Politique Le 2 septembre 2016

Les tunnels alpins de la ‘Ndrangheta en Suisse

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Les tunnels alpins de la ‘Ndrangheta en Suisse

Pont du Diable – Commune d’Andermatt (Uri). Selon la légende, après plusieurs échecs, les Helvètes se seraient adressés au Diable pour les aider à bâtir ce point.

Le 1er juin dernier, lors de l’inauguration du tunnel de base du Saint-Gothard, les exploits du génie civil suisse ont fait le tour du monde. La Suisse a donné une énième leçon d’efficience à nos voisins européens, lesquels nous ont regardé avec admiration. Il suffit de prendre la voiture ou le train et de traverser les Alpes pour se rendre compte de l’ingéniosité helvétique : dans un cadre idyllique, des routes suspendues sur des ponts défient les lois de la physique et, ma foi, des tunnels défient la loi tout court. En effet, j’aimerais parcourir avec vous certains événements gravitant autour de la construction et l’assainissement de deux tunnels qui projettent l’ombre de la ‘Ndrangheta – la mafia calabraise – sur les montagnes suisses.

Nous nous intéresserons tout d’abord au légendaire tunnel de base du Saint-Gothard et ses 57 kilomètres, ce qui en fait le tunnel ferroviaire le plus long au monde. Plus précisément, le lot en question est le forage du Monte Ceneri, dont le marché public lancé par la Confédération, d’une valeur avoisinant le milliard de francs, a été remporté par le consortium italo-suisse Condotte-Cossi. Le second tunnel, beaucoup plus modeste, relie, à travers la route du col du Simplon, les villages de Gondo, situé à la frontière avec l’Italie, et de Simplon-Dorf en Valais. Le tunnel « Casermetta » (petite caserne) – du nom de la petite construction militaire napoléonienne qui se trouve aux portes des gorges de Gondo – fait 304 mètres de long1. Le marché public pour l’assainissement du tunnel, attribué également dans ce cas à un consortium italo-suisse, la Interalp Bau-Früttiger, s’élève à 35 millions de francs2.

 

La construction du tunnel de base du Monte Ceneri au Tessin (chantier de Sigirino)

Le marché public du tunnel du Monte Ceneri a donc été remporté en 2009 par le consortium italo-suisse Condotte-Cossi. Le conseil d’administration d’AlpTransit Saint-Gothard SA a statué en faveur de ce dernier, car son offre était « économiquement plus avantageuse »3 par rapport au deuxième du classement, un consortium helvético-autrichien. Les Tessinois ont salué positivement cette décision, car les entreprises régionales auraient ainsi pu compter sur un interlocuteur italophone. Le consortium est composé des entreprises italiennes Condotte d’Acqua Spa de Rome – une multinationale leader de la construction – et Cossi Spa de Sondrio (Italie), qui est détenue par Condotte à hauteur de 55% et dont le siège se trouve à Lugano.

Le nom de Condotte apparaît à deux reprises dans des enquêtes sur les mafias italiennes. Tout d’abord, un an seulement avant de remporter les travaux au Tessin, la multinationale est accusée d’avoir sous-traité des travaux à des entreprises liées à la Camorra, en Campanie4. Son certificat anti-mafia est alors révoqué, bien que le Tribunal administratif régional (TAR)5 du Latium annulera par la suite cette décision. Une deuxième fois – dans le cadre de l’opération Bellu Lavuru6 – quand plusieurs dirigeants locaux de Condotte sont accusés d’avoir collaboré sciemment avec des entreprises liées à des clans de la ‘Ndrangheta du village d’Africo (dans la province de Reggio de Calabre) dans le cadre de la construction du lot calabrais d’une route nationale. Une enquête qui fut alors déclenchée suite à l’effondrement d’une galerie. De manière générale, selon l’ex-procureur de Reggio de Calabre Giuseppe Pignatone, les travaux ont été exécutés de manière approximative7.

