Société Le 25 avril 2019

Haut Potentiel, ou quand l’intelligence devient exclusive

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Haut Potentiel, ou quand l’intelligence devient exclusive

Haut Potentiel, HP ou zèbres pour les intimes : le concept est dans l’air du temps. S’il peut sembler bienvenu au premier abord, son caractère exclusif présente aussi plusieurs dérives non négligeables. Jet d’Encre vous propose la réflexion de Charlotte Frossard sur cette course à l’intelligence.


 

Ils sont appelés haut potentiel, surnommés HP, anciennement surdoués, désormais zèbres pour les intimes. Ils ne sont pas tout à fait comme vous, même s’ils ont en tout l’air. Comprenez : leur cerveau fonctionne comme le vôtre, seulement plus vite et avec plus d’efficacité. Là où vous pausez pour reprendre vos esprits, les zèbres fusent, connexions neuronales dopées, l’ensemble du système sensoriel en alerte.

Nombre de témoignages et reportages1 se font l’écho dernièrement de ce phénomène : des adultes éternellement incompris ont soudain la révélation de leur identité profonde. Des regards de soulagement apparaissent, des aveux d’une reconnaissance enfin obtenue. Les forums gonflent sous les questionnements des parents en recherche, chez leur progéniture désobéissante, de l’explication sacrée ; les échanges sont ponctués de chiffres, dont le très vénérable 130 – palier qui permet de sanctifier en toute légalité le quotient intellectuel différencié.2

 

Si j’ai un score total de 118, mais qu’en raisonnement perceptif j’ai eu 135, suis-je un haut potentiel ?

Ma fille s’ennuie en cours et ne respecte pas les limites, où l’emmener consulter ?

Je n’ai pas atteint les 130, mais mon psychologue dit que j’ai des caractéristiques de douance, fais-je donc partie des HP malgré tout, car je me suis tellement reconnu en vous ?

Quand j’ai eu les résultats du test de QI, j’étais très en colère contre moi-même. Je pensais avoir enfin trouvé la source de mes problèmes.

 

Les suppliques défilent. En filigrane, l’espoir d’une étiquette identitaire contenant en elle seule l’entièreté des caractéristiques cognitives et des traits de personnalité d’un individu : pensée en arborescence et hyperactivité cérébrale, mais aussi hypersensibilité, empathie, perfectionnisme, sentiment d’être différent, intolérance à l’injustice, anxiété, mauvaise gestion de l’échec, besoin de stabilité affective, difficulté à trouver du sens en ce bas monde… Toute une liste de symptômes dont nous sommes soudainement délestés de la responsabilité – puisque corrélés à un fonctionnement cérébral – et qui nous garantissent l’appartenance à un groupe ô combien sélectif : seuls 2,5% de la population peuvent s’en réclamer.

 

Courbe de Gauss de la répartition de l’intelligence – échelle de Weschler | https://comprendrelautisme.com/les-tests/la-wais-4/

 

 

Une fois le test WAIS IV3 éprouvé en deux heures environ et le diagnostic – qui n’en est pas un, du moins médicalement4 – avéré, se succèdent nombre de prescriptions, comme une pédagogie adaptée à ces écoliers différents ou la participation à des groupes de parole et de partage entre zèbres confirmés. Ces services particuliers ne s’arrêtent pas là : les personnes à haut potentiel peuvent aussi s’inscrire sur des sites de rencontre et groupes Facebook dédiés à leur communauté et inaccessibles aux « normo-pensants » (gentilé utilisé par certains HP pour désigner les non-HP), découvrir la littérature florissante sur le développement personnel des HP, sur leur épanouissement difficile et sur leurs spécificités. Elles peuvent aussi compter sur la création d’associations et de collectifs pour personnes surdouées ou pour leurs proches. Ou, enfin, se rendre chez des psychologues qui, pour répondre à la demande croissante, brandissent leur spécialisation ès club animalier à rayures.

Ce désir de labellisation peut pourtant surprendre, tant celui-ci est corrélé à pléthore de caractéristiques potentiellement négatives. Alors pourquoi cette envie de s’invoquer HP ?

