©Brian Foo
Cet article a été publié à l’origine sur le blog musical heidiheido.net le 23 juillet 2015.
Si la migration forcée1 était une mélodie, à quoi ressemblerait-elle? C’est la question que s’est posée l’artiste et développeur Brian Foo. Celui qui se qualifie comme un « DJ guidé par des données » a recensé les chiffres de la migration mondiale, collectés par les Nations unies, entre 1975 et 2012, pour les traduire en musique via des algorithmes.
Le résultat est à la fois beau et surprenant. La pièce débute doucement et s’amplifie à mesure que les flux migratoires s’intensifient, pour terminer dans une sorte de bourdonnement général.
L’approche n’est pas seulement artistique puisqu’elle s’accompagne d’une carte où se dessinent les différents déplacements de population (voir ci-dessous). « L’objectif est que l’auditeur vive de manière intuitive et viscérale le volume des populations déplacées ainsi que la distance qu’ils parcourent », explique Foo dans une interview au Washington Post.
Une migration en hausse de 900% et des notes toujours plus longues
Au début du morceau, soit en 1975, le nombre de réfugiés dans le monde s’élève à environ 1,6 million. Quinze ans plus tard, ce chiffre explose de 900% pour atteindre 14,4 millions. Les principales régions concernées sont l’Afrique et l’Asie, mais la chute de l’Union soviétique en 1989 a également provoqué un flux significatif de l’est à l’ouest de l’Europe.
La carte montre une migration de plus en plus globalisée à partir des années 1990. Un phénomène également exprimé dans la musique: « Tout au long du morceau, des instruments sont ajoutés, les notes s’allongent et le ton baisse, explique l’artiste. Ceci représente la migration qui se fait entre un nombre croissant de pays et à travers des distances plus longues ».
1 NDLR: Il est ici question de migration forcée, soit de réfugiés, de demandeurs d’asile, de réfugiés qui retournent dans leur pays ou bien de personnes déplacées de force à l’intérieur d’un même pays.
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