Société Le 4 novembre 2018

Pourquoi consacrer un dossier à la précarité en Suisse ?

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Pourquoi consacrer un dossier à la précarité en Suisse ?

 

Pourquoi choisir de mettre l’accent sur la précarité pour inaugurer notre série de dossiers thématiques ? Les raisons sont multiples. On a tendance à oublier que la pauvreté est une réalité pour de nombreuses personnes dans la « riche » Suisse : au moins 615 000 personnes sont directement concernées, soit 7,5% de la population1. Dans le canton de Genève notamment, le recours à l’aide sociale et aux prestations de première nécessité ne cesse d’augmenter.

Malgré ces chiffres élevés, le sujet semble être encore tabou, voire invisibilisé, en 2018. Nous avons eu toutefois de bonnes raisons de croire qu’il était intéressant pour nos lecteurs. Dernier indice en date, l’article publié en mars dernier de Thierry Apothéloz, élu conseiller d’Etat entre-temps, qui traitait justement de la précarisation de la société : celui-ci a affolé le compteur des visites sur notre site et suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

En concevant nos angles d’attaque, de nombreuses pistes ont retenu notre attention. Certaines, une minorité, n’ont pas pu être réalisées faute de temps ou d’intervenants. C’est aussi ça la magie de Jet d’Encre : tous les auteurs sont bénévoles et participent à la vie du site sur leur temps libre. Pour cette raison, certaines contributions qui devaient être rédigées initialement sous la plume d’actrices et acteurs du domaine de la précarité ont finalement été transposées en entretiens, afin de ne pas renoncer à leur expertise. Les autres, une dizaine, sont à découvrir ces prochains jours sur www.jetdencre.ch et sur nos différents réseaux sociaux.

Dans ce dossier, vous découvrirez notamment le quotidien d’institutions genevoises qui ont fait de la lutte contre la précarité leur cheval de bataille. C’est le cas de Caritas et de l’Hospice général, par exemple, dont le directeur Christophe Girod nous a indiqué qu’une « société qui ne prend pas soin de ses plus faibles ne peut pas survivre ». Saviez-vous par ailleurs qu’il existe depuis cent ans à Genève une école, la HETS (Haute école de travail social) où les étudiants apprennent à faire face à des situations de précarité ? Nous nous plongerons dans cette institution pour en savoir davantage. Deux anciennes étudiantes, maintenant professionnelles du travail social, nous livreront également la voix de bénéficiaires des lieux d’accueil d’urgence à Genève. Une parole habituellement peu entendue, tant les relais entre celle-ci et la société civile sont rares : un journaliste du Courrier nous expliquera dans quelle mesure les médias peuvent la porter dans l’espace public. Enfin, ne seront pas en reste non plus la question de la pauvreté laborieuse en Suisse, les effets de la précarité sur le corps et les facultés cognitives ainsi que la plus grande exposition des femmes à la précarité – et les solutions proposées par les politiciennes genevoises pour y remédier.

Cette liste n’est pas exhaustive, comme ne le sera pas non plus, évidemment, notre dossier. La précarité, à Genève comme ailleurs, se manifeste sous de multiples formes et prétendre toutes les couvrir aurait été présomptueux et utopique. Toutefois, nous espérons vous donner de la matière sur laquelle réfléchir et débattre autour de cette problématique essentielle. Tel est l’objectif principal des dossiers thématiques que nous vous proposerons ces prochains mois sur Jet d’Encre, à l’instar de la prochaine édition consacrée aux « sans-papiers ».

 

Dossier précarité

Jet d'Encre a le grand plaisir de vous présenter son dossier sur la précarité à Genève et en Suisse.

Gepostet von Jet d'Encre am Samstag, 3. November 2018

 


Références:

1. Chiffres de l’Office fédéral de la statistique pour 2016.

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