Au Tessin, des circonstances similaires semblent se reproduire. Sur le chantier de Sigirino, les syndicats dénoncent l’insécurité des conditions de travail8, les horaires prolongés et une « une pression « inhabituelle » au niveau de l’insécurité des postes de travail »9. En effet, une année après le début des travaux, Condotte-Cossi licencie 30 ouvriers d’un coup10. Deux de d’entre eux sont interviewés en 2012 par l’émission de la télévision suisse-italienne Falò lors du reportage Bellu lavuru11. Ils témoignent – en gardant l’anonymat – premièrement des rythmes infernaux qu’ils devaient soutenir et du manque de sécurité sur le chantier, tout en restant sous la menace quotidienne du licenciement. Deuxièmement, ils indiquent que les ouvriers étaient contraints à faire tout et n’importe quoi, sans égard pour les spécialisations individuelles. Composées d’Italiens du Sud, certaines équipes – avec lesquelles un des deux whistle-blowers a travaillé – comptaient dans leurs rangs des ouvriers complètement inexpérimentés, boulangers ou bouchers de formation. Troisièmement, la fiche de salaire présentait chaque mois des irrégularités.

Entre 2010 et 2013, quatre accidents plus ou moins graves ont lieu. En 2010, par exemple, une cruelle ironie du sort intervient alors que Pietro Mirabelli, un syndicaliste calabrais qui défendait la protection et la sécurité des ouvriers sur leur lieu de travail, meurt écrasé par une pierre qui se décroche d’un mur12. John Noseda, le procureur général du canton du Tessin chargé de l’enquête, affirme que lorsqu’il s’est rendu sur place, quelqu’un avait « rangé » la scène. Aucun des ouvriers n’était disposé à témoigner, par crainte de rétorsions envers leurs familles ou envers eux-mêmes. Trois personnes ont été envoyées devant le tribunal pour violation par négligence des règles de l’art de construire13 et pour homicide par négligence14.

Selon certaines indiscrétions, le schéma serait le suivant : le consortium aurait sous-traité le recrutement d’une partie des ouvriers, majoritairement italiens, à des personnes liées à la ‘Ndrangheta, lesquelles ont employé des méthodes typiquement mafieuses (intimidations) constatées à maintes reprises dans les chantiers du sud et du nord de la péninsule, afin de faire taire les potentielles revendications sur la sécurité au travail, les horaires et les salaires. De son côté, Condotte-Cossi se défend en assurant que tout a été fait conformément aux règles. Il y a 150 ans, lors du premier forage du Gothard, les problèmes étaient similaires : conditions de travail pénibles et manquements au niveau des salaires. Néanmoins, les ouvriers – toujours italiens (mais du nord cette fois) – faisaient grève et protestaient. L’État (et non pas la mafia) leur tirait dessus, mais au moins ils protestaient15 !

 

L’assainissement du tunnel « Casermetta » en Valais

Concernant le second tunnel qui nous intéresse, le marché public a été remporté en 2014 par le consortium italo-suisse Interalp Bau-Früttiger. Cependant, les entreprises perdantes ont présenté un recours auprès du Tribunal administratif fédéral qui, pour l’heure, n’a pas encore tranché. Ainsi, l’octroi des travaux a été suspendu. Le groupe Fruttiger, basé à Thoune dans le canton de Berne, est une entreprise familiale qui a vu se succéder quatre générations d’entrepreneurs sur plus de 140 ans d’histoire. Il incarne aujourd’hui l’un des géants du secteur de la construction en Suisse. Interalp Bau, pour sa part, a été fondée à Viège en 1993 par un Italien d’origine calabraise, né et résident dans le Piémont dans la province de Verbano-Cusio-Ossola (VB), à la frontière italienne du Valais. Le consortium s’est adjugé plusieurs marchés publics dans le canton : la construction du tunnel d’Eyholz, l’assainissement de l’autoroute A9 et la construction d’un pont situé près de Niedergesteln16. Les deux premiers chantiers sont aujourd’hui inachevés et ont généré des surcoûts qui s’éloignent sensiblement des préventifs : une enquête du Contrôle fédéral des finances (CDF) est en cours. Le consortium met en exergue le fait que ce genre de situations est habituel dans les projets longs et complexes comme ceux-ci.

