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La survie prend le pas sur la vie1. Le changement n’est pas pour maintenant et la routine – travailler, consommer, se mentir à soi-même, recommencer, et mourir – est aussi universelle que l’ennui. Les arnaques des politiciens se lisent comme un roman. Les suceurs de sang ne prennent même plus la peine de cacher la longueur de leurs dents. Plus besoin non plus de chiens de garde surentrainés pour défendre un pouvoir exubérant2. Légitimez-moi tout ça avec un attentat svp. Allo Al-Qaïda quoi! Je provoque, mais George Orwell n’a pas écrit 1984 pour rien bon sang! Allez demain, prends une longueur d’avance sur tes concurrents, mets ton plus beau col blanc, et mise tout sur l’effondrement du S&P 5003. Et votre sang, je vous le sers comment? Avec ou sans dents? Bon tu la poses ta question d’adolescent, je te rappelle qu’il est bientôt l’heure de choisir son camp : tu préfères être un vampire assoiffé de sang ou un zombie mort-vivant?
Commençons d’abord par discuter des plus puissants: les gens aux longues dents. De ce que je comprends, les vampires ont toujours été présents sur la terre, probablement depuis que l’Homme lutte pour sa survie, mais surtout depuis qu’il a déterminé que celle-ci dépendait du sang versé par le mec à côté de lui. Mais au fait, un vampire c’est quoi?
La plupart des gens répondront certainement que Robert Pattinson, le vampire bourgeois qui enfonce passionnément ses canines dans le cou fébrile et tout blanc de Kristen Stewart, l’intello boudeuse de Twillight, en est un bon avatar. D’autres mentionneront plutôt la série True Blood et son lot de vampires sexy, sans pitié, sympathiques, et parfois même touchants. D’autres enfin évoqueront le film Entretien avec un vampire et sa brochette de viande fraîche synonyme de succès au box-office.
Au-delà de l’évocation de ces étrons, pardon fleurons de la propagande hollywoodienne, c’est plutôt de l’idée derrière le vampire dont je veux parler ici, soit l’aspiration de la force vitale des autres pour sa propre survie. Si ce thème fait autant recette en librairie, au cinéma et sur Swisscom TV, c’est bien parce que tout le monde est concerné. Cet imaginaire sanglant, je le retrouve aussi tous les jours dans la rubrique politique et économique de mon journal préféré. Parfois, quand je prends mon Temps et lis entre les lignes, j’arrive presque à sentir l’odeur du sang.
Un article nous parle de l’incroyable santé de la bourse mondiale alors que dix lignes plus bas, la précarité et la misère se propagent toujours plus en Occident et ailleurs? Probablement encore un coup de Wall Street et son armada de vampires assoiffés. Le Tafta veut imposer ses normes à 800 millions de consommateurs captifs avant de les étendre au monde entier? Dracula est sûrement derrière tout ça4. Le nouveau ministre de l’Économie en France est un ancien de la banque d’affaires Rothschild5. Facile à deviner, Robert Pattinson a dû donner un cours de comédie accéléré à Hollande et à sa troupe de socialistes d’apparat.
Dans le pays de Molière, jouer la comédie semble d’ailleurs être une seconde nature chez certains politiciens, bien que les pièces qu’ils proposent puissent difficilement prétendre concurrencer celles de leur illustre ainé. Leur plus grand succès reste encore cette farce gigantesque qui a consisté à faire croire à des millions de personnes que le bateau France pouvait encore aller à bâbord, alors que la flotte mondiale, États-Unis en tête, fonçait à tribord toute depuis 40 ans. Car quelle est la réalité? La France ne pèse plus grand-chose dans la bataille navale mondiale que se livre le Capital. Son bateau est touché et les capitaines français font tout maintenant pour suivre la cadence sous peine de couler.
Qu’est-ce que cela signifie? Simplement que l’hypocrite gauche caviar montre enfin son vrai visage et dit à demi-mot qu’elle fume en fait des cigares avec les patrons du CAC 40 depuis l’époque Mitterrand6. C’était un mal nécessaire, diront certains. D’autres parleront de trahison. Mais la plupart des gens se tairont probablement et la farce continuera. Car en réalité, c’est dans la bataille des idées que la gauche a perdu depuis longtemps. Et sur l’étalage des choix politiques possibles, il ne reste guère plus qu’un modèle de type chinois apparemment. Vaut-il mieux que les rêves de droite qu’on trouve un peu partout en ordre dispersé pour finaliser le suicide annoncé d’une partie de l’humanité7? On verra.
