Politique Le 8 avril 2012

Des économies absurdes!

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Des économies absurdes!

En ouvrant ma Tribune de Genève du weekend, je tombe sur un article inquiétant : « La levée des poubelles se raréfie. Il faudra se déplacer »1. En lisant attentivement le billet de Mme Zubach, je découvre avec effroi que les communes genevoises trament un mauvais coup à leurs résidents: elles veulent supprimer la levée des poubelles et forcer les habitants à amener leurs poubelles à des points de récupération! Bien entendu, selon les communes, cette initiative vise l’intérêt public. Elle réduirait les coûts liés au ramassage des déchets et permettrait un tri plus effectif. De plus, les passages moins fréquents des camions de la voirie bénéficieraient au trafic routier. Alors, que du bénéfice?

Certainement pas! Tout d’abord, cette mesure ne prend pas en compte toutes les personnes handicapées, invalides, vieilles et souffrantes qui ne peuvent pas se déplacer pour jeter leurs déchets. Résultat, elles prendront leurs véhicules pour se rendre à la déchèterie, de quoi ravir les écolos et bouchonner les rues.

Puis, pour les personnes à mobilité très réduite, Phillipe Poget, maire de Satigny, compte sur la solidarité entre voisins… Autant dire sur rien. En effet, quelle bonne âme accepterait de doubler ses trajets pour se conformer à une mesure desservant le système actuel?

Quant au gain financier des communes, est-il réellement substantiel? Aucun chiffre n’est annoncé et surtout, aucune réduction d’impôts n’est prévue… Pourtant, la suppression des levées de poubelles équivaut à une diminution des prestations, donc en toute logique, nous devrions payer moins! Pas sûr que les communes l’entendent ainsi.

Poussons le raisonnement plus loin, si les déchets posent tant de problème, pourquoi ne pas s’attaquer directement aux industriels qui les fabriquent? Je suis certaine que les citoyens ne s’opposeraient pas à un tel changement. D’ailleurs, cela leur économiserait du temps et de l’espace! Mais bien sûr, il est toujours plus facile de s’en prendre aux habitants, dépendant de l’État, qu’aux entreprises.

Enfin, si la voirie diminue ses déplacements, elle supprimera également des emplois devenus obsolètes. Que deviendront ces gens? Retrouveront-ils un emploi de si tôt dans une économie en crise? Aujourd’hui, sous prétexte de faire quelques économies, on licencie et on relaie la dimension humaine au dernier plan. Or, depuis quand faire passer l’argent avant l’Homme s’est-il avéré bénéfique pour la société?

En vue de tous ces points, je crois que les communes devraient revoir leur jugement avant d’instaurer des mesures aussi déplorables. Elles devraient également réfléchir à leur fonction première: servir le citoyen ou servir des desseins économiques?


1 Caroline ZUMBACH, « La levée des poubelles se raréfie. Il faudra se déplacer », in Tribune de Genève, N° 83-14, 06.04.2012

Commentaires

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M.L.N

excellent article

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Nadia Belahbib

Merci beaucoup!

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