Sans doute parce que nous voilà tendue une invitation officielle à rejoindre les hautes sphères de l’intelligence et à planer bien au-delà d’une « norme » clairement identifiée : nos capacités intellectuelles sont désormais quantifiées et validées de façon a priori objective, toutes prêtes à être comparées avec celles de nos semblables. Notre incapacité au bonheur, elle, se voit expliquée rationnellement, et justifiée par ce que notre société valorise plus que tout : l’intellect. La rapidité. L’efficacité. Une obsession de la performance qui se trouve également liée au genre : ainsi, près de 80% des demandes de test HP chez des enfants concernent des garçons, et non des filles.

Mais ce qui peut attirer dans ce concept émergent n’est pas uniquement lié à notre potentiel intellectuel. Si autant de personnes se reconnaissent dans la typologie HP et sont déçues de ne pas appartenir à ladite confrérie, c’est qu’elle met des mots sur notre rapport au monde et nos souffrances d’être humain – un espace de dialogue qu’il semble plus facile à instaurer quand il est lié à notre conception de l’intelligence.

Le danger d’un tel étiquetage réside toutefois dans ce en quoi il exclut : 97,5% de la population, soit une belle quantité de non-zébrés qui, potentiellement tout aussi insatisfaits, anxieux et empathiques, et se sentant parfois tout autant en décalage, se voient soudainement privés d’une attention dédiée.

Le danger d’un tel étiquetage réside toutefois dans ce en quoi il exclut : 97,5% de la population, soit une belle quantité de non-zébrés qui, potentiellement tout aussi insatisfaits, anxieux et empathiques, et se sentant parfois tout autant en décalage, se voient soudainement privés d’une attention dédiée. Aurait-on pareille considération pour les autres espèces d’équidés, victimes de la même condition humaine ? Quels groupes de parole et de soutien propose-t-on aux 130 et moins ? Et, plus encore : si c’est l’adaptation des HP qui est réellement problématique, et qui se trouve bien à la base des demandes de tests, quel intérêt d’instaurer une dichotomie encore plus forte entre ces deux groupes de la population ?

Car si l’étiquetage HP semble rédempteur de prime abord, il réduit aussi un être – doué pourtant d’une histoire, d’un vécu, d’un héritage de valeurs qui conditionnent sa recherche de sens, ses aspirations et ses failles – à un simple tableau clinique… le privant par là-même d’une compréhension complexe, multidimensionnelle, sur lui-même, par seul souci d’appartenir à une caste rassurante. Cette caste qui, en voulant expliquer de la sorte nos interrogations existentielles, échoue à entendre les questions plus profondes qui sont posées.

 


Références

1. Pour aller plus loin, un échantillon :

https://www.rts.ch/play/tv/369/video/surdoues-haut-potentiel-de-souffrance?id=8504024

https://www.rts.ch/play/tv/dans-la-tete-de/video/dans-la-tete—-dun-surdoue?id=10173134

https://www.planetesante.ch/Magazine/Psycho-et-cerveau/Haut-potentiel

https://www.franceculture.fr/emissions/etre-et-savoir/tous-surdoues

https://www.migrosmagazine.ch/moi-surdoue-vous-plaisantez

https://www.huffingtonpost.fr/alexandra-milazzo/8-symptomes-de-depression-masquee-chez-une-personne-surdouee-ou_a_22030221/?ncid=other_huffpostre_pqylmel2bk8&utm_campaign=related_articles

https://www.hauts-potentiels.ch/

https://comprendrelautisme.com/les-tests/la-wais-4/

Et lire en particulier l’entretien de Migros Magazine avec Pascal Roman, psychologue responsable de l’Unité de consultation de l’enfant et de l’adolescent à Lausanne, qui apporte un regard critique et nuancé bienvenu sur la surdouance des enfants et l’attitude des parents à ce sujet : https://www.migrosmagazine.ch/pascal-roman-pas-besoin-d-avoir-un-qi-au-dessus-de-130-pour-reussir-sa-vie

2. Pour identifier formellement un haut potentiel chez un patient, celui-ci doit passer un test de QI ainsi qu’un ou plusieurs entretiens chez un psychologue. Le test de QI est composé de plusieurs subtests portant sur des compétences particulières. Ces subtests sont ensuite répartis en indices : un indice de compréhension verbale, un indice de raisonnement perceptif, un indice de mémoire de travail, un indice de vitesse de traitement. Il est donc possible d’obtenir des scores très hétérogènes selon les subtests. Une personne est dite à haut potentiel lorsque son quotient intellectuel total équivaut au moins à 130.