Quelle pourrait être la morale de cette digression? Mieux vaut un vampire qui montre son appétit pour le sang plutôt qu’un végétarien dont le bout des doigts potelés sent le boudin. Dans un monde où l’ultralibéralisme vampirise allègrement un nombre toujours plus grand de personnes, il devient presque rassurant, pour ses opposants, de pouvoir identifier de plus en plus aisément ses serviteurs, futurs ou présents.
Mais alors comment se passe cette vampirisation? Je l’appelle « instinct de survie » ou « volonté d’intégration », c’est selon. Lorsqu’un modèle, capable de rivaliser face au capitalisme, peine à émerger, la doctrine de ce dernier, le libéralisme et son petit frère dévorant, l’ultralibéralisme, ont le champ libre depuis des décennies pour recruter un nombre toujours plus grand de petits sergents. Sa cible privilégiée? L’étudiant évidemment. Pourquoi? Car il est souvent naïf, ignorant8 et sa forte énergie vitale est le carburant dont les apôtres du système capitaliste ont besoin pour réaliser leur utopique société9.
Mais est-ce la seule explication à cette dévotion sans faille que manifestent certains à l’égard d’un système visiblement en perdition10, et où les valeurs en général se mesurent surtout en hectolitres de sang humain aspiré lors d’élections électorales factices11? Pas seulement. Lorsque le climat d’incertitude règne, que la peur s’installe dans les ventres et dans les têtes, la survie à tout prix devient l’unique horizon de pensée des plus démunis. Vient ensuite le temps de se précipiter sur tout ce qui est encore vivant. Mais pour cela, il faut s’organiser. La meilleure stratégie, semble-t-il, est de calquer son comportement sur un des modèles de comportement humain préexistants dans la société12. Il y en a deux qui ont la cote actuellement, le vampire et le zombie. Ces derniers se déclinent néanmoins dans une infinité de variétés et peuvent même se combiner en fonction de divers critères, comme l’éducation reçue ou l’environnement social des individus.
La question « Et toi tu veux faire quoi quand tu seras plus grand? » résume bien, par exemple, cette volonté d’intégration communiquée par des parents déjà inquiets très tôt pour l’avenir de leur enfant. Pour ce dernier, l’horizon semble donc se limiter à sa simple intégration dans une société qui était déjà là avant sa naissance et qui a surtout besoin de sang frais pour se régénérer. En d’autres termes, on choisit pour lui, ou plutôt on lui présente une palette de casquettes possibles qu’il devra porter durant sa vie. En espérant souvent que sa tête soit assez grosse pour pouvoir porter la casquette la plus grande possible. Mon fils sera banquier, médecin, avocat, politicien! Mais avec de la chance, les parents auront déjà accumulé assez de capital pour que leur enfant n’ait qu’à diriger des gens qui porteront des casquettes à sa place et sans broncher.
Mais s’intégrer en société ne signifie pas toujours dévorer ses contemporains par soif de sang. Et il faut bien convenir que tous les politiciens ne sont, pour l’instant, pas encore prêts à dépecer leur mère pour arriver au sommet de la pyramide du pouvoir. Tous les chefs d’entreprise ne sont pas non plus prêts à vendre du gaz moutarde, des déchets nucléaires, ou des jouets au mercure uniquement pour rester dans la grande course aux profits. Et l’attrait pour le sang que manifestent parfois les médecins paraît encore souvent motivé par la possibilité de soigner un patient en difficulté. Cependant, dans le monde contemporain, l’appel du sang et son inévitable corollaire, l’argent, semble monopoliser l’attention d’un nombre toujours plus grand de volontés. Et à ce jeu-là il vaut mieux être bien armé. Car être un vampire ne s’improvise pas et il faut travailler dur pour ça. Comme il faut toujours un archétype pour définir un comportement adéquat, je dirais qu’au pays des vampires surpuissants, le financier sans pitié se démarque encore comme étant l’ultime représentant d’une modernité sur lequel l’apprenti vampire doit calquer son comportement s’il veut se transformer. Car comment ne pas se sentir grisé, si en quelques clics de souris seulement, certains traders peuvent accumuler des fortunes et provoquer accessoirement des raz-de-marrée de misère à travers le globe? Pour ceux qui se considèrent en train de faire le travail de Dieu13, le sens à donner à leur activité ne fait pas de doute. La récompense du sang et de l’argent vaut largement les peines infligées14. Et tant pis si, une fois leur carrière terminée, certains ressentent le curieux besoin de confesser leurs agissements passés15. Et pour les autres, les étudiants par exemple, qui veulent les imiter? Le doute peut s’immiscer un temps avant de disparaître souvent dans le rythme effréné d’un quotidien sanglant.
