International Le 16 février 2014

Abus de pouvoir, violences politiques, corruption et pauvreté au Cambodge – Les saloperies ordinaires d’un des plus vieux gouvernements du monde

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Abus de pouvoir, violences politiques, corruption et pauvreté au Cambodge – Les saloperies ordinaires d’un des plus vieux gouvernements du monde

Un moine agressé par un policier lors d’une manifestation à Phnom Penh, la capitale du Cambodge. © Jinja (flickr.com/photos/jinja_cambodia)

Le 17 novembre dernier, à l’occasion de la cérémonie bouddhiste du Kathen, une foule compacte de citoyens cambodgiens s’est rendue sur le site de Phnom Da, dans la province de Takeo, afin de festoyer et de s’acquitter des rites d’usage. La célébration religieuse s’est cependant transformée en rassemblement politique lors de l’arrivée de Sam Rainsy, le leader de l’opposition cambodgienne, déclenchant l’enthousiasme unanime de la foule. Militant contre une clique au pouvoir depuis presque 30 ans, il symbolise en effet l’espoir d’un Cambodge nouveau, plus juste, et régi par une réelle démocratie. La défaite de son parti aux élections législatives de juillet 2013, largement imputée à de massives fraudes électorales, a une nouvelle fois provoqué l’indignation de l’opinion publique contre des dirigeants arbitraires et cruels ; selon les personnes m’ayant accompagné à Phnom Da, la cérémonie a prouvé au gouvernement et au peuple que l’opposition ne cesse de prendre du pouvoir et qu’un changement radical dans le système politique du pays est envisageable.

 

Sam Rainsy, de dos, acclamé par la foule lors de son entrée dans le temple surplombant Phnom Da. Photo prise par l’auteur.

Sam Rainsy, de dos, acclamé par la foule lors de son entrée dans le temple surplombant Phnom Da. Photo prise par l’auteur.

 

Monsieur Houn Hoeun, ancien activiste du parti d’opposition cambodgien et directeur d’une organisation non gouvernementale basée dans la province de Takeo, a accepté de m’éclairer sur l’état du Cambodge actuel, la colossale corruption régissant ses mécanismes politiques et administratifs, ainsi que la réaction de la société civile. Quelles sont les possibilités d’avenir de ce pays, sorti il y a à peine 15 ans d’une longue période de guerre civile et dont le traumatisme national légué par le régime des Khmers rouges n’est pas encore guéri ?

 

Comment décririez-vous le système politique cambodgien aujourd’hui ?

Monsieur Hoeun : Seules 30% des pratiques gouvernementales peuvent être considérées comme démocratiques. Le reste n’est qu’un mensonge, une façade. Hun Sen, le premier ministre actuel, est un ancien officier khmer rougei qui a accédé au pouvoir en 1985 et qui s’est toujours débrouillé pour y rester. En 1993, par exemple, les élections ont été supervisées par les Nations unies et la victoire de l’opposition a été établie avec certitude ; Hun Sen a refusé de partir et il a fallu mener d’intenses négociations pour qu’il accepte au moins qu’un second premier ministre gouverne à ses côtés. Il l’a finalement violemment évincé du gouvernement quelques années après, et s’accroche au pouvoir depuis, en enfreignant la constitution, en terrorisant ses opposants et en maintenant les membres de son clan aux postes clés du pouvoir. De plus, sa stratégie politique sert les intérêts des pays communistes au détriment de ceux du Cambodge. Il a toujours été une marionnette des Vietnamiens depuis qu’ils l’ont mis au pouvoirii et ne réagit jamais lorsqu’ils modifient les frontières en leur faveur ou que des millions de Vietnamiens s’installent illégalement au Cambodge. Il a également des liens privilégiés avec des élites chinoises, à qui il vend, tout comme aux Vietnamiens, les richesses de notre pays.

 

Que s’est-il passé lors des élections législatives en juillet dernier ?

