ce pays est bordé à l’ouest par la République du Congo (Congo-Brazzaville), au nord par la République centrafricaine et le Soudan du Sud, à l’est par l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie et au sud par l’Angola et la Zambie2.

L’histoire de la RDC est complexe et, depuis son indépendance en 1960, le pays a été le théâtre de guerres cycliques caractérisées par des massacres à grande échelle et d’innombrables personnes déplacées internes3. La « seconde guerre du Congo » (1998 – 2002)  a été un conflit particulièrement sanglant qui a impliqué jusqu’à sept pays africains et d’innombrables groupes rebelles aux revendications variées4. Avec en toile de fond le génocide rwandais, ce conflit aux causes multidimensionnelles (ethniques, politiques et économiques) qui a profondément fragilisé la RDC et dont les conflits actuels sont toujours étroitement liés. En 2002, grâce à l’intervention de la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC) et aux accords bilatéraux signés d’une part entre la RDC et le Rwanda et, d’autre part, entre la RDC et l’Ouganda, le conflit prend officiellement fin.

Aujourd’hui, bien que le pays se soit stabilisé, l’est de la RDC est toujours sujet à des vagues de conflits répétitifs, à des crises humanitaires et à de graves violations des droits de l’homme5. Les groupes rebelles congolais et étrangers6, profitant de l’absence d’autorité et de l’insécurité générale, exploitent illégalement les ressources naturelles de la RDC pour financer leurs activités. De plus, les affrontements intercommunautaires sont récurrents et accentuent les tensions. Dans ce contexte difficile, l’armée et la police nationale, ne possédant pas les ressources techniques ou financières nécessaires, sont dans l’incapacité de protéger la population civile. La MONUSCO (anciennement MONUC) est toujours présente en RDC et tente d’exécuter son mandat de protection de la population ; toutefois, des attaques ont toujours lieu dans cette région.

[congoayuk.wordpress.com]

[congoayuk.wordpress.com]

 

Début novembre, je débarque à Kinshasa, l’immense capitale de la RDC où vivent plus de 10 millions de personnes. Après le dépaysement total des premiers jours, je commence à m’adapter à ma vie ici. C’est comme si je m’étais habituée à ce chaos permanent : la foule dans les rues, les embouteillages interminables, les klaxons incessants, la chaleur étouffante… À « Kin » (comme on dit ici), je travaille dans un bureau qui regroupe deux organisations nationales le « Fonds pour les Femmes Congolaises » (FFC) ainsi que le groupe « Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral », plus couramment appelé SOFEPADI. Ces deux organisations partenaires luttent contre les violences sexuelles et pour l’amélioration des droits des femmes en RDC. Ici, je les aide à renforcer leurs capacités organisationnelles et opérationnelles, à organiser des événements pour accroître leur visibilité, ainsi qu’à préparer des rapports pour les donateurs et d’autres partenaires.

Madame Julienne Lusenge, directrice du FFC et fervente activiste congolaise que j’admire particulièrement, m’accueille à bras ouverts dans son monde. Mes collègues sont également très chaleureux et intéressés par mon parcours ; c’est la première fois qu’une « Occidentale » travaille pour eux. Je trouve rapidement ma place dans l’équipe et je suis fière d’en faire partie. Tous les jours, je me rends au bureau et me confronte à la réalité du terrain : la difficulté de travailler dans le noir lors des coupures de courant, la frustration d’une connexion internet extrêmement lente, le manque de financement pour la mise en place des projets…

 

Membres de SOFEPADI et du FFC [Emilie Linder]

Membres de SOFEPADI et du FFC [Emilie Linder]

 

Les violences sexuelles en RDC

En 2010, l’envoyée spéciale de l’ONU pour les violences faites aux femmes et aux enfants dans les conflits, Margot Wallström, avait dénoncé la nature systématique et généralisée des viols en RDC7. Cette année-là, entre le 30 juillet et le 2 août, 154 civils avaient été violés par des rebelles dans 13 villages différents. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, Mme Wallström avait demandé à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour mettre fin à l’impunité en matière de violences sexuelles et avait exhorté le gouvernement congolais à prendre des mesures drastiques pour stopper ce phénomène8. Six ans plus tard, le bilan est plutôt mitigé et, bien que certaines mesures aient été prises par les autorités nationales9, le nombre d’actes de violences sexuelles demeure élevé.

