Critique Médias Le 17 mai 2017

Rendre la liberté aux individus et aux médias en supprimant la redevance

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Rendre la liberté aux individus et aux médias en supprimant la redevance

© Michael Maccabez

Afin de mieux comprendre la crise économique et politique qui secoue le paysage médiatique suisse, Jet d’Encre vous propose une semaine d’articles sur les différentes facettes de cette thématique, avec la participation de professionnels du milieu de la presse écrite et de l’édition, de la télévision publique et privée mais aussi de politiques impliqués dans le débat sur la redevance. Dossier complet ici.

 

Avec le virage numérique et les nouveaux médias, notre façon de consommer les contenus audiovisuels et l’information a radicalement changé. Nous lisons le journal sur tablette, nous regardons des vidéos à la demande ou encore, nous nous abonnons à une saison du championnat de football de notre choix. En somme, tout a évolué, sauf la redevance.

 

Ce constat est le point de départ de notre initiative1. Pouvons-nous encore au XXIe siècle – avec les progrès technologiques à disposition – obliger tout le monde à payer la redevance ? Car aujourd’hui, on vous contraint à payer un service que vous le consommiez ou non et qu’il vous plaise ou non. Le système actuel est désuet et va à l’encontre de la liberté de choix des individus.

Chacun doit pouvoir disposer librement de son argent, que ce soit pour ses besoins personnels ou pour les médias qu’il préfère (presse écrite, vidéo à la demande, TV, etc.). Les offres actuelles vous permettent de vous abonner à des contenus intéressants, adaptés à vos besoins et parfois même sans publicité. Il serait tout à fait imaginable de remplacer la redevance, par exemple, par un abonnement aux chaînes de la SSR.

Il y a également un point particulier que je mets souvent en avant pour illustrer cette restriction du libre choix par rapport à ses propres intérêts ou ses valeurs. Nous l’entendons chaque année : les sommes dépensées pour l’achat des droits de retransmission d’événements sportifs sont colossales. C’est grâce aux recettes des droits TV que le mouvement sportif se finance en grande partie. Le sport de masse brasse des milliards et les scandales ne manquent pas, notamment les cas de dopage ou les cas de corruption au sein de certaines grandes fédérations. Votre redevance finance ce mouvement et peu importe les valeurs que vous défendez, vous n’avez pas votre mot à dire.

Image d'illustration de l'initiative "No Billag"

Image d’illustration de l’initiative « No Billag »

Pourtant, l’individu doit avoir le choix et doit pouvoir refuser de soutenir un système qui n’est pas compatible avec sa morale ou ses valeurs. Malheureusement, et c’est cocasse, au sein de la classe politique, je constate que les personnes qui dénoncent ces scandales dans le sport sont souvent les mêmes qui défendent la redevance et donc leur financement. Une belle balle dans le pied !

Les spectateurs ne sont pas les seuls gagnants de notre initiative. Sans la redevance, les médias pourraient voir de nouvelles opportunités s’ouvrir à eux et se développer librement. Car actuellement, le système de répartition des recettes est arbitraire et injuste. Il privilégie un acteur – la SSR – en lui réservant plus de 90% des recettes Billag. Quant aux autres, aux nombreuses chaines privées et locales, elles ne doivent se contenter que des miettes et ne peuvent rivaliser face à la SSR. Ce contrôle du marché est injuste et restreint le développement et la diversité des médias. Au sein d’une démocratie, c’est la pluralité, la diversité et la liberté qui doivent pourtant primer et elles doivent résulter de la volonté des individus et non de la coercition.

Pour conclure brièvement, notre initiative vise donc à rendre la liberté tant aux consommateurs qu’aux médias.

 


Références:

1. L’initiative populaire fédérale « No Billag » a pour but de supprimer les redevances radio et télévision qui financent la SRG SSR. Lire à cet effet le texte exact de l’initiative, avec les changements constitutionnels qu’elle implique sur le site de l’Administration fédérale (https://www.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis454t.html) ou sur celui consacré à l’initiative (https://nobillag.ch/fr/der-initiativtext-im-wortlaut/).

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