Mais ce n’est pas tout. Le 17 mars 2016, le manager d’Interalp et deux fonctionnaires d’une antenne de l’Office fédéral des routes (OFROU) basée à Viège sont arrêtés pour corruption. Dans un deuxième temps, une quatrième personne entre dans le collimateur de la justice. La seule personne composant le conseil d’administration de l’entreprise licencie le manager et l’OFROU se sépare également des deux fonctionnaires17. Ils sont notamment accusés de gestion déloyale des intérêts publics, car ils sont suspectés d’avoir transmis des informations privilégiées permettant à Interalp de formuler une offre plus avantageuse et ainsi remporter les travaux publics du tunnel « Casermetta »18. À la suite d’un mois de détention préventive, durant lequel Fedpol a interrogé les prévenus et perquisitionné les bureaux de l’antenne de OFROU et de l’entreprise, les prévenus ont été libérés car le risque d’altération des preuves ne subsistait plus19. L’avocat de l’ex-manager souligne que les cadeaux offerts aux fonctionnaires se limitaient à du vin et à des denrées alimentaires20, une pratique plutôt courante dans le secteur. L’ex-manager d’Interalp est considéré comme une personne généreuse, « à l’ancienne », fière des excellences italiennes, tant culinaires que culturelles. Il aurait, par exemple, offert un tableau du peintre italien Carlo Cressini au village valaisan de Gondo.

 

L’ombre de la ‘Ndrangheta

Reprenons notre souffle et poursuivons. Tout ce que vous avez lu jusqu’à présent a été rapporté successivement par les journaux suisses et italiens au cours des mois passés. Depuis le 15 juin 2016, aucune nouvelle ne filtre sur l’état de la procédure pénale. Les médias sont cependant passés à côté d’un détail pour le moins intéressant : le nom de l’ex-manager d’Interalp figure dans une ordonnance d’arrestation préventive émise par le tribunal de Reggio de Calabre en 2009, dans le cadre d’une enquête baptisée Nuovo Potere. Cette dernière porte sur deux clans de la ‘Ndrangheta de l’axe ionien et ses ramifications piémontaises et suisses.

Aucune procédure pénale n’a été ouverte envers l’ex-patron, qui ne semblerait pas être affilié à l’organisation. Les enquêteurs l’ont néanmoins identifié comme l’une des personnes durablement résidentes dans la province de Verbano-Cusio-Ossola (VB) qui « ont entretenu (…) un réseau dense de relations (pas seulement occasionnelles) »21 avec les affiliés calabrais. Ils le citent en outre parmi les personnes qui gèrent le trafic de stupéfiants sur l’axe Calabre-Côme-Verbania-Ossola-Suisse22. En outre, les affiliés conduisaient depuis la Suisse un trafic d’armes, appelées en langage codé « chocolats », en direction de la Calabre. La présence de la‘Ndrangheta en Valais ? Rien de nouveau.

 

La Ndrangheta en Valais : la frontière n’a pas arrêté l’expansion des clans

La mafia calabraise s’installe progressivement dans la proche province italienne de Verbano-Cusio-Ossola (VB) à partir des années 1950 et 196023. Les clans de cette région ne sont pas seulement actifs dans les trafics illicites, mais ils ont également infiltré la politique et l’administration afin de s’adjuger les travaux publics, à tel point que trois municipalités ont été dissoutes pour infiltrations mafieuses. La frontière n’a pas stoppé l’expansion des clans. Le dernier lien entre ‘Ndrangheta et le Valais a été révélé récemment.

En effet, le 8 mars, en concomitance avec le blitz de Frauenfeld24, les autorités helvétiques ont arrêté deux mafieux à Viège25. Contraints de fuir les autorités italiennes, ils géraient les comptes bancaires du clan en Valais26. Le rapport 2014 de Fedpol soulignait que le Valais représente une porte d’entrée pour les mafieux calabrais provenant du proche Piémont. C’est probablement en 1993 qu’émerge pour la première fois une liaison entre le canton suisse et la province piémontaise. Cette année-là, dix-huit personnes de la vallée de l’Ossola, accusées de faire partie de la ‘Ndrangheta, sont condamnées pour trafic d’armes et de stupéfiants entre la Suisse et l’Italie27.