Ce modèle de comportement semble néanmoins perdre progressivement de son attractivité ces dernières années suite à de bizarres attaques concernant notamment sa réelle utilité pour la société16. Il devrait d’ailleurs s’effacer peu à peu pour laisser la place aux nouveaux maîtres de l’analyse de données, qu’on appelle plus communément les « data analysts ». Avec ces derniers, le dépeçage de l’humanité va probablement atteindre de nouveaux sommets. Lorsque quelqu’un d’autre que vous-même pourra connaître vos désirs les plus secrets avant même que vous ne les ressentiez, cela signifiera certainement que vous ferez partie de l’autre camp dont je vais parler dans un instant. Alors à qui s’adresser si on est intéressé par un job qui promet une dose quotidienne de sang humain en grande quantité? Au jeu de la concurrence que se livrent les entreprises voulant attirer les jeunes talents17, Google est largement le grand gagnant. Les deux millions de CV que la firme de la Silicon Valley reçoit chaque année montrent bien sa capacité d’attractivité auprès de ceux qui voient en elle une promesse de modernité, d’aventure, de sang et d’argent18. Car finalement, qui ne rêve pas de ça aujourd’hui? Et pour ceux qui ne veulent pas faire ce choix de vie, que reste-t-il? Si on caricature, il ne leur reste plus qu’à attendre patiemment de se faire croquer, ou alors d’accepter en souriant de dévorer rageusement les produits frelatés qu’on leur jette entre les dents19.
À l’autre extrémité de ce jeu sanglant, il y a donc la secte des zombies. Son nombre d’adeptes progresse aussi vite qu’un candidat de télé-réalité dans un concours de stupidité. Qui sont les zombies? Je dirais qu’une bonne partie des humains est déjà plus ou moins contaminée à différents degrés. Le mot clé ici est apathie. Il fait directement écho à un acte, celui de consommer. Consommer quoi? N’importe quoi, n’importe quand, sans raison ni réflexion: des objets, des services, des images. Ainsi, peu à peu, l’apathie prend le pas sur la vie, et l’acte d’achat devient machinal, presque vital. La raison disparaît et l’homme redevient animal.
Alors qui est le zombie type? Je dirais que c’est la personne qui a rangé son cerveau au vestiaire de la misère intellectuelle et mentale, et doit maintenant se nourrir de la médiocrité qui l’entoure pour survivre. Où peut-on trouver de bons exemples de comportement « zombienesque« ? À peu près partout, mais la période des soldes semble particulièrement propice à leur identification. La sortie d’un nouvel objet de la marque à la pomme permet aussi à la communauté zombie de se retrouver et montrer leur soumission aux dieux de la Silicon Valley. Mais une personne passant la nuit devant un magasin de télévision 3D pour se précipiter comme un mort de faim (de fin?) sur la marchandise lorsque la grille se lève enfin, constitue sans doute l’archétype le plus parlant.
Que veut le zombie? Se sentir autant intégré que le vampire dans la société. Mais à l’inverse de ce dernier, lui consomme surtout des choses, et non des gens, pour se sentir vivant20. Son slogan pourrait être je consomme donc je suis. Son choix de consommation privilégié ? Les concentrés de modernité que constituent les nouvelles technologies. Et il est souvent d’accord de travailler dur pour se les procurer. Dans sa volonté d’en finir le plus rapidement possible avec la vie, il est même prêt à manger n’importe quoi. Et c’est là que les vampires de l’alimentation entrent en action. Sinon à quoi serviraient les plats surgelés bourrés d’ingrédients nocifs pour la santé qu’on trouve dans les menus de certains fast-food ou dans les grandes chaînes de supermarchés? Faire du profit évidemment. Mais pas seulement. Ces aliments pourraient d’ailleurs peut-être cristalliser en eux le devenir de nos sociétés abondantes en marchandises frelatées. Comment ça? Un article de 2003 du Courrier international relate que, dorénavant, certains cadavres ne se décomposent plus après leur mort, comme s’ils avaient mariné dans des produits conservateurs, précise l’employé des pompes funèbres interrogé pour l’occasion. Ici, la fiction semble dépasser la réalité21. Cela signifie-t-il qu’on pourrait voir un jour des hommes morts-vivants sortir de terre pour continuer les dessins morbides de leur destinée? On verra. Ce qui est certain, c’est que les money-makers d’Hollywood peuvent se réjouir, car l’avenir devrait garantir une place de choix à leurs histoires de vampires et de zombie.