L’opposition devait les gagner, mais le pouvoir en place s’est arrangé pour les remporter malgré tout. Les membres du comité chargé de superviser les élections ont été corrompus et certains candidats ont été élus d’office, une partie des électeurs a reçu des « cadeaux » de la part du gouvernement en échange de votes en sa faveur, alors que d’autres votants ont subi des pressions pour influencer leur choix. Sans compter les 2,5 millions d’opposants politiques dont les noms ne figuraient même pas sur les listes électorales ; il suffit que les chefs de village corrompus sachent qu’ils appartiennent à l’opposition et ils effacent simplement leur nom de la liste. De la paperasse magique, ça marche comme ça ici…

Hun Sen, l’inamovible Premier ministre du Cambodge. © World Economic Forum.

Hun Sen, l’inamovible Premier ministre du Cambodge. © World Economic Forum.

 

Selon l’organisation Transparency International, le Cambodge aura été l’un des 20 pays les plus corrompus du monde en 2013iii. Comment les citoyens cambodgiens le ressentent-ils au quotidien ?

L’intégralité du système est régi par la corruption, du gouvernement aux administrations communales. Sur le terrain, le pot-de-vin est une pratique ordinaire ; les petits fonctionnaires monnayent tous leurs services en dehors du cadre légal, selon les circonstances. Mais je ne les blâme pas ; ils sont tellement mal payés que ces malversations constituent leurs seuls moyens de survie. Comment un policier peut-il nourrir sa famille quand il gagne 75$ par mois ? Il est obligé de recourir à d’autres moyens, tout comme les enseignants, les employés d’administration… Le réel problème, c’est les dirigeants. Ils sont riches, et s’en tapent des classes sociales plus basses. Les gouverneurs de province, les ministres, les partisans du pouvoir ; tous essayent de devenir millionnaires sur le dos du peuple et de rester le plus longtemps possible au pouvoir pour en tirer profit. Au final, le pays entier devient corrompu par leur faute.

 

Concrètement, par quels moyens malhonnêtes les élites s’enrichissent-elles ?

Par la spoliation des ressources cambodgiennes ! La politique d’expropriationiv est un bon exemple : le gouvernement délocalise des familles entières, détruit leur maison et loue leur terrain à des compagnies proches du pouvoir afin de l’exploiter. Les minorités ethniques des forêts du nord-est sont particulièrement affectées par ce problème, car la déforestation et l’exportation du bois rapportent beaucoup d’argent ; mais l’ensemble du Cambodge subit de violentes expropriations, même dans la capitale Phnom Penh, et les compensations aux familles chassées sont ridicules. Quant à ceux qui protestent contre de tels procédés, ils sont intimidés, envoyés en prison, tués ou simplement corrompus en échange de leur silence. Les élites se font énormément d’argent avec ce système ; récemment, par exemple, un terrain près de Phnom Penh a été vendu 5 millions de dollars à un ami de Hun Sen, qui l’a ensuite cédé à une compagnie chinoise pour 105 millions de dollars. Même le site d’Angkor, l’attrait touristique principal du Cambodge, a été loué à une compagnie proche du pouvoirv qui en dégage d’énormes bénéfices. Les Nations unies, l’Union européenne, des ONG ainsi que le peuple cambodgien à l’étranger ont dénoncé le gouvernement d’Hun Sen à plusieurs reprises tout en lui donnant de nombreux conseils afin qu’il suive une politique respectueuse des droits de l’homme, mais ils ne sont jamais écoutés. Hun Sen a beau leur faire des promesses et signer des accords, il n’y pas grand-chose qui change.

Policiers en faction lors de la violente expropriation des résidents de Dey Krahom, le 24 janvier 2009. © Jinja (flickr.com/photos/jinja_cambodia).

Policiers en faction lors de la violente expropriation des résidents de Dey Krahom, le 24 janvier 2009. © Jinja (flickr.com/photos/jinja_cambodia).

 

Le « Cambodian People’s Party », le parti d’Hun Sen, n’est pas la seule formation politique au Cambodge. Il existe une opposition, dont Sam Rainsy est la figure principale et pour laquelle vous avez travaillé de nombreuses années. Face à de tels dirigeants, quels risques encourent les opposants ?

