Politique Le 23 novembre 2013

Initiative 1:12, une plus-value pour la Suisse

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Initiative 1:12, une plus-value pour la Suisse

L’initiative 1 :12 est née d’un sentiment d’injustice et d’un certain « ras-le bol » de la part de la population quant à l’accroissement des écarts salariaux. La Jeunesse Socialiste s’est faite le porteur de ce mécontentement en récoltant plus de 100 000 signatures ! Cette initiative est relativement simple puisqu’elle oblige au sein d’une même entreprise qu’aucun salaire ne puisse être plus de 12 fois supérieur au plus bas salaire.

Depuis 30 ans, la Suisse connaît une véritable explosion des écarts salariaux. En 1984, l’écart moyen au sein des entreprises suisses n’était que de 1 :6 alors qu’il est aujourd’hui de 1 :43. Ce phénomène est le fruit du libéralisme économique : les riches s’enrichissent alors que les pauvres s’appauvrissent. Cette pyramide inversée ne cesse de s’accentuer et au final, le nombre de ces très riches diminue alors que leur fortune s’accroît.
L’initiative 1 :12 n’a pas pour but de stigmatiser les très hauts salaires. Au contraire, elle vise à rétablir une meilleure répartition des richesses et à revaloriser la notion de travail.

L’initiative ne prive pas les dirigeants d’une société de s’octroyer de très hauts revenus. Si tel était le cas, elle obligerait les plus bas salaires à être rehaussés dans le ratio 1 :12. En effet, la réussite d’une entreprise ne repose pas sur les seules qualités des top managers, mais également sur le travail de chacun. Ce qui peut paraître ici logique est affligeant quand on observe la réalité et constate que beaucoup de grandes multinationales paient certains de leurs employé-e-s moins de 3 500 CHF par mois, alors qu’elles engrangent des millions de bénéfices.

Cette volonté de rehausser les plus bas salaires est donc intimement liée à la question de la revalorisation du travail. Le message donné aux jeunes par l’ultralibéralisme économique d’aujourd’hui est catastrophique ! Avec de tels écarts, beaucoup de métiers sont dévalorisés et personne ne souhaite alors s’engager dans une voie qui rapportera « si peu ».

On comprend mieux pourquoi les milieux économiques constitués des grands patrons tremblent à l’idée de devoir répartir plus équitablement les bénéfices engrangés par leurs firmes. Notons d’ailleurs la disproportion des moyens à disposition entre les milieux syndicaux et de gauche et l’Union Suisse des Arts et Métiers, dirigées par le Conseiller national UDC Jean François Rime.

Cette même droite tente, comme à son habitude, d’effrayer la population, en menaçant la Suisse d’effondrement en cas d’acceptation de l’initiative 1 :12. Contrairement aux idées reçues et émises par la droite, les assurances sociales ne seront en rien touchées par l’initiative 1 :12, bien au contraire ! La masse salariale se verrait inchangée puisqu’il s’agit d’adopter une meilleure répartition des richesses. Encore mieux, il faut savoir que les cotisations à l’assurance chômage sont plafonnées pour les hauts salaires. Par conséquent, ce sont la classe moyenne et les moins favorisés qui cotisent le plus aujourd’hui pour l’assurance chômage. L’initiative 1 :12 permettrait donc un meilleur financement de cette assurance.

Au delà d’un projet de loi, l’initiative 1 :12 incarne un projet de société plus éthique. Cette initiative n’est pas « bolchévique » ! Elle tend à cadrer l’économie de marché et les méfaits induits par celle-ci sur les conditions de travail. En acceptant l’initiative 1 :12, la Suisse serait pionnière et incarnerait des valeurs d’égalité et de justice.

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