Coups de coeur Le 31 octobre 2019

Ramin&Reda : « dénués de mots, remplis de gammes »

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Ramin&Reda : « dénués de mots, remplis de gammes »

©Ramin&Reda

Ramin et Reda se sont rencontrés sur fond de musique organique. Une mélodie qui se joue entre eux depuis presque deux ans maintenant. Impromptue et spontanée, leur amitié continue de se consolider sur les bases de leur attachement à la musique électronique, de son exploration à sa diffusion. Entrevue avec deux énergies débordantes ; un sentiment d’amour impalpable et pourtant si contagieux ! C’est le « coup de cœur » d’Ermela Haile.


 


Une rencontre sous d’heureux auspices

À la base de cette formation, Ramin, violoniste au Conservatoire de Fribourg, et Reda nourri à la culture underground de lieux incontournables comme l’Usine à Genève. C’est au cours d’une soirée qu’ils s’accordent sur des échanges de morceaux électroniques et de rythmes orientaux. De leurs attraits musicaux divers et variés, ils trouvent leur ancrage dans l’approche similaire qu’ils ont de la musique. Dynamiques et déterminés, l’entente du duo genevois fait des étincelles à chacune de leur sortie.

©Ramin&Reda

 

À la ville comme à la scène

Posez-leur la question de l’existence même de Ramin&Reda, s’ensuivra alors une discussion passionnante sur les mots, leur nom. Un souhait naturel de faire transparaître leurs origines marocaines pour l’un et iraniennes pour l’autre ; origines qu’ils portent sur leur « gueule » comme le souligne Reda. Nommer cette entité de leur propre patronyme, c’est afficher une démarche qui va au-delà de la musique, c’est y engager un aspect plus intime, familial. « À défaut de maîtriser la langue [de nos origines], c’est notre outil de communication, de connexion avec notre héritage. Notre amour est vrai. Nous avons les connaissances musicales et nous désirons poursuivre l’exploration de la musique orientale. » Ils arrivent donc avec une manière bien à eux d’accéder davantage à ce vaste patrimoine culturel. Il ne s’agit en aucun cas d’une tentative de réconciliation, « [car] il n’y a jamais eu de rupture. C’est une victoire, c’est une joie de pouvoir remédier à la frustration de ne pas bien maîtriser les mots », s’expriment-ils en cœur.

 

Une mosaïque contemporaine

Si la mosaïque est un art décoratif où différents fragments forment des figures harmonieuses, la résidence « Mozaïk1 » tenue par nos deux compères à la Gravière – Live Club de Genève rend également une composition finale cohérente et généreuse. Leurs guests proviennent de milieux sociaux et culturels hétérogènes ; une diversité humaine à l’origine d’une identité musicale des plus singulières. Un enrichissement qui leur permet de repousser sans cesse les frontières de la « House orientale » dont les a priori peuvent paraître réducteurs et statiques. Pour eux, nul besoin de s’en éloigner. Ils trouvent leur bonheur dans la liberté qu’ils s’octroient d’explorer, d’expérimenter et de combiner de multiples éléments – différentes tesselles2 – dans leurs performances musicales on ne peut plus éclectiques. Éclectiques et inédites :  pour le public d’abord avec l’envie d’exposer clairement cette éthique de travail, puis surtout pour eux. En effet, leur relation se base sur une confiance telle qu’ils préparent leurs prestations séparément. Dépaysement garanti !

 

Faire toujours plus pour la musique

C’est en toute logique qu’ils développent, intègrent et évoluent dans de multiples collaborations et synergies. Dans un premier temps, avec le collectif « Toucankhamon3 », réuni autour de la musique électronique, et qui trouve son harmonie dans les origines, registres et univers distincts de chacun des membres. Dans un second temps, via la plateforme audio « Wav334 » dont ils sont co-fondateurs. Ils tiennent dans un salon de tatouage – le 33 Tours5 – une discrète radio. Un mélange subtil d’arts et d’artistes streamés en direct. Conçu comme moment de contact et de partage musical privilégié entre DJs, ce lieu est pensé en dehors du carcan des soirées dansantes. Les artistes peuvent librement provoquer de nouvelles sensations, et (s’)ouvrir d’autres horizons.

©Ramin&Reda

 

La production : une évolution naturelle ?

« C’est sûr que nos ambitions ont évolué et sont différentes de celles que nous avions au début », reconnaît Ramin. Se pose inévitablement la question de la production musicale. C’est assurément qu’ils confient que « produire pour produire » est une prise de risque inutile. À juste titre, ils ne souhaitent en aucun cas que leur création musicale puisse s’accompagner de pressions et d’attentes extérieures trop importantes. Si le processus de production est perçu comme un développement personnel avant toute chose, la satisfaction doit demeurer dans le plaisir de prendre son temps. Toute une philosophie. Si EP il y a, il saura sans aucun doute représenter le fruit de leur collaboration riche, vibrante et indépendante.

 

 

Retrouvez-les aux dates suivantes :

31.10 Frison, Fribourg
02.11 Soirée Halloween x Artzoo avec John Talabot, Genève
09.11 Noh Radio, Istanbul (Turquie)
14.11 Audio Club, Genève
16.11 Motel Campo, Genève
21.11 La Makhno, Genève
23.11 Le Romandie, Lausanne
29.11 Le Moloco, Audincourt (France)
30.11 La Superette, Case à Chocs, Neuchâtel
07.12 Mozaïk, La Gravière – Live Club, Genève
24.12 Le Noël du Motel, Motel Campo, Genève

 

 

Et sur :

instagram https://www.instagram.com/raminreda/

facebook https://www.facebook.com/RAMINREDA/

soundcloud https://soundcloud.com/tapisvolant

 


Références:

1. http://www.lagraviere.ch/nos-soirees-phares/

2. Pièce faisant partie d’une composition ornementale

3. https://soundcloud.com/toucankhamon/sets/tayara

4. https://www.wav33.com/

5. https://fr-fr.facebook.com/le33tours/

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