3. La Wechsler Adult Intelligence Scale ou WAIS (Échelle d’intelligence pour adultes selon Wechsler) est un test conçu pour mesurer l’intelligence des adultes et des jeunes de plus de 16 ans. C’est celui qui est majoritairement utilisé pour détecter un haut potentiel.

4. Il ne s’agit pas d’un diagnostic stricto sensu, dans la mesure où celui-ci se définit par « l’identification formelle d’une maladie » et que la surdouance n’est ni un trouble physique ni un trouble psychiatrique. C’est « une façon différente de réfléchir et de percevoir le monde », un « câblage neurologique différent ». (https://www.planetesante.ch/Magazine/Bebes-enfants-et-adolescents/Haut-potentiel/Ces-personnes-au-potentiel-hors-norme).

 

 

Commentaires

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LASociale

Et qu'on se le dise, ces échelles et inquiétudes n'ont de sens que dans une société de la concurrence, leur…

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Mat

Ben non en fait, il y a les HP.

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Thibaut

Amusant cette volonté d'appartenir, ce besoin d'étiquetage. Car au final, ça ne résoud rien, HPI ou pas, à la fin,…

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LASociale

Et qu’on se le dise, ces échelles et inquiétudes n’ont de sens que dans une société de la concurrence, leur critères dans une société de l’hyperproductivité, où les seules réelles qualités identitaires d’un individu valorisantes et valorisables se résument la plupart du temps à résoudre des équations et faire valoir son lexique diversifié… en un temps record. Productivité : rendement, efficacité, efficience. Personne ne réalise d’échelle de capitale affectif et personne ne verrait une forme sociale et horizontal de l’intelligence, l’adage « le toute est plus que la sommes de ses partis » est asbtrait et l’idée d’explorer et s’adapter ensemble s’éteint sous le poids de la douance individuelle. Elle vient nourrir une quête identitaire dans un monde où le « je » et l’efficacité triomphe au détriment de tout lien sociale, elle vient rassurer sur le fait qu’on soit inadapté, sans remettre la responsabilité de cette inadaptation sur le compte du modèle qui est en fait lui, inadapté. Sans remettre en question son appartenance à ce monde, puisque le HPI est un marginal qualitatif, un inadapté pourtant bien apprécié, il est « spécial » mais dans le bon sens, plutôt que le mauvais auquel appartiennent les marginaux choisit, ceux qui délèguent à autres chose que leur nature profonde la raison de leur inadéquation. On a le droit d’être n’importe quoi et de ne pas rentrer dans les normes tout en ayant une place de vénéré. Tout comme il est d’ailleurs plus facile de faire de sa sensibilité un trait de personnalité inné et de se le dire « hyper » et spéciale plutôt que banalement humaine dans un monde affectivement malade.

Moi même je me fût pensée un jour HPI, hypersensible et pourquoi pas même Asperger. Jusqu’au jour où j’ai compris et surtout écouté quelles souffrances cela cachait et surtout d’où elles provenaient réellement. HPI et hypersensible (je n’évoque même pas les Pervers Narcissique qui viennent bien équilibrer les choses pour avoir en plus un beau tableau manichéen dans cette affaire), tant de concepts piégeux dans lesquels, en quête de validation et de reconnaissance, viennent s’engouffrer bien des personnalités très réellement sans aucun doute sensibles et intelligentes, mais surtout inadaptable à ce monstre qui nous sert de société… Comme bien clôturé, je pense que ce pourquoi ça m’agace vraiment c’est que ce sont des leurres nous détournant des problèmes bien plus profonds, plus généraux marquants notre monde.

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Thibaut

Amusant cette volonté d’appartenir, ce besoin d’étiquetage. Car au final, ça ne résoud rien, HPI ou pas, à la fin, on reste seul dans un monde absurde et indifférent, peuplé d’abrutis…

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Mat

Ben non en fait, il y a les HP.

