© Clay Benett
Le présent article est décomposé en trois parties. La première, ci-dessous, explore l’origine et l’évolution de la dette publique américaine. La deuxième se focalisera sur l’actualité de celle-ci depuis 2011. Et, finalement, la troisième analysera la dette en elle-même, et tirera des conclusions – voire des conséquences potentielles – d’un éventuel acte de défaut de biens des États-Unis.
16’963’379’370’296 dollars. C’est le montant faramineux de la dette publique américaine à l’heure où j’écris cet article. Plus fou, celui-ci représente 107% du PIB américain et « seulement » 30% de la dette totale des États-Unis qui, elle, atteint 60’038’068’270’850 dollars – 377% du PIB ! La réalité a dépassé depuis longtemps l’imaginaire collectif ; chaque jour, trois milliards de dollars viennent s’ajouter au déficit public de l’Oncle Sam.
Devant l’ampleur de cette situation calamiteuse, le gouvernement américain semble être impuissant. Entre le relèvement du plafond de la dette, le repoussement de leur échéance et des coupes budgétaires insignifiantes, la gouvernance Obama ne fait que ralentir l’hécatombe. Cependant, les solutions sont très limitées et mettent ainsi les États-Unis dans une situation périlleuse… Néanmoins, tant que la confiance des investisseurs, des agences de notation et du Congrès persiste, le rêve américain peut continuer. Mais combien de temps faudra-t-il avant que le rêve ne se transforme en cauchemar ?
La part d’ombre de l’économie américaine
Retour au début du 20e siècle. À cette époque, la dette du gouvernement américain représente 10% du PIB. Face à la Première Guerre mondiale, celui-ci s’endette afin de pouvoir couvrir ses dépenses militaires. La dette s’élève alors à 22 milliards $ et représente ainsi 30% du PIB. Deux ans après la fin de la guerre, la reprise économique permet de diviser ces chiffres par deux, mais cet optimisme n’est que de courte durée. La Grande Dépression, amorcée par le krach boursier de 1929, creuse l’écart entre les recettes et les dépenses publiques, pour atteindre plus de 40% du PIB américain.
À partir de la Seconde Guerre mondiale, la dette publique explose, et atteint des records astronomiques. En effet, elle passe de 51 milliards en 1940 à 260 milliards après la guerre (120% du PIB) ! Toutefois, grâce à une conjoncture économique à nouveau favorable, les USA parviennent à réduire le déficit de façon spectaculaire : « plus que » 32% du PIB en 1974. Et ce, malgré d’énormes dépenses militaires relatives à la Guerre froide, laquelle débouche notamment sur les guerres de Corée et du Vietnam.
Mais dès lors, le gouvernement américain s’endette de manière exponentielle et voit même la dette quadrupler de 1980 à 1990. Les politiques ultra-libérales menées par la gouvernance de Ronald Reagan et Georges Bush entraînent une réduction massive des impôts pour les riches et les grandes entreprises. Les dépenses gouvernementales (moyenne : 38.5% du PIB pour cette période), elles, sont largement supérieures aux recettes fiscales (moyenne : 32% du PIB).
Avec l’arrivé de Georges W. Bush au pouvoir, la dette américaine prend une nouvelle fois l’ascenseur : lors de ses deux mandats (2000-2008), il ajoute à lui seul 5’000 milliards de dollars supplémentaires au déficit ! Cette aberration peut être expliquée en premier lieu par les invasions militaires en Irak et en Afghanistan, mais aussi par sa politique fiscale, qui suit la lignée de son père et prédécesseur.
En 2009, Barak Obama reprend la présidence. Mais il doit faire face à un challenge de taille : la crise des subprimes. L’effondrement du marché immobilier américain engendre la fermeture de Lehman Brothers. Le système financier tout entier menace de s’écrouler et plonge les États-Unis dans la récession. Effet boule de neige, la crise se propage en dehors des frontières américaines, et entraîne rapidement la plupart des pays du monde dans une récession sans précédent.
Le gouvernement américain décide de mettre en place un plan de sauvetage qui vise à aider financièrement les établissements en difficulté, notamment dans l’industrie bancaire et automobile. Coût de l’opération ? 421 milliards de dollars. Le plan permet malgré tout de restaurer, de façon fragile, la santé économique de ces entreprises. Revers de la médaille, le déficit public atteint 100% du PIB en 2011.
Le Congrès tire la sonnette d’alarme…
Sources
http://www.publicdebt.treas.gov/history/history.htm
http://www.usgovernmentspending.com/federal_debt
http://www.crisedusiecle.fr/usa-bulle-dette.html
http://bonds.about.com/od/Issues-in-the-News/a/Who-Are-The-Largest-Foreign-Owners-Of-U-S-Debt.htm
http://useconomy.about.com/od/monetarypolicy/f/Who-Owns-US-National-Debt.htm
http://www.les-crises.fr/historique-budget-americain/
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/12/27/dette-americaine-la-tasse-est- pleine_1810585_3222.html
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/12/27/dette-americaine-la-tasse-est- pleine_1810585_3222.html
http://www.francetvinfo.fr/austerite-barack-obama-rejette-la-faute-sur-les-republicains_272233.html
http://www.20minutes.fr/article/992287/etats-unis-dette-16000000000000-dollars-pain- beni-republicains
http://blog.syti.net/index.php?article=337
http://www.challenges.fr/economie/20130911.CHA4137/etats-unis-le-plan-de-sauvetage- de-2008-aura-coute-421-milliards.html
Oui effectivement, après remarque, il y a bien confusion sur le mot « déficit publique ». Pour clarifier, cet article…