Sport Le 21 avril 2014

L’équipe de Suisse et la Coupe du Monde de football – Partie 4: Suisse-Togo 2-0, 18 juin 2006

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L’équipe de Suisse et la Coupe du Monde de football – Partie 4: Suisse-Togo 2-0, 18 juin 2006

Le Mur rouge des tifosi suisses à Dortmund. © www.mouvement-ultra.forumactif.fr

À Brasilia, le 15 juin 2014, la « Nati » disputera le 30ème match de Coupe du monde de son histoire. De Milan à Bloemfontein, en passant par Lausanne, Sheffield, Santiago, Dortmund ou Los Angeles, le parcours mondial de l’équipe de Suisse s’est avéré sinueux. Il est marqué autant par des exploits légendaires que par de cruelles déceptions. Retour sur quatre rencontres inscrites à tout jamais dans l’histoire du football helvétique, avec le concours de Philippe Vonnard, assistant-diplômé, chercheur à l’Institut des Sciences du Sport de l’Université de Lausanne (ISSUL).

Partie 1: Suisse-Allemagne 4-2, Coupe du monde 1938

Partie 2: Suisse-Autriche 5-7, Coupe du monde 1954

Partie 3: Suisse-Roumanie 4-1, Coupe du monde 1994

 

Partie 4: 18 juin 2006, Dortmund: Le Mur rouge

Suisse-Togo 2-0 (1-0)

La Coupe du monde 2006 en Allemagne restera dans les annales comme l’une des éditions les plus réussies de cette compétition: stades magnifiques, ambiance de fête dans tout le pays, très peu de débordements, et du beau football sur le gazon.

Pouvant se baser sur une campagne de qualification solide, la Suisse prend place dans le groupe de la France, du Togo et de la Corée du Sud. Après un match nul et vierge contre la France de Zidane et Henry, la Nati affronte au Westfalenstadion de Dortmund le Togo, pour un match qui restera dans les mémoires. Non pas tant pour la prestation plutôt efficace des Helvètes sur la pelouse, mais davantage pour la prestation des supporters suisses en tribune.

En effet, pas loin de 50’000 Suisses garnissent les travées de ce stade mythique. De ce fait, ce que l’on appelle d’habitude le Mur jaune, en référence aux couleurs du club résidant, se transforme en Mur rouge. C’est bien simple, la Suisse joue à domicile, mais en Allemagne! Portée par ses supporters, l’équipe nationale bat le Togo 2-0 (buts de l’inévitable Alexander Frei et du prometteur Tranquillo Barnetta) et s’ouvre la voie des huitièmes de finale. La victoire contre la Corée du Sud place la Nati sur orbite en la qualifiant à la première place du groupe, évitant ainsi l’Espagne dès le prochain tour. Malheureusement, ce huitième de finale laissera un gout amer à tout le pays.

Éliminée aux tirs aux buts par l’Ukraine du ballon d’or Shevchenko, la Suisse de 2006 n’égalera pas ses prestigieux ancêtres de 1934, 1938 et 1954. Pourtant, l’équipe n’est pas dénuée de talent et le gardien Pascal Zuberbühler n’encaisse pas le moindre goal de toute la compétition, ce qui témoigne d’une réelle solidité collective. Ce parcours réussi s’explique sans doute par les premiers fruits d’une politique de formation engagée une quinzaine d’années plus tôt. On ne peut donc pas comparer cette équipe au « hasard » de 1994. En effet, la Nati ne boxe désormais plus dans la même catégorie que durant les deux dernières décennies.

Les deux campagnes de qualification réussies pour l’Euro 2004 et le Mondial 2006 font prendre conscience à l’équipe, ainsi qu’à la population, de la nouvelle force collective de la Nati, dont la plupart des joueurs ont transité par les équipes nationales juniors. Alors que se qualifier pour une grande compétition relevait de l’exploit, il est maintenant attendu de la Suisse qu’elle soit présente à chaque tournoi international. La non-qualification de l’équipe pour l’Euro 2012, qui a suscité une vraie vague de déception chez les dirigeants du football suisse, illustre bien le niveau d’exigence que l’on attend désormais des joueurs à la croix blanche.

L’épisode allemand fait également rappeler que l’équipe de Suisse a toujours drainé avec elle de nombreux supporters. En 1934, pour le match contre les Pays-Bas à San Siro, qui constitue le premier match d’une équipe de Suisse en Coupe du monde, pas moins de 12’000 fans traversèrent les Alpes pour soutenir la Nati à Milan. Preuve s’il en est que le football dans ce petit coin d’Europe a toujours passionné et mobilisé les foules !

Vidéo : l’hymne national à Dortmund

 

Ce bref retour sur quelques hauts matchs de l’équipe de Suisse prouve qu’il existe une véritable histoire d’amour entre la Coupe du monde et la Nati. Malgré le fait que son bilan lors des phases finales soit défavorable (neuf victoires, six matchs nuls, quatorze défaites), la Suisse n’en reste pas moins une équipe d’exploits : 1938 victoire contre l’Allemagne ; 1950 match nul contre le Brésil à Sao Paulo ; 1954 double victoire contre l’Italie ; 1994 victoire contre la Roumanie ; 2010 victoire contre l’Espagne futur championne du monde. Ces affrontements sont là pour en témoigner!

Alors cet été, pourquoi ne pas rêver d’une performance contre le voisin français ? La Nati, version 2014, saura-t-elle imiter le parcours de certaines de ses glorieuses ainées ? Le Brésil sera-t-il le témoin privilégié d’un nouveau déplacement massif de supporters helvètes ?

Réponse dans trois mois !

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