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Marie

Bonjour,
je trouve courageux de votre part d’aborder ce sujet.
J’ai pour ma part fait l’expérience assez déplaisante de voir une collègue de travail se transformer quasiment en « furie » en l’espace d’un an, suite à un diagnostic de syndrôme d’Asperger. A la fin, elle réclamait une indépendance quasi-totale dans ses travaux (ce qui était impossible vu le contexte et la nature de nos travaux), au prétexte de son intelligence supérieure et de son handicap, que par ailleurs elle refusait de faire reconnaître officiellement pour que soit mise en route la machine administrative permettant d’adapter son poste de travail à ses besoins en lien avec l’autisme.
J’ai tenté à ce moment-là de me documenter pour agir au mieux, et lui faciliter la vie. Nous avons consulté quelques associations, pour avoir des conseils, essayer de comprendre son univers et de nous adapter.
Ca a été peine perdue. Non seulement dans les milieux de l’autisme j’ai trouvé finalement peu d’aide réelle et efficiente en milieu professionnel, mais de plus elle a monté de ton petit à petit, jusqu’à des crises de « sur-orgueil » si je peux appeler ça comme ça, je ne vois pas d’autre nom. A nous traiter tous comme des débiles et se poser en victime systématique.
Nous avons fini par douter du diagnostic pour être tout à fait honnête, nous demandant si elle n’avait pas fait partie de l’effet « mode », selon lequel quand on se sentait en décalage, etc etc… on passait ces tests et on obtenait une étiquette de « différent, meilleur que vous. »
Je ne sais pas, je ne veux rien catégoriser, juger, ni condamner. Nous n’avons littéralement rien compris.
Au final, on a été obligés malgré la bonne volonté qu’on avait au départ de simplement laisser tomber, et la canaliser comme n’importe qui d’autre, tant qu’elle ne voulait pas faire reconnaître officiellement son handicap, sans quoi on tombait dans une inéquité envers les autres collègues qui n’ayant pas d’explication puisque l’information était confidentielle, l’auraient sans aucun doute mal vécu, et pour cause.
Cette histoire a été assez difficile collectivement et aussi pour moi, et j’ai vite rétro-pédalé pour me protéger.
Pour ma part j’ai vécu de la maltraitance et la seule chose que cette expérience m’a apprise, au passage, c’est que les manifestations de syndrôme post-traumatique ressemblent parfois à celles de l’autisme, voilà pourquoi des années durant je m’étais demandée si finalement peut-être j’étais un peu « bizarre », autiste. Mais non, j’avais « juste » été maltraitée, violée, et torturée psychologiquement, à plusieurs reprises dans ma vie. Et en guérissant, les symptômes se sont en effet petit à petit résorbés.
Je pense, après mon incursion dans cette « sphère », qu’il y a un peu de tout dans ces questions, et notamment :
– une réalité qui doit être reconnue, lorsqu’elle est avérée (ce qui suppose qu’on sache correctement la mesurer et l’identifier. Je n’ai pas d’avis sur les tests actuels dans ce domaine, je ne connais pas. ), afin que les personnes concernées puissent se reconnaître elles-mêmes, être reconnues et respectées telles qu’elles sont, et aussi soulagées dans certains car cela leur permet de comprendre nombre de leurs expériences et sentiments.
– une récupération probable parce que l’idée est séduisante, même si inquiétante en même temps. Etre « à part »…. mais en même être « à part ». Il est possible que ça réponde à des manques dans certains cas, un besoin de place, ou toute autre chose qui appartient à chacun. Comme vous je trouve que les étiquettes sont globalement dommageables, mais je constate qu’elles sont omniprésentes.
Je pense à titre personnel que les énormes lacunes en matière d’empathie et de respect dans notre société sont en partie la cause de toutes ces espèces de « fuites » diverses dans des catégories, des cases, des « familles », etc… Parfois être profondément entendu dans son sentiment d’être seul, ou perdu, ou déconnecté des autres, ou tout ce que l’on peut ressentir d’intense et imprégnant, peut ramener quelqu’un dans son besoin essentiel, et donc éviter des dispersions annexes qui finalement n’ont que le même but : répondre à ce besoin. C’est juste un exemple, mais j’ai beaucoup fréquenté à une époque les milieux thérapeutiques et plus globalement de la recherche sur soi, forcément, puisque j’allais très mal et je cherchais des réponses, et j’ai beaucoup vu ce phénomène : prendre une direction, se diagnostiquer quelque chose, adopter une vision ou une certitude, pour répondre à un besoin profond peu ou pas conscient qui n’a pas forcément grand chose à voir.
Dans nos sociétés, il est évident que l’intellect est sur-valorisé, au détriment de la vie émotionnelle ou la sensibilité artistique par exemple. Alors si l’on veut être admiré, et respecté, il faut être défini comme très intelligent.
Cette récupération est plus que dommageable à mon sens pour les personnes qui, elles, sont réellement concernées par ces diagnostics et peuvent avoir réellement besoin d’accompagnement en douceur pour non pas accentuer les clivages, mais au contraire bâtir des ponts de communication et de compréhension.
Bien cordialement,
Marie