Nombreux sont ceux qui se sont fait assassiner par le gouvernement pour leurs idées politiques. Des activistes, des étudiants, des célébrités… Ces crimes ne sont évidemment pas revendiqués par le parti d’Hun Sen, mais le contexte dans lequel ils sont commis ne laisse planer aucun doute. Une personne prend position contre le gouvernement, est par la suite retrouvée morte dans des circonstances invraisemblables, et l’enquête est rapidement classée, le coupable restant introuvablevi. Les enfermements des opposants, sous de faux motifs, sont également monnaie courantevii. Vous voyez, le pays se présente comme démocratique, mais c’est surtout une grande farce. Plusieurs de mes amis activistes ont été assassinés, je suis fiché au ministère de l’Intérieur pour ma simple orientation politique… Ce contexte a fini par m’écœurer et c’est pour ça que je me suis retiré de l’opposition. Ceux qui débutent ou poursuivent leur action dans ce mouvement dépensent énormément d’énergie car, en plus des pressions auxquelles elle est soumise, l’opposition bénéficie de très peu de soutien financier.

 

En 2006, à la suite de votre action au sein de l’opposition, vous avez mis en place votre propre ONG, « Our Objective Organisation », qui se concentre sur l’éducation des jeunes. Qu’est-ce qui vous a motivé dans ce choix ?

Ma propre jeunesse a été marquée par les dysfonctionnements du Cambodge : je me suis retrouvé orphelin après que mes parents aient été assassinés par les Khmers rouges et il m’a été très difficile de réunir des fonds pour payer ma scolarité, car le gouvernement ne fournissait aucune subvention aux jeunes dans ma situation. Ce sont les habitants de mon village qui m’ont aidé à aller à l’école. Pour me loger, la seule solution était de vivre dans une pagode et, par la suite, dans un bâtiment gouvernemental qui entreposait les cadavres des soldats tués pendant la guerre civileviii. C’était l’unique logement gratuit que proposait le gouvernement. Cette vie était terrible, et je veux éviter que d’autres jeunes puissent être abandonnés de cette façon par leur pays. Mon organisation recueille des jeunes qui ont échoué à l’école, en leur offrant un logement et une éducation de base à un coût très faible, voire gratuitement selon la situation financière de l’étudiant. Ensuite, j’essaye de trouver des donneurs qui pourraient les aider à payer leurs études supérieures. L’échec scolaire est un réel problème au Cambodge : chaque année, environ 250 000 jeunes cessent d’aller à l’école avant d’avoir 15 ans. Ils viennent généralement de milieux très pauvres ; certains se retrouvent livrés à eux-mêmes après que leurs parents soient allés chercher du travail en Thaïlande, d’autres sont forcés d’abandonner leurs études et de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille… Les riches continuent leurs études et les pauvres restent pauvres, c’est un cercle vicieux. Les dirigeants se foutent pas mal de ces gamins, et les organisations comme la nôtre sont leur seul moyen de reprendre les études. Même les orphelinats gouvernementaux sont presque inaccessibles aux pauvres ; les hauts fonctionnaires et les riches corrompent l’institution pour y placer leurs enfants, car ils y sont mieux pris en charge que dans les écoles publiques, et il ne reste plus de place pour les autres.

L’école « Our Objective Organisation ». Photos prises par l’auteur.

L’école « Our Objective Organisation ». Photos prises par l’auteur.

 

Que pensez vous du système éducatif cambodgien actuel ?

Très mauvais, malgré une certaine amélioration grâce aux programmes d’aide internationale. Les moyens sont faibles et les professeurs tellement mal payés qu’ils sont forcés de trouver des seconds emplois au lieu de venir enseigner tous les jours. Le programme scolaire n’est pas adapté non plus. Par exemple, les étudiants n’apprennent jamais l’histoire du Khmer Krom et de Koh Tral, deux régions khmères en territoire vietnamienix. J’essaye pour ma part de leur ouvrir davantage l’esprit, en discutant librement du problème de la corruption par exemple, et de les motiver dans leurs études. Plus un peuple est éduqué et soudé, plus il peut bénéficier à sa nation et réagir face au gouvernement. Hun Sen le sait.

