Économie Le 25 septembre 2014

Soyons libéraux, soutenons la caisse publique!

1
1
Soyons libéraux, soutenons la caisse publique!

« La santé » de Gustav Klimt

À raison, nous ne nous étonnons pas du soutien des partis et associations « de gauche » à une caisse publique garante de transparence et d’équité (sinon d’égalité…).

Par effet de symétrie ou par paresse intellectuelle, nous entérinons sans sourciller l’opposition systématique des milieux prétendument libéraux à tout changement du système d’assurance maladie actuel. Nous avons tort.

Nous savons pourtant qu’une économie libérale devrait reposer sur une concurrence libre aiguillonnée par l’inventivité et l’innovation. Cela marche assez bien lorsqu’il s’agit de vendre des savonnettes ou des téléphones portables. Cela ne marche pas du tout dès qu’il s’agit d’assurances sociales et, plus largement, de services publics.

Comment parler de concurrence lorsque les services sont – et c’est heureux ! – exactement les mêmes chez tous les prestataires ? Comment innover lorsque le cadre légal définit sans marge de manœuvre les procédures à suivre ?

La perversion consistant à créer un ersatz de concurrence dans un marché qui, par définition, ne la connaît pas, incite les assureurs à trouver des dérivatifs. On chasse le patient sur les terres de la LAMal pour l’amener sur celles des assurances complémentaires, bien plus intéressantes financièrement. Ou alors on fait pression sur les autorités pour réduire continûment le catalogue de prestations remboursées, qu’il s’agisse de type de soins, de listes de médicaments ou de praticiens agréés. On conviendra que ces dérives sont à l’opposé d’une saine concurrence… sans parler de leur impact désastreux sur la qualité du système de santé helvétique.

Ultime démonstration de la débandade idéologique de la droite, le chœur des PLReuses larmoyant sur les pertes d’emploi potentiellement causées par l’initiative. Eh, les libéraux, on se réveille ! Quand des métallos ou des mécanos se voient sacrifiés sur l’autel de la rationalisation, des fusions et des délocalisations, sourire aux lèvres, vous n’articulez que « destruction créatrice », « main invisible du marché » et « autorégulation ». Et là, soudain, rendre le système plus efficient, et donc moins gourmand en main d’œuvre, vous effarouche !

Défendre des prébendes, des rentes de situation et des effets d’aubaine, ce n’est pas du libéralisme, c’est du corporatisme. On peut comprendre que les assureurs défendent avec énergie (et avec l’argent de nos primes) leur bout de gras. On ne peut pas admettre qu’un libéral intègre soutienne la perpétuation du système actuel.

Dimanche prochain, votons donc OUI à un projet d’assurance maladie raisonnable et efficient, qui rend au domaine public ce qui lui appartient naturellement !

Commentaires

image-user

chentefou

ouiiiii pour una assurance maladie raisonnable et efficient

Lire la suite

Laisser une réponse à chentefou Annuler

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *
Jet d'Encre vous prie d'inscrire vos commentaires dans un esprit de dialogue et les limites du respect de chacun. Merci.

image-user

chentefou

ouiiiii pour una assurance maladie raisonnable et efficient

Répondre