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Mat

Bonjour,
« Dans l’air du temps », parce que souvent diagnostiqué. Mais on pourrait se demander pourquoi « l’intelligence » revêt une aussi gde importance dans notre société. C’est qd même un prisme bourgeois à travers lequel les classes supérieures se jaugent,se comparent, s’opposent…peut-être à nous d’établir d’autres « critères » de « sélection » et de « développement ». Aha concernant la désobéissance, c’est clair que c’est tjrs + accommodant de l’expliquer par un super-cerveau que de remettre en question son (mauvais) cadre parental.

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Ana

Vous mêlez allègrement dans votre article de très vagues concepts d’intelligence et de tests de QI, prétextant, on ne sait à partir de quelles sources, que la plupart des gens concernés auraient finalement été victimes d’un effet-Barnum.
Or, depuis leur conception par Binet, jamais les tests de QI n’ont prétendu tester autre chose que ce pour quoi ils sont conçus.
Par ailleurs, il est très hasardeux de parler d’intelligence sans se risquer de la définir…ce qui aurait peut-être dû être l’introduction de votre article.
Etre un individu à haut potentiel ne garantit aucunement, nulle part, de meilleures valeurs humaines, ni un bonheur intarissable, ni le malheur d’ailleurs.
Tout ceci est bien plus vaste et un article d’une page et demie ne suffirait pas en exposer le quart.
Par conséquent, en lisant votre article, j’avoue que ça me met dans un sentiment de gros malaise: quel en était le but??

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Charlotte

Chère Ana, je vous remercie pour votre lecture et votre commentaire. Le « but » de l’article n’est pas de faire une analyse scientifique des tests de Q.I., mais de relever l’engouement actuel autour de la question du haut potentiel – et ses potentielles dérives, pour le moins exclusives en l’occurrence.
Cet article ne se veut exhaustif en aucun cas et vous êtes la bienvenue à partager un autre point de vue sur cette plateforme.

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M Charlotte

Bonjour, merci pour cet article interessant! Il est absolument necessaire d’aborder le sujet avec nuance et de ne pas attribuer a tort des « caracteristiques » de toutes sortes au haut potentiel intellectuel. Le livre Le haut potentiel en questions de Sophie Brasseur et Catherine Cuche (qui est Suisse d’ailleirs) fait la guerre aux idees recues et aux etiquettes, pour une approche nuancee du sujet et de sa prise en charge quand cela est necessaire…La page Linkedin est interessante aussi

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Jérémy Argyriades

Effectivement, en tant qu’enseignant, j’ai une fois par an un parent qui explique les problèmes d’adaptation à l’école de son garçon (j’ai vu l’effet de genre) par son Haut Potentiel. Ces élèves sont d’ailleurs rarement aussi brillants que ça. Et je réponds souvent la formule suivante : « ce n’est pas le potentiel qui compte, c’est ce qu’on en fait ».
De même, plusieurs élèves dans des regroupements CT (le bas de l’échelle scolaire à Genève) sont extraordinaires d’intelligence. J’ai cette année une élève qui a 145 de QI dans ce regroupement…
Dans tous les cas, en tant qu’enseignant, c’est un défi à chaque fois de réussir à donner des clefs d’adaptation au système à ces élèves. Et leur intelligence rend l’échec d’autant plus frustrant.

Au final, je trouve qu’il ne faut pas les exclure. De ce que j’ai pu observer, leurs problèmes viennent en général d’autre chose que leur intelligence, tout comme les autres élèves en difficulté : relation avec les parents, divorces, addictions. Et on a qu’un an pour les aider, contrairement aux parents. Donc il faut aussi transmettre ces clefs aux parents, et les encourager : on n’a pas d’obligation de résultats, mais on a obligation de faire tout ce qu’on peut.

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Charlotte Frossard

Merci Jérémy pour ce point de vue, très intéressant, d’enseignant. Le psychologue Pascal Roman abonde dans ton sens dans l’entretien cité en fin d’article et dont je te recommande la lecture. Il dit que non seulement la plupart des enfants HP ignorent qu’ils le sont, mais en plus se portent très bien ! Et, exactement comme tu le dis, si problème d’adaptation il y a, il est souvent lié à d’autres facteurs que ce fameux QI… Raison pour laquelle il ne faudrait justement pas les exclure.

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