 

Comment une ONG cambodgienne, qui symbolise la réaction de la société civile face aux lacunes du gouvernement, parvient-elle à survivre face à un pouvoir autoritaire ?

De nombreuses ONG travaillent en réseau, au niveau provincial et national. On travaille ensemble, on échange des informations, on s’adresse en commun au gouvernement et on se défend mutuellement quand des pressions sont faites sur l’une de nous. On est beaucoup plus fort ensemble. Le pouvoir ne peut pas toujours nous ignorer, car il sait que nous disposons de certaines ressources, comme la possibilité de faire part de nos critiques à tout moment aux radios internationales américaines diffusées au Cambodge, Voice of America et Radio Free Asiax. Mais nous ne sommes pas à l’abri pour autant ; par exemple, le pouvoir essaye en ce moment de modifier la loi sur les ONG pour entraver encore davantage nos activités, alors qu’on est déjà soumis à de nombreuses restrictions : on n’a pas le droit d’organiser des événements, des séminaires, d’émettre la moindre opinion politique… Si on enfreint ces règles, le gouvernement nous dissout immédiatement. Les dirigeants pensent que les ONG travaillent pour l’opposition, alors qu’on soutient le peuple ! Avec très peu de moyens, on s’occupe du développement, des droits de l’homme, de l’agriculture, de l’éducation, du logement, du respect de la loi, de tout !

 

Comment le problème de la corruption impacte-t-il le fonctionnement des ONG au Cambodge ?

Pour survivre, les ONG cambodgiennes dépendent en grande partie des dons occidentaux et des fonds internationaux ; certaines organisations les détournent. Elles soutiennent un projet imaginaire ou trafiquent leur budget, et se mettent l’argent récolté dans les poches ! Ce comportement ternit la réputation des ONG car, comme le dit le proverbe cambodgien, « un panier de poissons peut être ruiné par un seul poisson pourri ». Heureusement, beaucoup d’organisations suivent un programme de « suivi et évaluation », qui rend des comptes précis aux donneurs et empêche toute corruption.

 

Comment envisagez-vous le développement politique du Cambodge ?

Malgré l’influence croissante de l’opposition, la situation ne fait pour le moment qu’empirer. Je pense qu’après les élections de juillet dernier, les dirigeants ont compris que quelque chose était en train de changer et qu’ils risquaient de se faire chasser du pouvoir, tôt ou tard. En conséquence, les politiciens corrompus redoublent leurs malversations, car ils réalisent que c’est peut-être la dernière occasion de s’enrichir. Quant au Vietnam, la Thaïlande et la Chine, les pays puissants de la région, ils continuent de voir le Cambodge comme un bout de viande qu’ils peuvent dévorer, nous privant de nos propres ressources. Je reste optimiste et je pense que, dans un futur plus éloigné, la situation du Cambodge va s’améliorer. Les citoyens réagissent de plus en plus, mais la plupart sont très pauvres et endettés ; ils ont beau être contre le gouvernement, ils ne peuvent pas consacrer beaucoup de temps à autre chose qu’à leur propre survie. De plus, la génération qui a vécu la période des Khmers rouges et la guerre civile est très peu éduquée, et la jeunesse est soumise à un système d’enseignement et à des médias nationaux servant les intérêts gouvernementaux. L’éducation de la jeunesse (y compris de celle provenant des régions rurales et pauvres), la transmission des informations et la solidarité sont des éléments qui pourraient provoquer un important mouvement populaire et bouleverser le système actuel ; tout cela évolue, mais lentement. Les évènements de novembre montrent qu’il y a encore du chemin à faire : alors qu’ils manifestaient contre un salaire extrêmement bas, des ouvriers d’une usine de Phnom Penh se sont fait tirer dessus par la police. Les moines qui les accompagnaient se sont fait tabasser, un péché grave pour la religion bouddhiste. Et tout ça parce que les patrons sont de mèche avec le gouvernement ! Il y a donc encore du travail à accomplir. J’ai toujours peur que le pays replonge dans la guerre civile, mais je pense qu’on a maintenant suffisamment de moyens pour nous sortir de cette situation sans violence, par la pression populaire, voire la justice internationalexi. Si on travaille tous ensemble, on pourra atteindre nos buts : l’accès à une démocratie véritable, la protection de nos ressources et que justice soit faite. Tous les Cambodgiens doivent avoir les mêmes droits !

