International Le 26 décembre 2013

« Regard d’ailleurs par ici » : La Suisse

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« Regard d’ailleurs par ici » : La Suisse

La série « Regard d’ailleurs par ici » a pour objectif de dresser ponctuellement un portrait synthétique et vulgarisé d’un pays ou d’une région de notre monde. Dans cet exercice de style et d’histoire, je souhaite mettre en lumière des éléments culturels, politiques ou économiques afin de situer ce pays ou cette région d’ailleurs, vu d’ici.

En raison des circonstances de ma naissance, je souhaite ainsi revenir dans un premier temps sur notre chère Confédération helvétique.

 

« Regard d’ailleurs par ici » : La Suisse

La Suisse. On l’imagine avec ses montagnes enneigées et ses vallées verdoyantes où des vaches tachetées paissent paisiblement. On la découvre quand on déguste le lait que ces mêmes vaches produisent : un lait délicieux, un lait d’une qualité incroyable. Les Suisses l’utilisent partout. Dans ses fromages d’abord, qu’ils apprêtent dans des mets authentiques comme la fondue et la raclette valaisanne. On le retrouve aussi dans ses crèmes doubles de la Gruyère, et bien sûr, dans son art chocolatier. La Suisse s’est donc créé une image : celle d’un havre de paix où la qualité n’est pas qu’une valeur. Elle a ainsi développé son industrie horlogère sur cette même base, d’une précision redoutable et d’une qualité minutée. Elle a misé énormément sur l’innovation technologique, avec ses centres de recherches universitaire et polytechniques, son industrie pharmaceutique et j’en passe. La Suisse est donc riche et a créé ses propres banques en toute discrétion. Elle en compte plus de trois-cents, des agricoles aux dorées, de la petite brise d’été à la grosse tempête financière.

Elle a aussi curieusement misé sur l’armement. Nous avons tous en tête le couteau suisse. Cet indispensable. Mais, la Suisse a également développé une véritable industrie de l’armement qui s’exporte d’autant mieux qu’elle a façonné son image de qualité sur les montres et le chocolat, et sa discrétion sur son modèle bancaire. Étrange, pour un pays qui a choisi une politique de neutralité. Ah oui ! La neutralité suisse. Cette ambivalente. On l’utilise aujourd’hui à toutes les sauces et dans toutes les situations embarrassantes. Neutralité est devenue synonyme de souveraineté et d’indépendance sous les voûtes du Parlement fédéral. Ce dernier est d’ailleurs de milice, comme son armée.

Son système politique est un modèle démocratique. En effet, le peuple a le pouvoir d’initier des projets par l’initiative populaire et le pouvoir de dernier mot par le référendum. La fréquence de l’utilisation de ces instruments reflète aussi bien l’idéal de démocratie que ses excès. En effet, cette qualité démocratique peut être détournée et servir de moyens pour d’autres fins. C’est ainsi que la Suisse étonne parfois ses voisins avec d’étranges décisions architecturales. Reste que nous signons et votons dans le silence de l’isoloir, pendant que d’autres s’égosillent dans les rues. Elle reste également un refuge apprécié avec vingt-trois pourcents de population résidante étrangère.

Enfin, la Suisse aime être prête à tout, en toutes situations et depuis toujours. C’est un trait de caractère qui n’a pas une ride. Ainsi, sous l’apparence des montagnes enneigées, des prairies verdoyantes et de sa neutralité se cache des canonnières infranchissables, dans ce pays où chaque maison est un bunker et chaque Suisse un soldat. Mais bon, on en fait parfois trop, et nos abris atomiques servent plutôt à conserver nos crus viticoles et faire sécher d’excellentes charcuteries, et c’est bien mieux comme ça. Allez, « santé ! ».

 

Pour la prochaine édition, on prend le large pour se rendre au Liban, décrit comme la Suisse du Proche-Orient.

Commentaires

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Yann K.

Brillant. Merci!

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