Profitant de mes vacances, je me suis un peu intéressé aux jeux gratuits disponibles pour ma tablette Android. J’en trouve plein de gratuits, des trucs potentiellement intéressants, d’autres complètement stupides, bref, pour tous les goûts.
Je me suis intéressé aux gratuits : quel est leur modèle, comment font-ils des revenus etc. Et ai découvert certains procédés un poil limite, potentiellement dangereux et source de jérémiades sans fin de la part du marmot frustré.
Voyez plutôt.
Tout d’abord, il faut retenir que le gratuit n’est JAMAIS gratuit : si on ne vous vend rien, on vous vend VOUS. Bah oui. On vend vos données personnelles – marché fort lucratif1 s’il en est.
Cela dit, penchons-nous un peu sur le fonctionnement et le mode de rémunération de ces fameux jeux gratuits.
Publicités
Le truc le plus visible, c’est la publicité. Des encarts qui apparaissent un peu partout, à divers moments. Vous ne contrôlez absolument pas les contenus, ce qui fait que vous ramassez un peu tout et n’importe quoi, selon l’envie de l’annonceur et de l’éditeur du jeu.
Pour autant que ce dernier n’ait pas mis un seul filtre, vous pourrez avoir au milieu d’un jeu pour enfant des annonces pour sites de rencontres, pour d’autres jeux plus violents etc.
En général, les éditeurs font le boulot correctement à ce niveau, histoire d’éviter les scandales… Il suffit de leur faire confiance (et on sait ce que j’en pense, du « faites-nous confiance »2) et tout devrait bien se passer…
Achat de bonus
Là par contre, c’est plus vicieux : il n’y a pas trop de pubs, voire aucune, et le jeu est décrit comme « gratuit ».
Mais tout est fait pour qu’on achète des bonus ou autres, pour aller plus vite, pour ne pas rester bloqué bêtement à une étape etc.
Et comme ces jeux s’adressent en premier aux enfants, je vous laisse imaginer le tableau :
– Tiens, mon enfant, prends ma tablette et joue à ce jeu gratuit (et fiche-moi la paix).
– ouééé merci papa, t’es trop cool !
Très (trop) peu de temps après :
– Papa-papa, tu me files ta carte de crédit ?!?! s’teu-pléééééé c’est pour avoir un super-giga-truc trop top-cool ! Alleeeez
Et là, le cauchemar commence : le jeu est fait de telle manière que la patience très limitée de nos bambins en prend pour son grade, des objets « trop chouuuux » (pour les filles) ou « trop coooool » (pour les garçons) demandant soit un temps infini avant obtention peuvent être obtenus immédiatement… contre le déboursement d’une somme quelconque.
À coups de 2CHF, ou, comme vu dans un jeu installé pour passer le temps, de 50CHF, ça va vite, très vite.
Que faire dans ce genre de situations ? Simple : soit on se laisse marcher dessus, soit on subit les conséquences de notre refus (jérémiades redoublées et interminables, avec les voisins qui débarquent, pensant qu’on bat le bambin ou que sais-je). L’enfer dans votre salon !
Pour ce dernier point, il est à noter que, sur Android du moins, les achats de tels bonus passent par Google Play. Et que donc, si vous avez :
– enregistré votre carte de crédit
– coché la petite case « ne plus me demander » (le mot de passe pour confirmer un achat)
vous allez au-devant de problèmes avec votre banquier. De sérieux problèmes.
Gains de bonus via les réseaux sociaux
Une dernière chose peut se faire aussi : pousser les joueurs à connecter le jeux à un compte de réseau social quelconque, typiquement Facebook.
Quel intérêt pour l’éditeur, me direz-vous ? Collecte de données personnelles, qui permettra, via les contacts du réseau social, d’agrandir le nombre de joueurs (« hey, je joue à ce jeu trop cool, viens me rejoindre ! ») et donc, potentiellement, les gains via les deux moyens décrits ci-dessus… Parce qu’il ne faut pas se leurrer les « gains » via les réseaux sociaux n’arriveront jamais aux montants possibles à l’achat.
De plus, pousser des enfants sur les réseaux sociaux, c’est, comment dire… un peu irresponsable3 ?
Recommandations
De manière à prévenir les potentiels problèmes, voici 2-3 idées (je n’ai pas pu les tester, j’ai pas de gamin 😉 ) :
– avoir une tablette dédiée pour les jeux, sans aucune information personnelle
– avoir un compte dédié sur cette tablette, sans aucune information personnelle
– ne pas lier de carte de crédit à ce compte
– si possible trouver des jeux pouvant être employés hors-réseau (pour éviter les pubs)
– dans cette optique, couper le wifi sur la tablette
– toujours avoir un œil sur le bambin tout ébaubi de manière à s’assurer qu’il ne fait pas n’importe quoi
Pis si ça suffit pas : achetez-leur un livre ou une BD. En plus ça peut rendre intelligent, et coûtera moins cher qu’une tablette dédiée :D.
La tablette, la solution pour avoir la paix ? Pas si sûr ;).
T.
1 http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0202599460114-la-ruee-vers-l-or-des-donnees-personnelles-545005.php
2 https://www.swisstengu.ch/blog/post/350/_Evote_-_oui_mais_
3 http://www.lemonde.fr/technologies/chat/2009/02/09/reseaux-sociaux-de-nouveaux-dangers-pour-nos-enfants_1151995_651865.html
Freemium, c'est le nom de ces, soit disant, jeux gratuits a options payantes. Il faut savoir qu'un mineur ne peut…