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Clarifions d’emblée les statuts du texte et des images dans cet article. Les images priment, elles ne remplissent pas la fonction illustrative dans laquelle on cherche généralement à les cantonner. Ce texte, lui, est secondaire. Il remplit les fonctions minimales d’introduction, de liaison, de commentaires qui satisfont à nos habitudes de lecture. Place aux images.
Place aux images dans la critique des médias. L’importance des médias – et de leur critique par conséquent – dans le fonctionnement démocratique ne sera pas démontrée ici. Mais parfois « montrée » plutôt que « démontrée ». C’est de cette façon qu’opèrent les gens d’image : montrer, sensibiliser, travailler les signes et les imaginaires. Cette approche – ni plus ni moins importante que d’autres – reste très marginale dans le courant (lui-même très marginal) de la « critique des médias ». Le but de cet article est de revendiquer brièvement la légitimité de l’art dans la critique des médias puis de s’atteler modestement à la tâche, un coup de crayon après l’autre.
1/ Informer c’est donner forme
Quel rapport entre le travail des journalistes (surtout) et celui des artistes ? L’information. Chaque jour, ils « informent » et le dictionnaire m’autorise à le dire : « informer c’est donner forme ». Chaque jour, le journal télévisé nous présente le monde, il le condense, il en organise la représentation, le met en scène. Différemment, les artistes aussi.
2/ Une guerre n’est jamais un spectacle.
S’il est vrai que les informations ne peuvent (ni peut-être ne doivent?) éviter toute dimension spectaculaire, on peut s’opposer tout de même à ce qu’elles s’y réduisent parfois. Symptomatique de cette propension au spectacle, une expression a inondé une grande partie des médias français dans les premiers jours de la guerre au Mali. Ce n’était pas « L’information interdite sur la guerre au Mali » ou « Une information vide » ou mieux, « La propagande ou rien », mais seulement : « Une guerre sans image » (un moteur de recherche vous rappellera la prolifération de ce titre). Comment ne pas y entendre la volonté de satisfaire des « spectateurs » plutôt que d’informer des citoyens soucieux de se positionner par rapport à une guerre menée en leur nom ?
3/ La machine à stéréotypes
Chacun sait que dans leur concurrence effrénée, les médias dominants privilégient les stéréotypes. Ce re-mâchage incessant d’idées reçues leur permet de communiquer presque instantanément des messages auxquels le public n’est pas censé réfléchir, il doit seulement les reconnaître. Peut-on en mesurer les dégâts ?
4/ La « circulation circulaire de l’information » (Pierre Bourdieu, Sur la télévision, Ed. Raisons d’agir)
5/ Surinformation
6/ Micro-disputes
7/ Une image de la critique radicale des médias
Montrer la résistance sur le front des médias. En 2004, j’ai choisi pour ce « portrait » Pour Lire Pas Lu, un journal de combat contre ce qu’il appelait le PPA (le parti de la presse et de l’argent). Il s’est mué en Plan B avant de constater lucidement son échec en 2010… temporaire.
8/ « Les faits divers font diversion » (une autre formule lue chez Pierre Bourdieu)
J’aurais pu choisir toutes sortes d’exemples mais c’est tombé sur le club Bilderberg… Pardon ? Ho, c’est une simple discussion qui a lieu chaque année depuis 1954 et qui réunit des personnalités parmi les plus influentes du monde en politique, dans l’industrie, les médias… à l’initiative d’un dénommé Rockfeller. Mais rien ne filtre de ce qui s’y dit et s’y décide. Bref, autant l’ignorer.
9/ Théorie de la propagande
J’aurais pu choisir d’ignorer aussi Edward Bernays plutôt que de risquer de paraître un malheureux adepte de la fameuse « théorie-du-complot ». Trop tard.
Neveu de Sigmund Freud, E. Bernays est considéré comme l’un des « pères » de la propagande moderne. Je mets en scène ici un passage de son livre Propaganda (1928), principal manuel des relations publiques selon Noam Chomsky. La question de son efficacité se traduit dans la BD par le coup de pied de Robin : un doute subsiste sur ce qui l’a provoqué.
10/ Image des think tanks (aussi appelés « laboratoires d’idées »)
Le lien entre le think tank et l’expression « développement durable » est une proposition fictionnelle. Il traduit un mode d’action des think tanks : la production et la promotion de concepts ou de cadres de pensée. L’expression « développement durable » m’étonne : la volonté écologique de préserver la planète y est réduite à un implicite possible du mot « durable » et conditionnée, encadrée par la notion de « développement »…
11/ L’infusion (l’imprégnation agréable d’un livre)
12/ Le mur des médias
Lorsque des dizaines de milliers de personnes expriment leurs revendications dans la rue (perdant souvent une journée de salaire), une poignée de personnes, toujours la même, se charge à 20H de la façon d’en rendre compte (ou pas) à des millions de téléspectateurs. Relais, obstacle ?
13/ Répression médiatique
14/ Humeur 20H00
15/ La télé coupe
16/ Rushs de micro-trottoirs
17/ Du vent.
18/ Infos-chut, un double geste.
Mai 2013
CurcumaBio
www.regardeoutumarches.net
[…] Art critique médias a été publié par l’association Jet d’Encre, tribune indépendante pour une pensée plurielle, par le journal…