Économie Le 11 mai 2014

Salaire minimum, une fausse bonne idée

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Salaire minimum, une fausse bonne idée

Jet d’Encre pré­cise que l’ordre des publi­ca­tions rela­tives à l’initiative sur le salaire minimum — signées par Ada Marra et Hugues Hiltpold – est sim­ple­ment régi par l’ordre de récep­tion des deux articles. Aucun des deux auteurs n’a eu accès à l’article de l’autre avant publication.

Ci-dessous, découvrez sur www.jetdencre.ch la contribution de Hugues Hiltpold, conseiller national PLR/GE, qui explique pourquoi il faudra voter « non » à cette initiative. Le 10 mai dernier, Ada Marra défendait de son côté l’introduction d’un salaire minimum à 4000 francs par mois.

 

Doit-on remettre en question le bon fonctionnement du marché du travail en imposant un salaire minimum de 22 francs de l’heure pour toutes les entreprises, dans toute la Suisse, sans tenir compte de l’âge, du métier, de la formation et du lieu de travail ?

À première vue, on pourrait être tenté.

Un peu comme les Allemands qui viennent de franchir le pas en fixant un salaire minimum. Oui, mais à 8,5 euros de l’heure ! Bien en dessous des 22 francs de l’heure demandés par les syndicats…

Rappelons-nous le Smic français. C’est un désastre avec à la clé, plusieurs années plus tard, une hausse conséquente du chômage. Aujourd’hui en France, trois millions de salariés sont rémunérés au Smic et le chômage s’élève à 10% ! Bien au-dessus des 3,5% de chômage en Suisse !

Imposer un salaire minimum sans tenir compte du contexte régional, des branches économiques et des qualifications des salariés est une erreur.

L’initiative pénalise avant tout les petites entreprises, les artisans, les paysans, les personnes sans formation particulière, peu qualifiées, les personnes en réinsertion, tout comme les jeunes en début de carrière professionnelle.

Imaginons un instant les conséquences de l’acceptation de cette initiative.

Comment expliquer à ce jeune cuisinier, qui a trois ans de carrière professionnelle derrière lui, qu’il gagnera autant qu’un plongeur sans formation ? Comment motiver les apprentis alors que, sans formation, ils pourront gagner autant qu’en accomplissant un apprentissage ?

Et que dire à cet artisan qui ne peut tout simplement pas payer 22 francs au minimum l’ensemble de ses employés ? Et à ce couple de maraîchers qui gagnera moins que leurs employés ? Doivent-il réduire leur personnel ? Presser leurs employés encore davantage ? Augmenter le prix de leurs prestations, les rendant du coup moins concurrentiels ? Non bien sûr !

Depuis plus d’un siècle, la Suisse s’est construite sur le partenariat social, en tenant compte des intérêts tant du patronat que des salariés avec un contrôle étatique. Ce dialogue social a permis de conclure des conventions collectives comprenant des salaires minimums.

Aujourd’hui en Suisse, près d’un million deux cent nonante mille salariés bénéficient d’un salaire minimum, négocié par branche et non généralisé.

En imposant un salaire minimum global, c’est ce partenariat social tant apprécié que l’on met à mal. En cas d’acceptation, les conventions collectives de travail dans bien des domaines seront dénoncées et dans nombre de professions les salaires adaptés au salaire minimum demandés par les syndicats.

Il faut donc refuser cette initiative, qui est une fausse bonne idée, dont les conséquences pénaliseront les entreprises et les salariés et tireront l’ensemble des salaires vers le bas !

 

Commentaires

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chente fou

ca c' bien, mais dans mexique c' la pauvreté 5.60 pesos l'heure (12 hrs de travail) :(

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chente fou

ca c’ bien, mais dans mexique c’ la pauvreté 5.60 pesos l’heure (12 hrs de travail) 🙁

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