 

Marche du parti d’opposition, menée par Sam Rainsy (sur le camion à gauche, fixant l’objectif). © Prachatai (flickr.com/photos/prachatai).

Marche du parti d’opposition, menée par Sam Rainsy (sur le camion à gauche, fixant l’objectif). © Prachatai (flickr.com/photos/prachatai).

 

A la suite de cette interview, l’optimisme de Monsieur Hoeun s’est vu contrarié par la violente répression des ouvriers du textile lors de manifestations tenues début 2014 dans la capitale. La police a tué 6 manifestants, en a blessé des dizaines, de nombreuses arrestations ont eu lieu, ponctuées pour certaines d’intenses passages à tabacxii, et le droit de manifester a depuis été suspendu à Phnom Penh (« un état d’urgence qui ne dit pas son nom », selon Sam Rainsyxiii). Cette nouvelle entrave au développement démocratique du Cambodge fait écho aux prévisions les plus sombres quant à l’avenir du pays ; certains observateurs anticipent la mise en place d’une dynastie au pouvoirxiv et Hun Sen lui-même se déclare prêt à rester au pouvoir jusqu’à 90 ans (soit encore une trentaine d’années) tout en brandissant la menace d’une nouvelle guerre civile et d’une guerre contre le Vietnam en cas de destitution de son partixv.

Mais le Cambodge actuel n’est plus le Cambodge des Khmers rouges. Même si la démocratie n’est qu’illusoire dans sa majeure partie, les citoyens ont encore la possibilité de se réunir et de s’organiser, malgré les pressions et la violence du pouvoir. Comme l’illustre l’organisation de Monsieur Hoeun, la société civile cambodgienne prend de plus en plus son pays en main, et sera certainement à l’avenir en mesure de provoquer un changement légal et sans violence de gouvernement, ce qui serait bien une première. Se poserait ensuite la question de l’après Hun Sen, et du nouveau paysage politique cambodgien. Le gouvernement actuel et le cercle de pauvreté qu’il alimente sont-ils les seules sources de tous les malheurs du pays ? Quels impacts auraient sur le Cambodge les positions anti-vietnamiennes de Sam Rainsy s’il accédait au pouvoir ? Et, surtout, les citoyens et le nouveau pouvoir arriveraient-ils à abandonner la corruption, si profondément intégrée au système cambodgien ?

 

Violences lors d’une manifestation en janvier 2014. © Luc Forsyth.

Violences lors d’une manifestation en janvier 2014. © Luc Forsyth.

                    

 

 

Remerciements à Monsieur Hoeun et à son équipe.

« Our Objective Organisation » : Site web / Offre de volontariat

 

 


i Les Khmers rouges, formation communiste alors dirigée par Pol Pot, prirent le pouvoir au Cambodge en 1975 et exterminèrent 21% de sa population durant leurs quatre années de règne autoritaire et extrêmement violent. Hun Sen, craignant une purge au sein des Khmers rouges, fit défection en 1977 et s’enfuit au Vietnam.

ii C’est dans le cadre de la « République populaire du Kampuchéa » (1979-1985), régime à parti unique mis en place et contrôlé par le Vietnam après la chute des Khmers rouges, que Hun Sen est devenu ministre des Affaires étrangères et adjoint du Premier ministre en 1979, avant de devenir lui-même Premier ministre en 1985.