Durant des années, les experts ont parlé du viol en RDC comme d’une « arme de guerre » utilisée par les groupes armés10 pour terroriser les familles, détruire les communautés et imposer leur pouvoir. Bien que ce type de viol soit encore aujourd’hui régulièrement commis, dans une majorité de cas l’auteur du viol a été identifié par la victime comme « civil »11. Ce nombre élevé de violences sexuelles commises par des civils peut être expliqué par plusieurs raisons.

Premièrement, l’impunité et le vide sécuritaire de la région créent un environnement propice à la prolifération de violences de toutes sortes. Deuxièmement, beaucoup d’anciens combattants des groupes rebelles de la seconde guerre du Congo ont été démilitarisés et ont réintégré la société sans réel programme de réhabilitation12. La majorité de ces gens sont traumatisés et ont vécu pendant des années dans des groupes qui utilisaient le viol. Dans l’inconscient de la plupart de ces anciens membres de milices, le viol n’est pas considéré comme un crime, ce qui explique sa banalisation dans la société.

De plus, le statut de la femme dans la société congolaise la rend particulièrement vulnérable. En effet, traditionnellement, la femme congolaise a énormément de responsabilités domestiques. Beaucoup de femmes sont ainsi violées lorsqu’elles s’adonnent à leurs tâches quotidiennes, notamment lors de travaux dans les champs, lorsqu’elles se rendent ou reviennent du marché ou lorsqu’elles vont puiser de l’eau.

 

La RDC a été maintes fois appelée dans les médias « la capitale mondiale du viol13 ». Mais sur quelles statistiques ces déclarations se basent-elles ? J’essaye de me renseigner auprès de mes collègues, mais je me rends rapidement compte qu’il est difficile d’avoir des chiffres qui reflètent la réalité. Fin janvier, lorsque je me rends à une réunion officielle du gouvernement – « L’atelier national sur les statistiques relatives aux violences sexuelles en RDC » –, mon premier constat est qu’il n’y a aucune entente entre les différents acteurs : départements de la Santé, de la Police, de la Justice, mais aussi les ONG et l’ONU. Tous ont un système différent pour enregistrer les actes de violences sexuelles. Les chiffres présentés divergent donc selon l’entité. A la fin de l’atelier, je ne peux que conclure que d’importantes réformes vont devoir être mises en place pour unifier la collecte d’informations et pouvoir enfin avoir des données fiables et globales sur les violences sexuelles en RDC.

 

Le viol, et après ?

Le viol peut avoir des conséquences graves sur le bien-être physique, émotionnel et social de la victime. Sa santé peut être directement atteinte : grossesses non désirées, problèmes gynécologiques, maladies sexuellement transmissibles ou encore troubles de la santé mentale14. En RDC, de nombreuses femmes et filles violées souffrent de complications médicales et de traumatismes mentaux graves, mais n’ont que très rarement accès à une assistance médicale et psychosociale. De plus, les victimes sont souvent réticentes à parler de leur agression. En effet, la stigmatisation est encore forte pour les victimes de violences sexuelles, lesquelles sont souvent désignées comme responsables et rejetées par leurs proches et leurs communautés.