Mais alors comment choisir entre ces deux modèles de comportements que la logique de survie dans nos sociétés capitalistes semble devoir nous imposer? Et si la solution résidait dans le non-choix, ou plutôt dans le refus de cette morbide alternative? Pour cela, il faudrait qu’un 3ème modèle de comportement émerge et se positionne contre l’autodestruction annoncée de l’humanité22,23,24. De leur côté, les vampires rigoleront devant tant de naïveté en prévoyant déjà le remplacement des humains par des transhumains plus performants25. Les zombies, eux, devant le stress causé par cette possibilité de s’être trompés d’existence, se précipiteront probablement au MacDo ou dans un Apple Store pour montrer leur soumission à la logique travail-consommation-mort. Il n’en reste pas moins que la progression de la privatisation et de la marchandisation d’un monde fini obligera peut-être chacun à faire un choix: la survie ou la vie?
1 Ou est-ce l’inverse? Je le crois personnellement mais c’est à travers une autre perspective que je veux parler ici.
2 Sur le sujet, lire Les Chiens de Garde de Paul Nizan, sorti en 1932. Ou plus récemment Les Nouveaux Chiens de Garde de Serge Halimi, sorti en 2005 et disponible gratuitement ici: http://inventin.lautre.net/livres/Halimi-Les-nouveaux-chiens-de-garde.pdf. Le documentaire du même nom est quant à lui disponible gratuitement ici: http://www.youtube.com/watch?v=fshz0kJEkBE
3 Le S&P 500 (SPX) est un indice boursier basé sur 500 grandes sociétés cotées sur les bourses américaines. Pourquoi vouloir spéculer sur son effondrement? Simplement car l’un des plus importants gérants de Hedge Fund de Wall Street est en train de le faire. Qui ça? George Soros. Article disponible ici: http://www.washingtontimes.com/news/2014/aug/18/george-soros-bets-2b-plus-stock-market-collapse-in/#!
4 Le Tafta, acronyme pour Transatlantique Free Trade Area est le nom d’un lobby américano-européen qui vise à uniformiser le marché entre ces deux régions, principalement dans l’intérêt des multinationales qui le composent.
Une émission de radio de France Inter traitant du sujet: http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-tafta-dracula
Un article du Monde diplomatique: http://www.monde-diplomatique.fr/2013/11/WALLACH/49803
5 Cette nomination est particulièrement risible étant donné le fait que François Hollande avait fait de la guerre contre la finance un argument de campagne, voir la vidéo ici: http://www.youtube.com/watch?v=bb9cKK9kn0A. L’incapacité de la pseudo gauche française à imposer quoi que ce soit aux milieux financiers fait par ailleurs curieusement écho à un discours prononcé par le sous-commandant Marcos en août 1997, en particulier lorsqu’il dit: « Les marchés financiers n’ont que faire de la couleur politique des dirigeants des pays : ce qui compte, à leurs yeux, c’est le respect du programme économique. Les critères financiers s’imposent à tous. Les maîtres du monde peuvent tolérer l’existence d’un gouvernement de gauche, à condition que celui-ci n’adopte aucune mesure pouvant nuire aux intérêts des marchés. Ils n’accepteront jamais une politique de rupture avec le modèle dominant ». Discours disponible gratuitement ici: http://inventin.lautre.net/livres/Marcos-4e-guerre-mondiale.pdf
6 Au sujet de l’imposture gauche-droite en France, voir le documentaire La deuxième droite tiré du livre éponyme de Jean-Pierre Garnier et Louis Janover, disponible ici: http://www.youtube.com/watch?v=rkrGwG_PwRo&feature=youtu.be
7 L’histoire a déjà montré que les climats d’incertitudes économiques, politiques et sociales comme nous en vivons aujourd’hui favorisent la résurgence d’idées réactionnaires et extrémistes. C’est particulièrement vrai en Europe où, actuellement, on assiste par exemple à la montée en puissance de partis d’extrême droite. Sur le sujet, lire l’article du Huffington post: http://www.huffingtonpost.fr/2014/05/25/resultats-europeennes-extreme-droite-progresse_n_5389433.html.
