Genre Le 28 avril 2019

Balaie devant ta porte… [MASC’OFF épisode 1]

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Balaie devant ta porte… [MASC’OFF épisode 1]

Kay, Le Passant et Geos font leur autocritique dans le 1er « vrai » épisode du podcast MASC’OFF.

Podcast réalisé avec Wetu « Le Passant » Badibanga (artiste spoken word), Kay « Rubenz » Kagame (Dj) et José « Geos » Tippenhauer (animateur radio, rappeur1), MASC’OFF est une discussion sur la masculinité dans le monde du rap.
Après l’énonciation des postulats dans l’épisode 0, les 3 amoureux de Hip-Hop balaient devant leur porte. Ils pointent du doigt leurs propres comportements sexistes, afin de
prouver que même des « imbéciles » peuvent changer d’avis, et qu’il n’est pas nécessaire de faire preuve de discrimination genrée pour valider sa masculinité… [L’article accompagne l’épisode 1. Audio et vidéo en bas de page]


 

Toute honte bue…

Après la publication de l’épisode 0, il nous semblait cohérent de faire publiquement notre examen de conscience, que chacun passe en revue les travers de sa propre masculinité. Masc’Off, c’est avant tout une discussion honnête et franche de trois amoureux du rap qui veulent déconstruire la rhétorique sexiste, homophobe et transphobe à leur petite échelle. Par conséquent, pour ne pas être accusés de jouer les faux mecs parfaits, nous nous sommes penchés sur des souvenirs, des textes, des anecdotes et des modes de pensée que nous avons portés à bout de bras dans un passé plus ou moins proche, qui faisaient la part belle aux discriminations genrées, et qui, aujourd’hui, nous foutent la honte.

José (rappeur et animateur radio), Kay (Dj) et moi sommes allés déterrer nos « black box » respectives au fond des abîmes de la vilénie. De la manière de véhiculer des rumeurs fausses et stratégiquement revanchardes sur des meufs « qui se la racontent » à la diatribe pimentée envers les femmes dans des pseudo-punchlines de rap, en passant par une sexualité unilatérale qui n’a rien à envier à celle de l’ado amoureux de son rouleau de Sopalin et son pot de vaseline (pour les plus sophistiqués)… Nous avons mis sur la table ce que nos potes de l’époque – qui ont aussi évolué, Marcy merci Jay-Z de Nazareth ! – nous auraient reproché de ne plus avoir dans nos slips kangourou.

Dans la douleur par moments, souvent avec un rictus qui ne souffre d’aucune prescription, la boule au ventre en permanence, nous avons confronté les (plus) jeunes hommes que nous étions il n’y a pas si longtemps que ça. Je dois avouer qu’en bonhomme courageux que je suis, j’ai voulu feindre une gastroentérite et/ou des hémorroïdes une heure avant l’enregistrement de l’épisode, pour m’éviter cet « affichage ».

Au fil des minutes et voyant le sablier se foutre de mon soudain éveil moral, je sentais le moment de la sentence arriver. « Après cette soirée, plus rien ne sera comme avant, mec. Ça t’apprendra à faire le malin » me disait Rocco, mon alter ego qui se languit de me voir enchaîner les tasses de thé pour me donner un air cool. Pfff… soliloques et billevesées !

Vous l’aurez compris, ce ne fut pas un exercice simple. Pas simple mais nécessaire, voire même citoyen – oui après quelques verres de rhum, il m’arrive de penser que je pourrais changer le monde tout seul… avec mes hémorroïdes.

J’invite au passage mes gars, mes potos, mes bro, à se prêter à l’exercice. Pas besoin de faire les kamikazes et forcément diffuser sur les réseaux sociaux. Juste dans le cadre d’une introspection furtive, en faisant la queue au self checkout de la Migros, « parce qu’on ne veut pas être vu en train d’acheter des tampons à sa meuf ».

Ah la la, ils ont bon dos ces codes de merde venus de nulle part…

 

VIDÉO:

 

AUDIO:

 


Références

1 Également membre du comité de Jet d’Encre.

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