Le modus operandi est le suivant : les armes partent de Suisse en direction de la Calabre, tandis que les stupéfiants sont vendus sur le territoire helvétique. Le même schéma (armes et stupéfiants) se reproduit à l’identique en 1999. Cette fois, les autorités procèdent à l’arrestation de plusieurs personnes en Valais28. En 2006, le chef mafieux d’un clan actif entre la Calabre et la vallée de l’Ossola est arrêté à Brigue, toujours pour trafic d’armes et de stupéfiants29. Trois ans plus tard, les autorités piémontaises adressent une demande d’entraide judiciaire à la Suisse ayant pour objet une organisation criminelle basée dans le Val d’Aoste dévouée à l’importation de stupéfiants depuis la Colombie. Les sujets sur lesquels porte l’enquête seraient liés à des membres de la ‘Ndrangheta à travers un affilié d’un clan mafieux de San Luca (Calabre). L’organisation aurait déposé les revenus découlant de ce trafic dans plusieurs instituts de crédit de Martigny, en Valais30. En 2010, finalement, l’enquête précédemment citée Nuovo Potere a mis en lumière un trafic de stupéfiants et d’armes entre la Suisse et l’Italie. Un Italien résident à Brigue a été arrêté31.

 

La chose privée et la chose publique

Concernant l’ex-manager d’Interalp Bau – pour lequel, je le répète, aucune procédure pénale pour appartenance à la ‘Ndrangheta n’a pour l’heure été ouverte – tout comme pour les deux fonctionnaires de l’OFROU, la présomption d’innocence prévaut. Je ne mets pas non plus en doute le travail d’intelligence des autorités helvétiques, qui, j’en suis sûr, étaient au courant des « flirts criminels » de l’ex-patron avec les affiliés calabrais. Mais cette affaire montre surtout les limites de l’action répressive suisse.

Faute de preuves concrètes, l’autorité peut difficilement s’appuyer sur des informations qui n’ont eu aucune conséquence pénale pour la personne concernée, bien que celles-ci proviennent d’un partenaire institutionnel fiable – le parquet de Reggio de Calabre – avec lequel d’autres collaborations ont été mises en place. L’ex-manager d’Interalp fait-il partie de la mafia calabraise ? Ce cas de corruption présumée s’insère-t-il dans une stratégie de reproduction des dynamiques mafieuses sur le territoire suisse ? Si tel est le cas, il y a de quoi s’inquiéter, car je connais les potentielles répercussions pouvant toucher le territoire et les citoyens d’une mainmise de la mafia sur les marchés publics. En Suisse, la « chose publique » est gérée de manière consciencieuse. J’en veux pour preuve le bon état de nos infrastructures et de nos services, dont le coût est certes élevé mais dont l’efficience est assurée. Lorsque la mafia infiltre les marchés publics avec la complaisance de fonctionnaires, de contrôleurs et de politiciens, le résultat est inverse : des retards dans les travaux qui se traduisent par le gaspillage de l’argent du contribuable, des tunnels et des ponts qui s’effondrent, des routes parsemées de trous, des bâtiments inachevés, des conditions de travail inhumaines et des accidents sur les chantiers, parfois mortels…

 

 

À Pietro Mirabelli et aux huit autres ouvriers, venus construire en Suisse le tunnel ferroviaire plus long du monde, et à tous les autres, morts pour notre mobilité.


1. https://www.swisstunnel.ch/fr/tunnels-en-suisse/banque-de-donnees-des-tunnels-suisses/?tx_xrtunnel_pi1[showUid]=993&cHash=6c8c27bcf307b5e46a717a3f4da385b2

2. http://www.lastampa.it/2016/03/24/edizioni/verbania/cronaca/tangenti-nel-canton-vallese-ossolano-uno-degli-arrestati-2rim0J9mG8O3wVHQJ5IfoL/pagina.html

3. Corriere del Ticino, « Ceneri : scavo principale in italiano », 12 juin 2009, p. 9

4. LaRegioneTicino, « Appalto da un miliardo », 12 juin 2009, p. 19

5. Le TAR statue sur les recours contre les actes administratifs.

6. En résumé, trois dirigeants locaux de Condotte ont consenti à une entreprise liée au clan mafieux de continuer à refournir le chantier en béton malgré les avertissements des autorités qui les rendaient attentifs aux infiltrations mafieuses. Le clan contrôlait même la papeterie des bureaux. Les dirigeants nationaux ne sont pas impliqués. Condotte a ensuite déclaré s’abstenir de participer aux marchés publics lancés sur le territoire calabrais. Elle a également rappelé qu’elle a dénoncé à plusieurs reprises les torts subis (intimidations, destructions des véhicules, menaces, blessure et meurtre d’un employé).

