À consommer sans modération
Quand j’arrive dans un centre commercial,
Je me sens comme un con
Cerné par l’esprit de consommation
Et ses paroles aisément immorales :
« Consomme jeune con,
Même consciemment
Offre ton argent
À ces harpagons. »
Puis je me perds dans ces rayons artificiels,
Objectivement superfétatoires,
Comme la plupart de ces nuls accessoires
Qui arborent ainsi nos rêves conventionnels
« Consomme jeune con,
Même consciemment
Offre ton argent
À ces harpagons. »
Quand je sors de ces lieux qui nous appauvrissent,
Je me remémore dans ma fragile mémoire
Que nos vies se déroulent dans des villes illusoires
Et que tout ce qui brille réside en mes abysses…
Car au dehors, j’entends sans cesse cette subtile voix qui me répète :
« Consomme jeune con,
Même consciemment
Offre ton argent
À ces harpagons. »
Réveil en prison
Le soleil baillait encore
Quand très tôt ce matin,
Sans effort aucun, le Malin,
Mon réveil vint éclore :
« Que me veux-tu, Ô muse de mes cauchemars ? »
Il me répondit sans gêne : « Triste âme en peine,
Oublie donc la haine, ce qui t’égare.
Déclare à celui qui t’enchaîne et te déchaîne,
Par-delà la Beauté et l’Idéal,
Aux confins des Idées et du Mal,
Si on devait tout t’enlever, que voudrais-tu que l’on te rende ? »
Je rétorquai sans hésiter : « Mon âme ! En elle sommeille
Ce qui me tient en éveil, mes trésors, mes légendes !
Puisqu’en ses landes tout me ravit, avec soin elle veille
Que rien ne me soit préféré, j’en vais jusqu’à ignorer
Si quelque chose est capable de me séduire, de m’induire à errer.
Une erreur que l’on finit toujours par regretter,
C’est de vendre notre âme à toi, Diable, ce Satané ! »
En discutant doucement avec mes démons,
Ceux issus des cages sinistres de mon Ennui,
J’apprends de ces maudites ombres de la nuit,
Comment – y arriverais-je ? – m’évader de cette prison.
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