De surcroît, les victimes sont méfiantes à l’idée de porter plainte, notamment à cause du risque de représailles. En effet, en RDC, la protection des victimes pour les cas de violences sexuelles est très faible, voire inexistante. Comparaître peut potentiellement être risqué pour la victime et sa famille étant donné que la plupart des audiences ne se déroulent pas à huis clos, bien que la loi le prévoie. Il peut donc arriver que les victimes et leur famille soient la cible d’actes de vengeance ou d’intimidations de la part de l’agresseur. En outre, dans les cas où les victimes arrivent à aller jusqu’au bout des procédures judiciaires et que des dommages et intérêts sont octroyés, elles ne reçoivent rarement, voire jamais, de tels paiements des auteurs du viol ou de l’Etat. En effet, la plupart du temps, les auteurs de viols n’ont pas l’argent nécessaire et il n’existe pas de fonds national pour compenser les victimes.

Finalement, les familles ou les leaders des communautés incitent très souvent les victimes à accepter un règlement à l’amiable avec les auteurs de viols. Fréquemment, la victime ne reçoit personnellement aucun dédommagement, c’est la famille qui en bénéficie. Dans le but de répondre aux lacunes du système congolais, plusieurs organisations nationales et internationales travaillent pour la protection des droits des victimes de violences sexuelles et la lutte contre l’impunité. L’association SOFEPADI en fait partie.

Après deux mois passés à Kinshasa, SOFEPADI décide de m’envoyer pour 10 jours à Bunia, petite ville située dans l’est du pays, dans la province de l’Ituri. Là-bas, l’association gère un centre qui prend en charge les victimes des violences sexuelles. Je m’y rends avec pour objectif de récolter des informations et des photos pour pouvoir élaborer par la suite des documents de communication. C’est non sans angoisse que je quitte Kinshasa. Le voyage est déjà une expérience en tant que telle : n’étant pas rassurée en avion, j’embarque ce jour-là dans un appareil de la compagnie nationale qui n’est pas conforme aux normes de sécurité internationale. Malgré le stress, je profite du magnifique paysage à travers mon hublot. Les montagnes défilent et tout devient toujours plus vert. Après plus de deux heures de vol, j’arrive à Goma, capitale du Nord-Kivu. Ici, la MONUSCO est bien visible, les 4X4 blancs des Nations unies sont partout. Mon voyage n’est pas terminé, je dois encore embarquer dans un petit avion des Nations unies pour me rendre à Bunia et rencontrer l’équipe de SOFEPADI.

 

L’association SOFEPADI15

Le groupe SOFEPADI a été créé en 2000 à Bunia. Son but premier était de promouvoir la paix et la réalisation des droits des femmes congolaises dans une région touchée de plein fouet par les conflits intercommunautaires. L’association a commencé par mettre en place des petites activités de sensibilisation puis, avec le temps, elle s’est très fortement développée et étendue. Depuis 2003, SOFEPADI a mis l’accent sur la lutte contre les violences sexuelles dans les provinces du Nord-Kivu et Orientale, toutes deux fortement affectées par les viols. Aujourd’hui, SOFEPADI est composée de juristes, de sociologues, de psychologues et de professionnels de la santé qui œuvrent au quotidien pour aider les victimes.

SOFEPADI prend en charge de manière holistique les victimes de violences sexuelles. Elle possède deux bureaux localisés à Beni et Bunia, où les membres de SOFEPADI s’efforcent d’apporter l’aide et le soutien nécessaires aux victimes dans le but que celles-ci réintègrent leur communauté et retrouvent une vie normale. En effet, en plus de l’examen médical et psychologique, les victimes peuvent être accompagnées juridiquement pour porter plainte si elles le désirent. Celles dans le besoin bénéficient également d’une réinsertion socio-économique, comme une formation à un métier ou la scolarisation des enfants issus de viols ou victimes de viols. De janvier à décembre 2015, 600 nouveaux cas de violences sexuelles ont été identifiés et pris en charge par SOFEPADI. Dans plus de 60% de ces cas, les auteurs de l’agression étaient des civils. L’âge des victimes identifiées variait entre 2 et 80 ans, avec une majorité située dans la tranche d’âge des 11-18 ans.