7. IlFattoQuotidiano.it, « La ‘ndrangheta nei cantieri sulla Statale ionica, arrestati manager di Condotte e Anas », 11 juin 2012

8. Suite aux vérifications de la part des autorités, Condotte a même été contrainte de mettre en place un cours sur les normes de sécurité ; un cours défini « pas sérieux » par un ex-employé. In : Casella M. et Tagliabue M., « Bellu lavuru » [réportage vidéo], Falò, RTSI, 17 mai 2012, minutes 00:12:45

9. Giornale del Popolo, « Tunnel Ceneri : botta e risposta fra sindacati e impresari », 16 mai 2012, p. 4

10. Giornale del Popolo, « AlpTransit, arrivano i primi licenziamenti », 30 juillet 2011, p. 3

11. Casella M. et Tagliabue M., « Bellu lavuru » [réportage vidéo], Falò, RTSI, 17 mai 2012, minutes 00:33:55

12. Casella M. et Tagliabue M., « Bellu lavuru » [réportage vidéo], Falò, RTSI, 17 mai 2012, Corriere del Ticino, « Sigirino Muore un minatore nella galleria di AlpTransit », Lugano, 23 septembre 2010, p. 11

13. « Infraction créant un danger collectif qui consiste à enfreindre, les règles de l’art en dirigeant ou en exécutant une construction ou une démolition et, par-là, à mettre sciemment en danger la vie ou l’intégrité corporelle des personnes. ». In : https://www.termdat.bk.admin.ch/Search/Search

14. http://www.cdt.ch/ticino/lugano/154298/alptransit-tre-rinvii-a-giudizio-per-l-operaio-morto

15. http://www.corriere.it/cultura/16_giugno_04/traforo-gottardo-tunnel-inaugurazione-galleria-1a4f969e-2a68-11e6-9c68-4645b6fa27fd.shtml

16. https://www.letemps.ch/suisse/2016/06/01/surcouts-soupcons-corruption-interminables-chantiers-routiers-haut-valais

17. http://www.lenouvelliste.ch/articles/valais/canton/soupcons-de-corruption-quatrieme-suspect-dans-l-enquete-a-l-ofrou-de-viege-545952

18. http://www.lastampa.it/2016/03/24/edizioni/verbania/cronaca/tangenti-nel-canton-vallese-ossolano-uno-degli-arrestati-2rim0J9mG8O3wVHQJ5IfoL/pagina.html

19. http://www.lastampa.it/2016/04/28/edizioni/verbania/manager-ossolano-scarcerato-con-due-mesi-danticipo-non-c-pi-il-rischio-inquinamento-prove-DzT20lHiZkuFWgDA6dGzuM/pagina.html

20. http://www.lastampa.it/2016/04/04/edizioni/verbania/cronaca/corruzione-in-svizzera-erano-soltanto-omaggi-YTm7sYY8noMutYGAYvx8AI/pagina.html

21. Ordonnance d’arrestation préventive Operation Nuovo Potere, p. 340

22. Ordonnance d’arrestation préventive Operation Nuovo Potere, p. 404

23. Sciarrone Rocco, Mafie vecchie, mafie nuove. Radicamento ed espansione, Donzelli, Roma, 1998, p. 330

24. http://www.letemps.ch/suisse/2016/03/09/acte-iii-feuilleton-cellule-mafieuse-frauenfeld

25. https://www.letemps.ch/suisse/2016/03/08/deux-arrestations-liees-ndrangheta-auraient-lieu-haut-valais

26. http://www.lastampa.it/2016/03/13/edizioni/verbania/cronaca/i-soldi-della-ndrangheta-ripuliti-nel-canton-vallese-nxO5hTo4rFCur5tltK6nYJ/pagina.html

27. Corriere del Ticino, « Pesanti condanne », 30 janvier 1995, p. 20

28. Corriere del Ticino, « 28 arresti in Ossola, fermi in Vallese », 24 novembre 1999, p. 30

29. LaRegione, « Ossola, in manette per traffico di armi e droga con la Svizzera », 16 janvier 2010, p. 15

30. RR.2010.155-160 (20.12.2010) [arrêt de la Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral de Bellinzona]

31. LaRegione, « Ossola, in manette per traffico di armi e droga con la Svizzera », 16 janvier 2010, p. 15

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