Critique Médias Le 9 juillet 2013

Les féministes envoient Silvio Berlusconi en prison !

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Les féministes envoient Silvio Berlusconi en prison !

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« Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt »
Proverbe chinois
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Je vous le dis d’emblée, mesdames, mesdemoiselles, messieurs : je n’appuierai pas, dans cet article, la thèse que semble soutenir son titre. Intéressante cependant comme idée n’est-ce pas ? Un « complot féministe » serait à l’origine de la condamnation de Silvio Berlusconi à sept ans de prison et à l’inéligibilité à vie dans le cadre du procès « Ruby » (ou « Rubygate »).

Je me reprends ; « intéressant » n’était peut-être pas le bon mot. Vous et moi penserions plus naturellement au caractère saugrenu de cette assertion. En effet, qui donc pourrait croire, dans ce cas précis, à l’idée d’une chasse à l’homme menée par tout un genre ? Eh bien, figurez-vous que ceci n’est pas le fruit de la pensée d’un seul être humain, bien au contraire ! En Italie, nombreux sont ceux qui partagent, à l’heure actuelle, cet avis. En tête de gondole, on trouve Giuliano Ferrara, directeur du quotidien néoconservateur Il Foglio1, qui signe un éditorial2 – daté du 25 juin 2013 – pour le moins provocateur.


Les soirées « élégantes et burlesques » de Villa d’Arcore

Avant de revenir sur les arguments de la défense passionnée et passionnelle du Cavaliere par Ferrara, rappelons les faits qui ont poussé les trois juges du parquet de Milan – Giulia Turri, Carmen D’Elia et Orsola De Cristofano – à le reconnaître coupable de « prostitution de mineure et d’abus de pouvoir »3.


Printemps 2010, Nicole Minetti est au téléphone avec une de ses amies. Auparavant (première partie de la vidéo), la conseillère régionale de la région Lombardie a téléphoné à Silvio Berlusconi pour lui demander la permission d’amener ladite amie au « dîner » qui se déroulera le soir même dans la villa du Cavaliere. Passons les surnoms affectueux adressés par la politicienne à l’ex chef du gouvernement italien et concentrons-nous sur le dialogue entre les deux femmes4:

N. Minetti : « Je viens d’appeler le « boss of the boss » en lui disant que j’amènerai ce soir une de mes amies. « Excellent ! » il me dit, ça se voyait qu’il ne pouvait pas parler. (…)
Bref, je voulais te briefer un peu sur le truc, enfin, jure-moi de pas le prendre mal, tu vois de tout là-bas… Je te le dis sans détour, il y a différents types de personnes : la pute, la Sud-Américaine qui ne parle même pas l’italien, qui vient des favelas, il y a celle un peu plus sérieuse, il y celle entre-deux du genre Barbara Faggioli5 et il y a moi, qui fais ce que je fais, tu vois ? »6

Voilà une petite description, à l’interne, de la présence féminine (et de leurs accoutrements dans la troisième partie de la vidéo) lors des soirées, dites du Bunga-Bunga, organisées par Silvio Berlusconi. Et alors ? Chacun fait ce qu’il veut chez lui me diront certains ! Et moi d’acquiescer mollement, non sans en garder sous la patte…
Là où tout se complique, c’est lorsque la sphère privée et la sphère publique s’entrelacent.

La nuit entre les 27 et 28 mai 2010 marque un tournant dans cette affaire. Avertie par Michelle de Conceiçao – une prostituée brésilienne (!) – de la présence de Karima El Mahroug (a.k.a Ruby) dans un commissariat de Milan, Nicole Minetti est envoyée sur place pour récupérer la jeune Marocaine, accusée d’un vol de 3’000 euros. Plus tard, l’enquête prouvera l’implication directe de Silvio Berlusconi dans la libération de Ruby et c’est donc là que réside le véritable scandale! En effet, pas moins de sept appels partent ce soir-là du téléphone portable du Cav’ en direction de Pietro Ostuni, chef de cabinet du commissariat de Milan, et de Giorgia Iafrate, commissaire en chef. Comme excuse dans l’optique de la faire libérer, Berlusconi ment délibérément aux deux fonctionnaires en affirmant que Ruby est « la nièce, mineure, du président égyptien Hosni Mubarak »7, profitant ainsi de son statut de président du Conseil. D’où l’accusation d’abus d’autorité pour laquelle il a été, entre autres, condamné.

