Jean-Baptiste Bing
Frontalier jusqu’à la moelle, Jean-Baptiste Bing expérimente depuis des années toutes les manières de délocaliser le chômage des jeunes Français : après quatre années de volontariat de solidarité internationale consacré à l’enseignement du français en Indonésie puis à Madagascar, il est depuis 2011 assistant-doctorant au sein du département de géographie à l’Université de J’nève. Sa thèse porte sur l’évolution des savoirs forestiers à Java et dans le pays Betsimisaraka. Il insiste d’autant plus sur l’aspect pratique de ces savoirs (comme savoir-faire) qu’il ne sait rien faire de ses dix doigts, à part écrire sur des sujets très variés qui l’intéressent mais auxquels il ne connaît pas forcément grand-chose. Cet éclectisme littéraire (de gare, classique,…), musical (qu’il fait subir à tous ceux fréquentant sa voiture ou son bureau), philosophique (de bistrot, notamment) et religieux (hétérodoxie apophatique) influe sur son travail scientifique, où il manie l’art de la contradiction - du changement de perspective - avec une schizophrénie assumée. À part ça, il est aussi conteur (par écrit et en public), chasseur de dahu (« daru » en dialecte jen’vois), et bonne fourchette.