8 Dans sa brochure De la misère en milieu étudiant publiée en 1961, l’internationale situationniste résume bien le rôle et la précarité des étudiants. Ces auteurs écrivent: « Les exigences du capitalisme moderne font que la majeure partie des étudiants seront tout simplement de petits cadres (c’est-à-dire l’équivalent de ce qu’était au XIXe siècle la fonction d’ouvrier qualifié). Devant le caractère misérable, facile à pressentir, de cet avenir plus ou moins proche qui le « dédommagera » de la honteuse misère du présent, l’étudiant préfère se tourner vers son présent et le décorer de prestiges illusoires. La compensation même est trop lamentable pour qu’on s’y attache ; les lendemains ne chanteront pas et baigneront fatalement dans la médiocrité. C’est pourquoi il se réfugie dans un présent irréellement vécu. »
9 À cet égard, la Suisse fait véritablement figure d’exception tant sa capacité à tenir bon face à la morosité ambiante impressionne. La Suisse serait-elle une utopie libérale qui fonctionne?
10 Sur le sujet, lire l’article du Monde diplomatique « La crise de 2008 a commencé il y a quarante ans »: http://www.monde-diplomatique.fr/2012/01/STREECK/47162
11 J’entends évidemment par là le fait que, comme ailleurs, l’argent étant le nerf de la guerre, la guerre électorale n’échappe pas à cette règle. Ainsi, dans la plupart des démocraties occidentales, l’élection du personnel politique se fait d’avantage en fonction de la volonté d’instances économiques plutôt que selon la stricte volonté d’un peuple souverain. Il faut être bien naïf pour croire encore que les institutions d’un pays peuvent servir les intérêts du plus grand nombre, alors qu’au contraire, elles ne sont bien souvent que des boucliers protégeant les élites. La France, encore elle, en est un cinglant exemple.
12 L’engouement toujours plus grand pour les écoles de business illustre bien la nécessité pour les sociétés capitalistes d’avoir une masse d’étudiants qui pourront faire marcher le train de la logique néo-libérale.
13 Formule énoncée en 2009 par le président de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein: http://dealbook.nytimes.com/2009/11/09/goldman-chief-says-he-is-just-doing-gods-work/?_php=true&_type=blogs&_r=0
14 Car s’ils ne valaient pas la peine, ils ne feraient pas ce qu’ils font. À moins qu’ils soient fous, sadomasochistes, ou simplement psychopathes.
15 À ce propos, le documentaire Les maîtres de l’univers de Marc Bauder donne une vision assez pathétique de ces banquiers qui se repentissent à la fin de leur carrière.
16 La crise économique de 2007, dont les effets continuent à se faire sentir encore aujourd’hui, a permis de mettre à jour une partie des dérives des acteurs de la finance globalisée. Il en résulte une méfiance croissante de la part de la population envers ces maîtres de l’univers.
17 Terme moderne pour désigner simplement les jeunes ayant un fort capital d’énergie vitale et une soif d’intégration très forte dans la société.
18 Sur le sujet lire: http://www.europe1.fr/economie/google-recoit-75.000-cv-en-une-semaine-399179
19 À ce sujet, Raoul Veineigem résume bien cette attitude de consommation aliénante d’objet mort: « L’aliénation rend les besoins innombrables parce qu’elle n’en satisfait aucun ; aujourd’hui, l’insatisfaction se mesure au nombre d’autos, frigos, TV : les objets aliénants n’ont plus la ruse ni le mystère d’une transcendance, ils sont là …dans leur pauvreté concrète. Le riche est aujourd’hui celui qui possède le plus grand nombre d’objets pauvres. » La suite ici: http://inventin.lautre.net/livres/Vaneigem-Banalites-de-base.pdf
20 Si le vampire consomme aussi des objets, il les produit souvent. Il consomme donc le sang des gens qui se mettent en travers de son chemin, de ceux qui produisent l’objet ou le produit, et finalement ceux qui le consomment. Le zombie lui ne fait que consommer, il consomme de manière indirecte le sang de ceux qui ont produit cet objet pour lui.
21 L’article en question disponible ici: http://www.courrierinternational.com/article/2003/11/27/quand-les-macchabees-font-de-la-resistance
22 Sur le sujet lire l’interview d’Edgar Morin dans Terra Eco, disponible ici: http://www.terraeco.net/Comment-vivre-moins-vite-comment,19890
23 Sur le sujet, lire l’interview du chercheur Dennis Meadows dans Libération, disponible ici: http://www.liberation.fr/terre/2012/06/15/le-scenario-de-l-effondrement-l-emporte_826664
24 Sur le sujet, lire l’article du Monde à propos du livre de Jared Drumont Effondrement, article disponible ici: http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/09/27/l-homme-animal-suicidaire_1766966_3246.html
25 Pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vu, le documentaire Transhumanisme: un monde sans humain est disponible ici: http://www.youtube.com/watch?v=cteL0h03XVM
Sincèrement j'ai l'impression que ce texte, au demeurant bien écrit, nie une partie importante du fondement de l'Etre humain soit…