 

Au cours du mois de janvier, c’est au centre médical « Karibuni wa mama » (« Bienvenue les mamans » en swahili) de SOFEPADI que j’ai la chance de travailler auprès de femmes passionnées et prêtes à tout pour la protection des droits des victimes. J’ai eu l’opportunité de discuter personnellement avec ceux qui font marcher le centre : médecin, infirmières, pharmacien, psychologue, assistante sociale, avocat…

Un jour, j’accompagne même l’avocate de SOFEPADI au tribunal militaire. À l’audience, les victimes sont une mère et ses trois filles de 12, 16 et 18 ans. Plus de 10 mois auparavant, elles avaient été violées à tour de rôle par quatre hommes qui avaient fait irruption dans leur maison pour voler des biens. Ceux-ci avaient profité de l’absence du père pour les agresser. Dans la salle d’audience, je me retrouve assise entre les victimes et les violeurs. Il n’y a aucune protection des témoins et des victimes : ces dernières ne sont qu’à quelques mètres seulement de leurs agresseurs ! Parfois, les violeurs s’adressent directement à elles, leur criant dessus et les traitant de menteuses. C’est un vrai choc pour moi et je ne comprends pas comment le système peut être si lacunaire.

 

Tribunal militaire de Bunia [Emilie Linder]

Tribunal militaire de Bunia [Emilie Linder]

 

Les jours suivants, j’ai l’opportunité de rencontrer certaines bénéficiaires des actions de SOFEPADI et de récolter leurs témoignages. Ces entrevues me marquent profondément et je suis impressionnée par leur courage. Ces femmes victimes sont pour la plupart devenues des réelles actrices du changement et se battent activement pour la lutte contre les violences sexuelles. Elles veulent aider celles qui se trouvent dans des situations similaires en témoignant et expliquant comment elles ont réussi à s’en sortir grâce au soutien de SOFEPADI. Une de ces femmes me confie : « Ce tragique événement a réveillé quelque chose en moi. La douleur et la colère que j’ai ressenties après l’agression m’ont donné la force de me battre. J’ai le devoir d’aider les autres et de tout faire pour que ces horreurs s’arrêtent. »

 

2016, année critique pour la RDC

La seconde législature du président Joseph Kabila prendra fin en novembre 2016. Selon la Constitution, le pays devra tenir des élections avant la fin de l’année et Kabila ne peut pas se représenter pour un troisième mandat. Or, il semble qu’il ne soit pas prêt à quitter le pouvoir et que les élections de novembre 2016 ne représentent qu’une illusion. Les tensions commencent à se faire ressentir à travers le pays et les organisations non gouvernementales dénoncent une augmentation des violations des droits de l’homme et une réduction de la liberté d’expression. Certains acteurs ont peur de voir la RDC replonger dans une période sombre, d’autres gardent espoir et soutiennent le dialogue national initié par le président pour assurer la paix à travers le pays.

Une chose est sûre : si la RDC retombe dans l’instabilité, ceci aura des répercussions sur les femmes congolaises. Le gouvernement aura d’autres priorités et, par voie de conséquence, le risque que les questions de violences sexuelles soient mises de côté est important. Est-ce que ces récentes tensions vont déclencher de nouveaux conflits ? Les mois prochains vont être cruciaux pour l’avenir de la RDC. Qu’importe la situation politique, la lutte contre les violences sexuelles doit rester une priorité et les efforts déjà entrepris doivent être renforcés.

 

 

Le jour de mon départ, c’est avec difficulté que je dis « à bientôt » et non « au revoir » à mes collègues. Ils m’ont tous prévenue : je vais revenir au Congo c’est sûr ! Il est vrai que je me suis très rapidement attachée à ce pays et que je repense avec nostalgie aux moments passés là-bas. Je retiens de ce voyage la gentillesse des Congolais, ainsi que le courage et la ferveur de ces femmes qui travaillent avec acharnement pour faire changer leur pays. Je réalise la chance que j’ai eue d’avoir travaillé et appris tant de choses auprès d’elles. Cette leçon sera gravée à vie dans mon esprit, c’est certain. Mais au fait… à quand mon prochain vol pour « Kin » ?