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Pourquoi tenait-il tant à la libération immédiate et sans trace (il a également demandé et obtenu que l’on ne prenne pas de photographie de Ruby au commissariat ce soir-là) d’une jeune Marocaine de 17 ans et ce, contre l’avis du procureur ? Simplement dans le but de cacher le « système « prostitutif » organisé pour la satisfaction du plaisir sexuel de Silvio Berlusconi »8 affirme Oreste Pivette du quotidien de gauche L’Unità. Et, apparemment, celui-ci n’avait pas tout tort puisque la lourde condamnation décidée par le Tribunal de Milan s’explique en grande partie par l’accusation de prostitution de mineure ! À croire que l’homme d’affaires et politique italien n’a pas su se montrer suffisamment crédible lorsqu’il qualifiait les soirées dans sa villa d’Arcore de « dîners élégants » et de « spectacles burlesques »9.


La « vengeance du genre féminin »

Un jugement « ad personam », « injuste et idéologique », rendu par un tribunal « rose » (les trois juges étant des femmes) ou « tribunal des Furies », « pétri de préjugés anthropologiques et politiques » s’offusque Giuliano Ferrara. À noter que cette prise de position est on ne peut plus logique émanant d’un ex ministre et porte-parole de Silvio Berlusconi dans les années nonante. Précisons encore que le directeur de Il Foglio n’incarne clairement pas l’unique voix s’élevant pour défendre ce personnage central dans le paysage médiatique et politique italien, comme j’ai d’ailleurs pu le constater personnellement dès mon arrivée dans le Belpase. Au-delà des sempiternelles querelles, toujours très animées, au sujet des bienfaits apportés ou des malheurs causés par l’ex président du Conseil sur l’économie, l’emploi ou encore l’éducation en Italie, mon objectif n’est pas de disqualifier ici les propos de Ferrara en raison de leur teneur « pro-berlusconienne ». Par contre, les déconstruire pour démontrer qu’ils véhiculent une idée dépassée et caricaturale du journalisme, de la société italienne et surtout des femmes me semble une entreprise nécessaire.

En résumé, selon ce même Ferrara, le verdict du 24 juin dernier représenterait la vengeance du genre féminin sur les hommes, par l’intermédiaire de la condamnation de l’un d’entre eux. Cet acharnement sur la personne de Silvio Berlusconi, incarnation du patriarcat et du machisme à l’italienne, a abouti, selon lui, à « un procès où trois magistrates donnent libre cours à leurs préjugés et satisfont la vindicte et l’appétit d’injustice d’une bonne partie de ce pays putassier. »10
Vous vous demandez ce que veut dire l’expression « c’est l’hôpital qui se fout de la charité » ? Eh bien vous venez d’en avoir l’illustration la plus saillante. Voyons ce que notre cher Giuliano a à nous offrir, lui, en termes de « préjugés »…

Un jugement rendu par trois femmes ? Inconcevable à son avis. Pourquoi ? Celles-ci sont-elles professionnellement inférieures aux hommes ? S’il s’inquiète tant de la nomination des juges Turri, D’Elia et De Cristofano, serait-ce parce que les comportements de l’ex Premier envers les femmes sont susceptibles de provoquer leur courroux ? Peut-être suis-je en train de lui faire dire ce qu’il ne dit pas…ou peut-être le sous-entend-il tellement que cela finit par en devenir une évidence. Bref, les femmes seraient donc plus sujettes à rendre un jugement « sentimental ». Aux hommes le rationnel, aux femmes l’émotionnel ! Cela ne vous rappelle rien ? Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus…et ainsi de suite à la fête des stéréotypes vieux comme le monde. Pauvre Berlusconi ! Obligé de céder aux tentations de jeunes et jolies créatures qui, après tout, « font ce qu’elles veulent de leur corps »11 donc pourquoi lui en vouloir à lui ?

Les juges Carmen D'Elia, Giulia Turri et Orsolina Cristofaro, de gauche à droite. [DR]

Les juges Carmen D’Elia, Giulia Turri et Orsolina Cristofaro, de gauche à droite. [DR]

« Après cette sentence, nous vivons dans un pays moins libre ! »12 Le moins que l’on puisse dire, c’est que le bonhomme a le sens de la formule. Si on suit sa réflexion, l’Italie serait un pays trop contraignant. Pourquoi ? Simple : elle empêche d’avoir des relations sexuelles tarifées avec une mineure et d’abuser de son autorité pour libérer de garde à vue ladite mineure en mentant impunément à plusieurs fonctionnaires de police, travailleurs de l’État dont on est précisément le chef. Espérons seulement que les propos de Ferrara soient une tentative délibérée de provocation et non le fruit d’une réflexion poussée émanant de cet intellectuel13.


