Sport Le 14 avril 2015

Servette FC: l’autogoal de François Longchamp

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Servette FC: l’autogoal de François Longchamp

Le Stade de la Praille, objet d’apparemment aucune convoitise. [Martin Ruetschi – Keystone]

Alors que Lausanne fêtera en juin les 100 ans de la présence du Comité International Olympique (CIO) dans la commune, que le siège de l’UEFA est à Nyon et celui de la FIFA à Zurich, Genève défraie la chronique d’une autre manière, en martyrisant son histoire sportive. Le Servette FC, fondé en 1890 et qui fêtera ses 125 ans ce printemps, pourrait faire faillite. La sonnette d’alarme a été tirée le 1er avril par le président du club Hugh Quennec.


Les sportifs contre les gagne-petits

Les sportifs ont du cœur. Michel Pont, Gérard Castella, Gilbert Guyot, Christian Karembeu, Caroline Abbé et plus de 100’000 personnes passionnées par le foot dans ce canton sont mobilisés. Le Servette FC risque sa peau, plombé par la gestion d’un stade mal géré par un Conseil d’État trop content de s’être débarrassé de son exploitation pour 32 ans via l’ancien président du Servette Majid Pishyar.

Ce Conseil d’État fait penser à une équipe qui mise sur un 0-0 pour essayer de l’emporter aux penalties. Sauf que battre Servette n’apportera rien de bon à Genève. Aujourd’hui, les sportifs luttent contre les gagne-petits.


La désastreuse gestion de François Longchamp

Monsieur François Longchamp se moque du Servette FC et du sport.

Lors de l’émission Forum de la RTS du 1er avril, il a fait preuve d’une morgue incroyable, demeurant catégorique sur son refus d’entrer en matière au sujet du Stade de Genève et de la finition des travaux. Non, pas un sou pour les travaux sur cette enceinte. Non, pas un sou pour éviter au Servette FC la faillite. Non, pas un sou pour le sport. Quel autogoal de la part du président du Conseil d’État, et surtout quel manque d’ouverture au dialogue avec le Grand Conseil, les habitant-e-s, et tous ceux qui aiment le sport à Genève!

François Longchamp confond totalement la question du stade et celle du soutien au club. Il ne s’agit pas ici de soutenir une équipe professionnelle de football mais bien, pour l’État, propriétaire de l’arène, de terminer le boulot. Ce qu’il aurait dû faire depuis longtemps. Monsieur Longchamp s’arque-boute sur cette convention d’opérette signée avec Pishyar. Cela n’est pas digne de Genève.

Le stade est pourri, le Conseil d’État l’a construit. Le Conseil d’État est pourri s’il ne reprend pas ce dossier en main. Cela pourrait ressembler à un chant de supporter, c’est pourtant la réalité. Le Conseil d’État ne peut pas se défausser de sa responsabilité.

François Longchamp dit « club de football » comme s’il s’agissait d’un mot sale.

Il montre par là son ignorance de la complexité du monde sportif. Et surtout, il prétend ignorer que pour une collectivité publique qui prétend assumer des tâches sportives régionales, il doit entretenir et fournir des installations adéquates et de qualité. Charles Beer l’avait rappelé en 2013 : « Le stade doit être rénové ou rasé, la politique de l’autruche devient irresponsable ».  Qu’a fait le Conseil d’État depuis lors ? Rien. Si ce n’est voter une loi pour le sport sans moyens et sans volonté politique pour l’appliquer. Clap clap clap pour les champions!

Il est clair que le club n’a aucun argent à recevoir pour la gestion de l’équipe pro. Il est par contre injuste que les finances du Servette FC d’aujourd’hui soient écrasées par l’entretien d’un stade pourri, mal pensé par un Conseil d’État qui ne l’assume pas.


Politique de l’autruche ou poisson d’avril?

Monsieur Longchamp connait bien les difficultés du Servette FC, et cela depuis longtemps. Il nous prend pour des pives quand il prétend avoir cru à un poisson d’avril lorsque le président du Servette a annoncé le risque de faillite pour le club.

Longchamp botte en touche, fait l’autruche, et laisse Servette couler à cause de la convention d’opérette signée par Majid « magic » Pishar. Le Conseil d’État sait depuis longtemps que cette convention est impossible à honorer pour le club. Il a choisi de ne pas s’occuper d’un dossier pourri qu’il a mal géré du début à la fin. C’est moche.

S’il se poursuit, le bras de fer entre le Servette FC et le Conseil d’État fera une victime  : le sport à Genève. Si Servette devait aller en faillite, Monsieur Longchamp et son Conseil d’État en porteront la responsabilité, ayant joué petit bras et choisi de se défausser sur son locataire de leur responsabilité d’un stade inadapté et inachevé.


Un Conseil d’État comptable et mauvais gestionnaire

Le Conseil d’État serait bien inspiré, lui d’ordinaire si prompt à donner des leçons aux communes, ayant même l’ambition de vouloir reprendre la gestion de grandes institutions, d’observer comment la Ville de Genève a travaillé pour permettre au club de hockey de se tenir à flot avec un savant équilibre de soutien à la relève (« Genève Futur Hockey ») et de mise à disposition d’infrastructures avec travaux et réaménagements : réfection des tribunes publiques, aménagement des loges VIP, etc. La collectivité publique a assumé ses responsabilités grâce à Manuel Tornare, puis Sami Kanaan.

Aujourd’hui la vieille patinoire arrive au bout, et que fait le Conseil d’État pour la nouvelle? Du vent, encore. Longchamp critique même le fait que la Ville veuille s’y investir. Mais qu’il réalise quelque chose alors!


Un Conseil d’Etat incapable d’assumer ses responsabilités

Aujourd’hui, le Conseil d’État est sur la touche. Il a laissé pourrir le dossier du Stade de Genève et le projet de la nouvelle patinoire au Trèfle-Blanc est planté.

Monsieur Longchamp, avant de donner des leçons de gestion aux communes, devrait regarder son équipe politique, incapable d’aller de l’avant. Si on le laisse aller, il va finir par tuer d’abord le Servette FC puis le Genève-Servette Hockey Club. Que les dieux du stade préservent le club du Conseil d’État! Marre des technocrates qui prétendent diriger, mais veulent avant tout ne pas perdre et juste donner l’impression qu’ils gèrent.


Faisons rentrer les remplaçants, et vite

La gestion du dossier du Stade de Genève est à ce jour un autogoal pour Genève. Un de plus de la part d’un Conseil d’État gestionnaire et autocratique, légaliste à crever, qui manque totalement de cœur et d’envie.

Faisons rentrer les remplaçants, et vite, que le Grand Conseil prenne en main ce dossier et impose au Conseil d’État une solution et un engagement de l’État genevois pour terminer la réfection et l’aménagement du stade, sinon ce sera cuit pour le Servette FC.

Ceux qui auront gagné seront alors ceux qui méprisent le sport et les sportifs, au premier rang desquels si rien ne change, il faudra bien compter Monsieur François Longchamp.

 


 

Sources:

http://www.tdg.ch/sports/sfc/cinq-raisons-fondamentales-soutenir-servette/story/24985464

http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/forum/6649396-le-servette-fc-est-a-nouveau-au-bord-de-la-faillite-01-04-2015.html?f=player/popup

http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/forum/6652583-le-torchon-brule-entre-le-servette-fc-et-le-conseil-d-etat-genevois-02-04-2015.html?f=player/popup

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