Couché de soleil, Kinshasa. [Emilie Linder]

Couché de soleil, Kinshasa. [Emilie Linder]

Dans la seconde partie de mon article (qui sera publié très prochainement sur Jet d’Encre), vous pourrez découvrir un entretien que j’ai réalisé avec Adèle Tiniya, psychologue au centre « Karibuni wa mama » de SOFEPADI, situé dans l’est de la RDC16. Durant cette discussion, elle aborde l’importance de la prise en charge holistique des victimes des violences sexuelles, le rôle essentiel de la famille dans le processus de guérison, ainsi que la délicate prise en charge des jeunes enfants abusés sexuellement.

 

 


[1] http://www.worldbank.org/en/country/drc

[2] https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/cg.html

[3] La première guerre en RDC, connue alors sous le nom de Zaïre, éclate en 1996. A cette époque, Laurent-Désiré Kabila, chef révolutionnaire désirant renverser le pouvoir, crée l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre avec le soutien de plusieurs groupes rebelles. Le Rwanda saisit l’opportunité de cette rébellion et décide d’aider Laurent-Désiré Kabila à renverser Mobutu. En effet, le Rwanda, également fortement intéressé par les richesses naturelles de la RDC, voudrait entrer dans les camps du Nord-Kivu où des dizaines de milliers de Hutus rwandais se sont réfugiés. Le gouvernement rwandais accuse les génocidaires hutus de profiter des camps de réfugiés pour se cacher et rassembler leur force. Avec le soutien et le financement du Rwanda, Laurent-Désiré Kabila gagne de plus en plus de pouvoir. En mai 1997, Laurent-Désiré Kabila met fin à 32 ans de règne de Mobutu en devenant le nouveau président de la RDC. Cette première guerre a duré plus de 7 mois et a fait des dizaines de milliers de morts. Pour en savoir plus : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000098-le-conflit-des-grands-lacs-en-afrique/le-1er-conflit-du-zaire-1996-1997

[4] Parmi les groupes armés clairement définis, on trouve d’un côté les troupes gouvernementales de Kabila, les milices rwandaises Interahamwe et les ex-Forces armées rwandaises (ex-FAR), ainsi que les milices tribales congolaises Maï-Maï. De l’autre côté, il y a des factions rebelles congolaises, rivales entre elles, soutenues par alternance selon leurs intérêts stratégiques, par le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi. Pour en savoir plus : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000098-le-conflit-des-grands-lacs-en-afrique/le-1er-conflit-du-zaire-1996-1997

[5] http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/monusco/background.shtml

[6] Les revendications de ces groupes sont très diverses : remise en question de l’État congolais, accès et exploitation des ressources naturelles, différends fonciers, mouvements indépendantistes…

[7] http://www.rfi.fr/afrique/20100826-onu-scandalisee-viols-massifs-est-rd-congo

[8] http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=23352#.Vt33YCnjdl8

[9] Il faut tout de même notifier que l’on peut constater un certain nombre d’améliorations ces dernières années. Par exemple, selon le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, il y a eu une augmentation du nombre de poursuites des agents de l’État pour des actes de violences sexuelles. Cette augmentation peut être en partie expliquée par la tenue d’audiences foraines et par l’appui technique et logistique apporté par les acteurs internationaux aux enquêtes de la justice militaire. Nous pouvons noter également que le gouvernement a pris des engagements sur les questions liées à la violence sexuelle, notamment grâce à la signature d’un communiqué conjoint sur la violence sexuelle avec l’Organisation des Nations unies en mars 2013, ainsi que la mise en place d’un Bureau du représentant personnel du chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles. Voir « Avancées et obstacles dans la lutte contre l’impunité des violences sexuelles en RDC » MONUSCO, Avril 2014.