Indépendance et journalisme

Outre ses considérations sur les femmes, Giuliano Ferrara possède une vision bien particulière du journalisme. « Une campagne d’investigation féroce et voyeuriste »14 s’indigne-t-il en commentant la publication des contenus des pièces à conviction – notamment les entretiens téléphoniques – par les quotidiens italiens. Portant bien haut l’étendard de la « liberté privée », il passe « par-dessus » tous les agissements de Berlusconi en vomissant des arguments pour le moins douteux : chacun fait ce qu’il veut chez soi, les affaires de mœurs privées ne doivent pas être jugées par un tribunal civil, aider financièrement des « besogneuses » est louable15.

Dans l’absolu, on pourrait même être d’accord avec lui. Cependant, c’est oublier que les femmes et les hommes politiques sont plus exposés médiatiquement de par le caractère public de leur fonction. Bien sûr, ce n’est pas pour autant que les citoyens ont le droit d’aller fouiner dans leur chez-soi pour en espionner les moindres faits et gestes. Mais, il me semble normal qu’un Italien demande des comptes à la personne qui dirige son pays quand celui-ci abuse de son autorité pour tenter de cacher un scandale potentiel incluant des faits de prostitution de mineure, fussent-ils dans le cadre privé. Certains médias ont d’ailleurs choisi cette stratégie de communication en n’évoquant que le strict minimum de l’affaire, se contentant de pointer le fait que le Cavaliere ait été l’objet d’une enquête judiciaire. C’est notamment le cas des chaînes de télévision Canale 5, Italia 1 et Rete 4 faisant toutes partie du groupe Mediaset dont je vous laisse deviner qui en est le fondateur et propriétaire…

Dans Le droit de savoir, une référence clé pour journalistes indépendants, Edwy Plenel cite le journaliste français Albert Londres qui déclarait, en 1929 déjà : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »16 C’est précisément ce à quoi s’emploient les journalistes italiens dans l’affaire Ruby. Ferrara & Co ont beau dénigrer cette profession, nous ne sommes pas (plus) dupes ! « Pour mieux taire, étouffer ou oublier les informations dérangeantes, le journaliste qui les porte au grand jour est désigné à la vindicte, traité en ennemi, accablé de maux imaginaires et affublé de mots incongrus »17 ; il n’y a qu’à voir le traitement infligé au site Mediapart par les politiciens français, de droite puis de gauche, notamment après les révélations des affaires Karachi (sous la présidence de Nicolas Sarkozy) et Cahuzac (celle de François Hollande) !

Dans le cas du « Rubygate », il est question de « mœurs privées » et celles-ci ne sauraient être portées à la connaissance de tous, fussent-elles dépravées, perverses ou burlesques selon les adjectifs que l’on souhaite leur donner. Beaucoup sont de cet avis. Pas moi.


Le Droit de savoir

Silvio Berlusconi est accusé et jugé pour des faits remontant à la période pendant laquelle il incarnait la fonction de Président du Conseil. Rendez-vous compte de cela ! À ce moment, Berlusconi était censé représenter, aux yeux du monde entier, plus de 60 millions d’Italiens. Et bien, que les Giuliano Ferrara m’excusent, mais l’Italie en a marre ! Les Italiens sont depuis trop longtemps esclaves des bouffonneries du Cavaliere, très charismatique, très drôle je le concède volontiers, mais incapable de gouverner correctement un pays. Est-il seulement imaginable que la première image de l’Italie à l’étranger soit l’arrivée de Berlusconi à un sommet international, adressant un humiliant signe désintéressé de la main à la chancelière Merkel pour que celle-ci attende gentiment la fin de son appel téléphonique ? Ou encore cette « blague » à une agente municipale qui, après tout, reflète à merveille le personnage ?

 

L’incapacité politique aurait – peut-être – été pardonnée sans ces affaires liées à sa vie privée. Car oui, c’est de « vie privée » que l’on parle, pensent certains. Mais être homme politique, et chef d’État, ne signifie-t-il pas incarner un exemple pour tous ses citoyens ?

L’affaire Ruby est symptomatique des dangers qui menacent aujourd’hui les démocraties occidentales. Outre la vision archaïque des femmes, se pose également la question de la légitimité du métier de journaliste. Il a beaucoup été question de Giuliano Ferrara dans cet article, mais sachez que celui-ci représente un grand nombre d’Italiens (d’Européens ?). Je ne le considère de loin pas comme le diable en personne mais il s’est posé lui-même en chef de la défense du Berlusconisme18, me facilitant ainsi la tâche. Ce que je souhaite dire par-là, c’est que l’idée selon laquelle les politiciens seraient intouchables par les journalistes, sous couvert du concept de « vie privée », est une idée trop répandue. La démocratie a un besoin vital d’une presse totalement libre et indépendante, qui ne s’arrête pas aux frontières de la popularité ou de la réputation d’une femme ou d’un homme, quel(le)s qu’ils (elles) soient.