iii Les statistiques sont disponibles sur le site de Transparency International : http://cpi.transparency.org/cpi2013/results/

iv Cette politique découle du principe de l’Economic Land Concessions, consacré en 2001 dans la loi sur le sol cambodgien. De nombreux abus ont été commis en vertu de cette règle, qui prétend pourtant servir les intérêts nationaux. Lire cet article du New York Times pour plus d’informations à ce sujet : http://www.nytimes.com/2012/07/19/opinion/land-grabs-in-cambodia.html?_r=2&

v Il s’agit de la société Sokimex, que Sam Rainsy a accusé d’entretenir des liens privilégiés avec le parti au pouvoir (« All that glitters seems to be … Sokimex », The Phnom Penh Post, 28 Avril 2000). En mars 2012, un groupe anonyme a accusé le directeur de Sokimex de détourner la majorité des bénéfices engrangés par le site touristique et a défini le contrat entre la compagnie et le gouvernement comme étant irrégulier et manquant de transparence (Meas Sokchea and Bridget Di Certo, « Angkor corruption alleged », The Phnom Penh Post, 12 mars 2012).

vi En juin 1998, par exemple, la dépouille affreusement mutilée de Thong Sophal, un militant du parti d’opposition FUNCINPEC, fut retrouvée non loin de la capitale. Bien que la mort ait visiblement été causée par un violent coup porté à la tête, l’enquête policière a conclu à un suicide.

vii Le journaliste indépendant Mam Sonando a par exemple été condamné en octobre 2012 à 20 ans de réclusion, notamment pour « incitation à l’insurrection », après une émission radiophonique consacrée aux expulsions forcées. Suite au tollé provoqué par sa condamnation, sa peine a été réduite à 8 mois de prison.

viii L’accession au pouvoir des Khmers rouges ayant suspendu un conflit interne qui opposait différentes factions depuis 1967, leur chute replongea le pays dans la guerre civile jusqu’à la fin des années 1990.

ix Ces deux régions faisaient partie de l’empire khmer jusqu’à leur invasion par le Vietnam, et y furent formellement rattachées dès la fin de la colonisation française. Une importante population d’origine khmère y vit toujours, contre laquelle des abus perpétrés par le gouvernement vietnamien ont été dénoncés par plusieurs ONG.

x Ces deux stations américaines font partie des rares diffusions qui échappent au gouvernement cambodgien. Le pouvoir les a par ailleurs interdites lors des élections législatives de juillet, se voyant accusé d’entraves graves à la liberté de la presse.

xi Une ONG khmère basée à l’étranger a par exemple déposé une plainte pénale contre Hun Sen à la Cour pénale internationale en juin 2012 pour crime contre l’humanité. La plainte a été abandonnée pour manque de preuves.

xii Lire à ce sujet le communiqué conjoint de la FIDH, du CCFD-Terre Solidaire, de la ADHOC et de la LICADHO. Disponible sur : http://ccfd-terresolidaire.org/infos/cambodge-repression-4549

xiii Sam Rainsy interviewé par Florence Beaugé, « Cambodge : « un état d’urgence qui ne dit pas son nom’’ », LeMonde.fr, 13 janvier 2014.

xiv Les trois enfants de Hun Sen occupent des fonctions importantes dans l’armée et dans le parti au pouvoir.

xv Cet argument a été particulièrement utilisé lors des élections législatives de juillet 2013. Lire cet article du Cambodia Daily pour plus d’informations à ce sujet : http://www.cambodiadaily.com/elections/will-hun-sens-threat-of-war-translate-into-votes-32182/

Commentaires

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milton de-peyrac-peyran

ca est très bon article

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Maylaika

Très bon article, enfin la vérité!! merci beaucoup ^^

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Maylaika

Enfin la vérité! Très bon article, merci beaucoup!!

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Maylaika

Très bon article, enfin la vérité!! merci beaucoup ^^

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milton de-peyrac-peyran

ca est très bon article

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Maylaika

Enfin la vérité! Très bon article, merci beaucoup!!

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chente fou

trés bon article

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