[10] De nombreux groupes rebelles et milices sévissent dans l’est de la RDC et il est difficile d’en faire une liste exhaustive, certaines sources parlent de plus de 40 groupes armés qui opèrent dans la région. Il y a des groupes officiels qui ont des revendications précises (tels que le M23, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), et les innombrables sous-groupes des Maï-Maï…). A ajouter à cela, il existe des groupes de bandits qui profitent de l’instabilité générale pour pilier la population et faire régner la terreur.  

[11] Il est important de rappeler que les hommes, bien que de façon minoritaire, sont également victimes de violences sexuelles.

[12]  Entre 2004 et 2008, plus de 132’000 combattants, dont 30’219 enfants, ont été démobilisés. Dans un des rapports de l’association Enough nous pouvons lire : “Les programmes nationaux de DDR (en français : désarmement, réintégration et réinsertion sociale) ont échoué par le passé en raison du manque de ressources et de volonté politique, du délai de mise en œuvre, de l’inefficacité des efforts de sensibilisation menés auprès des groupes armés et des communautés, et de l’incapacité à réintégrer convenablement les anciens combattants dans l’armée ou à leur fournir une source de subsistance alternative”. Pour en savoir plus : https://www.irinnews.org/fr/report/99762/briefing-troisi%C3%A8me-plan-ddr-en-rdc-cette-fois-ci-sera-t-elle-la-bonne

[13] UN official calls DR Congo ‘rape capital of the world’  http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/8650112.stm

[14] Pour plus d’informations, lire la deuxième partie de cet article : une interview avec Adèle Tiniya, psychologue au centre « Karibuni wa mama ».

[15] Pour en savoir plus sur SOFEPADI : http://www.sofepadirdc.org/

[16] Pour en savoir plus sur SOFEPADI : http://www.sofepadirdc.org/

Commentaires

image-user

ADALBERT MBUYU

Emilie bonjour, je viens de lire votre article avec intérêt, et suis intéressé vraiment madame si je peux vous parlé…

Lire la suite
image-user

YUMA KIBONDO Etienne

Salut Emilie Il est vrai que mon pays la RDC compte un nombre important des victimes d'agression sexuelle, suis convaincu…

Lire la suite
image-user

Aglaë Kounkou

Bonjour Emilie, Je m'appel Aglaë Kounkou et je viens de France toutefois, j'ai grandis à Montréal au Canada. Mon père…

Lire la suite

Laisser une réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *
Jet d'Encre vous prie d'inscrire vos commentaires dans un esprit de dialogue et les limites du respect de chacun. Merci.

image-user

ADALBERT MBUYU

Emilie bonjour, je viens de lire votre article avec intérêt, et suis intéressé vraiment madame si je peux vous parlé en privé !

Répondre
image-user

YUMA KIBONDO Etienne

Salut Emilie
Il est vrai que mon pays la RDC compte un nombre important des victimes d’agression sexuelle, suis convaincu qu’aujourd’hui la seule arme pour lutter contre ce phénomène, il faut par tout le moyen lutter contre l’impunité et avoir une justice autonome.
Je sollicite votre collaboration.

Répondre
image-user

Aglaë Kounkou

Bonjour Emilie,
Je m’appel Aglaë Kounkou et je viens de France toutefois, j’ai grandis à Montréal au Canada. Mon père est congolais du Congo-Brazaville et j’ai intêret particulier pour la situation des femmes victimes d’agressions sexuelles en RDC. J’aimerai beaucoup me rendre sur place et pouvoir aider ces femmes et ces enfants. Je trouve que très peu de gens sont au courant de cette horrible situation qui a pris place depuis beaucoup trop longtemps. J’aimerai beaucoup parler avec toi et en apprendre davatange sur ton voyage en RDC, si tu es bien sûr tu es d’accord. Merci et au plaisir!

Répondre