« Le droit de savoir des citoyens est à la source de la légitimité des journalistes. »19

 

Sources

http://www.ilfoglio.it/soloqui/18710

http://www.ilfoglio.it/soloqui/18757

http://www.ilfoglio.it/soloqui/18745

http://www.ilfoglio.it/soloqui/18746

http://www.ilfattoquotidiano.it/2011/02/17/caso-ruby-nelle-carte-le-prove-della-concussione-di-b-liberatela-senza-foto-segnaletiche/92583/

http://www.ilfattoquotidiano.it/2011/02/17/caso-ruby-nelle-carte-le-prove-della-concussione-di-b-liberatela-senza-foto-segnaletiche/92583/

http://cerca.unita.it/ARCHIVE/xml/2560000/2557737.xml?key=berlusconi&first=81&orderby=1

http://cerca.unita.it/ARCHIVE/xml/2560000/2557735.xml?key=berlusconi&first=81&orderby=1

http://www.unita.it/italia/berlusconi-arcore-sesso-notti-olgettine-ruby-bunga-cavaliere-tribunale-milano-prostizuzione-sentenza-1.507668?page=2

http://cerca.unita.it/ARCHIVE/xml/2560000/2557777.xml?key=berlusconi&first=71&orderby=1

http://www.senonoraquando.eu/?page_id=4

http://www.courrierinternational.com/article/2013/07/01/berlusconi-victime-du-puritanisme-des-furies

http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2013/06/25/apres-sa-chute-berlusconi-divise-toujours

http://www.mediapart.fr/files/u1/Le_Projet.pdf

E. Plenel, Le Droit de savoir, Don Quichotte éditions, 2013.

 


[1] Ce quotidien ne cache pas son orientation politique. Il se désigne comme le quotidien de l’intelligentsia de la droite italienne.

[2] http://www.courrierinternational.com/article/2013/07/01/berlusconi-victime-du-puritanisme-des-furies en français, publié par le Courrier international ou sa version originale, en italien : http://www.ilfoglio.it/soloqui/18757

[3] http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2013/06/25/apres-sa-chute-berlusconi-divise-toujours

[4] Toutes les interceptions téléphoniques prises en compte dans le cadre du procès « Ruby » sont disponibles sur le site internet du quotidien La Repubblica.

[5] Jeune femme de 25 ans au moment des faits, n’a pas réussi ses études en Droit, participait aux soirées de Berlusconi avec l’ambition d’entrer en politique grâce à ses pistons.

[6] Conversation tirée du reportage du téléjournal de Rai 3, disponible via le lien youtube ci-dessus, traduit par moi-même

[7] http://www.ilfattoquotidiano.it/2011/02/17/caso-ruby-nelle-carte-le-prove-della-concussione-di-b-liberatela-senza-foto-segnaletiche/92583/

[8] http://www.unita.it/italia/berlusconi-arcore-sesso-notti-olgettine-ruby-bunga-cavaliere-tribunale-milano-prostizuzione-sentenza-1.507668?page=2

[9] http://www.ilfattoquotidiano.it/2013/06/23/processo-ruby-parola-ai-giudici-punti-di-forza-e-debolezze-di-accusa-e-difesa/632124/

[10] http://www.courrierinternational.com/article/2013/07/01/berlusconi-victime-du-puritanisme-des-furies

[13] Tour à tour membre du Parti communiste italien, du Parti socialiste et enfin de Forza Italia, Giuliano Ferrara est une référence pour les adeptes du mouvement « Teocon » (mélange entre Teo, Dieu et con pour conservateur) en Italie. 

[14] http://www.courrierinternational.com/article/2013/07/01/berlusconi-victime-du-puritanisme-des-furies

[15] L’enquête a démontré que de grandes sommes d’argent sortaient du compte courant de Berlusconi et atterrissaient dans les poches de nombreuses jeunes femmes. Parmi elles, Ruby a reçu 57’000 euros pour « ouvrir un salon de beauté » qui n’a, bizarrement, jamais vu le jour.
http://cerca.unita.it/ARCHIVE/xml/2560000/2557737.xml?key=berlusconi&first=81&orderby=1

[16] E. Plenel, Le Droit de savoir, Don Quichotte éditions, 2013, page 29.

[17] E. Plenel, Le Droit de savoir, Don Quichotte éditions, 2013, page 17.

[18] Ferrara a même lancé un mouvement, dont je vous laisse le soin de juger les mots utilisés, intitulé « Siamo tutte puttane ! No allla giustizia puritana ! » (« Nous sommes tous des putes ! Non à la justice puritaine ! »)  pour descendre dans la rue et manifester son soutien à Silvio Berlusconi.

[19] E. Plenel, Le Droit de savoir, Don Quichotte éditions, 2013, page 37.

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